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Le président syrien prévoit un bourbier en Irak à l’instar du Vietnam Assad durcit le ton à l’égard des États-Unis

La Syrie a nettement durci le ton vis-à-vis des États-Unis, le président syrien Bachar el-Assad allant jusqu’à « souhaiter » l’échec de leur intervention militaire chez son voisin l’Irak. Le chef de l’État syrien a estimé que même au cas où ils occuperaient l’Irak, Washington et Londres se heurteraient à « une résistance populaire arabe » les empêchant de « contrôler » le pays, dans un entretien publié jeudi par le quotidien libanais as-Safir. M. Assad, allant cette fois au-delà d’une simple posture diplomatique, a parié publiquement que les États-Unis s’embourberaient en Irak comme autrefois au Vietnam ou seront obligés de lâcher prise comme dans les années 1980 au Liban. Une prise de position qui pousse les analystes, notamment à Beyrouth, à s’interroger sur les intentions de la Syrie. Ces interrogations sont renforcées par l’appel le même jour du mufti de Damas à des « attaques-suicide » contre les troupes américaines, dont il est impensable qu’il n’ait pas eu l’aval des autorités. Bien que ne faisant pas partie de l’« axe du mal » défini par le président américain George W. Bush – limité à l’Irak, la Corée du Nord et l’Iran –, la Syrie continue d’être classée comme pays soutenant le terrorisme par le département d’État. Au même titre que l’Iran, son allié, le régime baassiste de Damas craint d’être la cible d’une troisième phase du plan américain de lutte contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre, la deuxième phase étant concrétisée par la guerre en cours contre l’Irak. « L’Amérique veut remodeler la région de la manière qui lui convient », a souligné le président syrien, suspectant l’« influent lobby israélien » de pousser les États-Unis à démembrer le Moyen-Orient « sur des bases ethniques et religieuses » dans l’intérêt d’Israël. M. Assad confirmait ainsi que la Syrie refuserait d’être la victime d’un futur règlement global au Proche-Orient qui irait contre ses intérêts: la récupération du Golan syrien occupé par Israël depuis 1967 et la permanence de son influence au Liban, sans parler du maintien du Baas au pouvoir à Damas. « On peut dès lors se demander si la Syrie a décidé de peser sur les événements en Irak, comme elle le fait en Palestine et au Liban par un appui multiforme à des groupes radicaux de guérilla, ou bien si elle se positionne seulement pour un futur marchandage avec Washington », a noté un expert en politique internationale. « À ce stade, il est prématuré de prédire si Damas optera pour une attitude offensive ou simplement défensive. Cela dépendra de la tournure du conflit en Irak », a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat. Les propos de M. Assad ont au moins pour ambition de confirmer un vieil adage arabe des années 1950 que rappelait vendredi la presse libanaise : « On ne peut pas faire la guerre sans l’Égypte, on ne peut pas faire la paix sans la Syrie. » En attendant, M. Assad, jugeant les relations américano-syriennes « instables » par la faute de Washington, a affirmé qu’il ne céderait pas aux pressions. Le président syrien a cité à l’appui la déclaration du secrétaire d’État américain, Colin Powell, le 14 mars devant une commission de la Chambre des représentants, qualifiant d’« occupation » la présence militaire syrienne au Liban. Les États-Unis, satisfaits de la coopération avec la Syrie contre le terrorisme international, réclament cependant qu’elle abandonne son soutien aux islamistes radicaux palestiniens du Hamas et du Jihad islamique de même qu’au Hezbollah.
La Syrie a nettement durci le ton vis-à-vis des États-Unis, le président syrien Bachar el-Assad allant jusqu’à « souhaiter » l’échec de leur intervention militaire chez son voisin l’Irak. Le chef de l’État syrien a estimé que même au cas où ils occuperaient l’Irak, Washington et Londres se heurteraient à « une résistance populaire arabe » les empêchant de «...