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SANTÉ - Périodiquement, le virus grippal change d’antigène, explique le Dr Jacques Mokhbat Pneumonie atypique : le Liban adopte des mesures préventives

Un peu de prévention n’a jamais fait de mal. Même si le Liban fait partie des pays où aucun cas de pneumonie atypique n’a été heureusement recensé, les autorités ont quand même pris une série de mesures préventives pour éviter une propagation de la maladie par le biais des transports aériens, du moment que le foyer de la maladie, fortement contagieuse, a été localisé en Asie. L’Aviation civile a été ainsi mise à contribution. Elle a été priée par le ministère de la Santé de faire savoir à toutes les compagnies aériennes qu’elles doivent signaler à l’aéroport de Beyrouth tout passager présentant des symptômes évoquant un syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Dans le même temps, des notes doivent être distribuées dans tous les hôpitaux, informant les corps médical et infirmier des mesures préconisées par l’Organisation mondiale de la santé pour éviter toute contagion, au cas où un malade présentant les symptômes de cette pneumonie, caractérisée notamment par une fièvre supérieure à 38°, une toux et une difficulté respiratoire, serait admis. Ces mesures, appliquées au Liban mais aussi partout dans le monde, depuis que l’OMS a lancé une alerte mondiale, samedi dernier, dureront jusqu’à ce que le virus soit identifié, ce qui permettrait de limiter son étendue. Jusqu’aujourd’hui, les cas avérés de pneumonie atypiques n’ont pas réagi aux antiviraux et aux antibiotiques. Le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses, apporte une explication à ce phénomène : « Chaque année, le virus de la grippe connaît une petite modification ou un “drift” et affecte quelques personnes, mais la majorité reste protégée par le virus de l’année précédente, qui change cependant radicalement d’antigène, chaque quelques années. Il s’agit d’un “shift” qui peut affecter sérieusement la majorité d’une population vulnérable et qui peut entraîner une pandémie majeure avec une mortalité grave. » Les cas signalés par les autorités de santé publique de différents pays s’élèvent à quelque 250, dont neuf décès (quatre seulement sont considérés par l’OMS comme étant dus au SRAS). Le Dr Mokhbat souligne que la pandémie grippale débute en novembre et connaît son paroxysme en février-mars, avant de disparaître en avril. Il rappelle ensuite que le virus de la grippe avait été identifié la première fois lors de la Première Guerre mondiale, lorsque la grippe espagnole avait tué des millions de personnes. Selon ses explications, le virus de la grippe « shifte » dans une période pouvant aller de 10 à 30 ans. « Il y a eu un “shift” du virus à l’échelle planétaire en 1968, avec une épidémie à Hong Kong. Il y en avait eu d’autres avant, en 1938 et 1957, puis en 1977. » Ce n’est qu’hier que l’agent pathogène, responsable du syndrome respiratoire aigu sévère, a été identifié dans un laboratoire de recherches en Allemagne. L’agent infectieux appartient à la famille des paramyxovirus. Si l’on supposait dès le début de l’épidémie qu’un virus et non pas un microbe est à l’origine de la pneumonie atypique, c’est parce que les malades ne réagissaient pas aux antibiotiques et que leurs globules blancs n’étaient pas élevés, explique le Dr Mokhbat.
Un peu de prévention n’a jamais fait de mal. Même si le Liban fait partie des pays où aucun cas de pneumonie atypique n’a été heureusement recensé, les autorités ont quand même pris une série de mesures préventives pour éviter une propagation de la maladie par le biais des transports aériens, du moment que le foyer de la maladie, fortement contagieuse, a été localisé...