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BAABDA - Le président de la République estime que la situation en Irak « ne doit pas empêcher l’État de se consacrer aux affaires internes » Lahoud s’étonne des « distractions » actuelles de certains pôles politiques

Les sources proches de Baabda en parlent sans détour : le chef de l’État, Émile Lahoud, « s’étonne » des « distractions » de certains pôles ou personnalités politiques. Ceux-ci se distraient donc de questions annexes, de « problèmes secondaires » ; ils propagent des propos qu’ils imputent à tel ou tel responsable, « le président Lahoud inclus ». Lesquels propos entraînent « réactions et contes à dormir debout », alors que la situation actuelle « délicate » impose « d’avoir un sens des responsabilités nationales bien plus élevé, loin des calculs étroits et des considérations personnelles ». Elle impose également, selon le chef de l’État, la primauté de l’intérêt supérieur du pays sur celui des individus. Quoi qu’il en soit, le président Lahoud a assuré, à en croire ses visiteurs d’hier, qu’il continuerait à « redoubler d’efforts pour consolider l’unité et la cohésion des Libanais, sur la base des constantes nationales, devenues le référent de la majorité écrasante ». Et « en ce qui concerne cette minorité qui parie sur les changements, et qui n’attend qu’une chose – arriver à jouer le rôle dont elle rêve –, elle s’apercevra tôt ou tard que ses paris sont perdants et que le Liban sera seul gagnant », a souligné le locataire de Baabda. Toujours selon ses visiteurs, le président Lahoud a affirmé que le suivi de la situation en Irak « ne doit pas empêcher l’État de se consacrer aux affaires intérieures – notamment en ce qui concerne les dossiers économique et administratif. Puisqu’il serait inadmissible de geler ce qui se rapporte aux besoins de la population – les projets développementaux – en attendant les derniers rebondissements régionaux ». Ainsi, a-t-il tenu à ajouter, « voilà ce qui m’a poussé à demander une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres pour trouver des solutions radicales au dossier de l’électricité ». Il ne compte d’ailleurs pas, a-t-on souligné, s’arrêter en si bon chemin, et il mettra sur le tapis « tout ce qui a un lien direct avec la vie quotidienne » des Libanais : (télé)communications ; eau ; barrages... Le chef de l’État s’était réuni dans la matinée, et comme chaque mercredi, avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Au centre de leur conversation : la situation en Irak, les conséquences de la guerre, la position libanaise, ainsi que les réactions régionales et internationales par rapport au conflit. Le président Lahoud a également reçu le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, avec lequel il a notamment évoqué la façon dont les médias libanais et arabes traitent cette guerre. Les deux responsables ont également abordé des « dossiers » purement internes. Autre visiteur de Baabda : le ministre de la Culture – et président de la Conférence ministérielle de la francophonie –, Ghassan Salamé. Les deux hommes ont évoqué les dossiers de l’heure concernant la planète francophone et plus particulièrement ses positions quant à la guerre irakienne. Au menu également, la situation dans plusieurs pays africains francophones et les moyens dont dispose l’organisation francophone pour régler les crises de cette partie du continent noir. Enfin, le chef de l’État a parlé justice et sécurité avec le procureur général, Adnane Addoum, ainsi qu’avec le directeur général de la Sécurité de l’État, Édouard Mansour. La crise irakienne Au sujet de l’Irak, le chef de l’État a estimé que la recrudescence des bombardements, l’augmentation du nombre des victimes, l’élargissement de l’agression des forces de la coalition et le fait d’occulter les appels des capitales du monde au cessez-le-feu « sont des signes prouvant la véracité des mises en garde du Liban. À savoir que cette guerre ne vise pas uniquement un pays frère, mais également au dynamitage de la capacité de la communauté internationale à faire en sorte que soient appliquées les résolutions et la légalité » onusiennes, a-t-il affirmé. Tout en déplorant cet unilatéralisme qui « impose, par le fait accompli, sa volonté politique, ainsi que ses décisions économiques et sécuritaires sur l’ensemble du monde ».
Les sources proches de Baabda en parlent sans détour : le chef de l’État, Émile Lahoud, « s’étonne » des « distractions » de certains pôles ou personnalités politiques. Ceux-ci se distraient donc de questions annexes, de « problèmes secondaires » ; ils propagent des propos qu’ils imputent à tel ou tel responsable, « le président Lahoud inclus ». Lesquels propos...