Crise irakienne - Une heure et demie d’entretien à l’Élysée entre Chirac et le Premier ministre Hariri exhorte l’Europe à vaincre ses divisions et déplore la faiblesse arabe (photo)

Paris, de notre correspondant Élie MASBOUNGI Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a exhorté hier à Paris l’Europe à vaincre ses divisions, à la veille du sommet des Quinze à Bruxelles, et déploré la faiblesse des Arabes, souhaitant que ces derniers procèdent à un travail de « remise en question ». M. Hariri a été reçu pendant une heure et demie environ à l’Élysée par le président français, Jacques Chirac, avec qui il a évoqué principalement les perspectives de guerre en Irak. « Les chances d’une solution pacifique (de la crise irakienne) sont très minces et tout indique, hélas, que la guerre va éclater dans les prochaines heures », a déclaré à la presse M. Hariri à sa sortie du palais présidentiel. « À la veille du Conseil européen, j’ai vu le président (Chirac) pour discuter de la situation régionale au Proche-Orient », a indiqué le chef du gouvernement, en ajoutant qu’il était « préoccupé par la situation en Palestine et en Irak ». « La position de l’Europe est très importante pour nous parce que nous avons les mêmes préoccupations. J’espère que l’Europe va s’unir pour assurer la stabilité dans la région et faire en sorte que l’Onu joue le rôle le plus important et continue de le jouer dans un futur proche », a-t-il souligné. « Les vues libano-syriennes et la position française sont similaires », a fait valoir M. Hariri, soulignant qu’il importait de maintenir les contacts entre Arabes et Européens en ces moments difficiles. Interrogé sur la position arabe, le Premier ministre a répondu : « Nous avons pu constater quelle était la situation des Arabes à Charm el-Cheikh. En réalité, il ne fait aucun doute que l’ensemble de l’ordre établi dans le monde arabe est faible à l’heure actuelle. Ce qui se passe en Palestine et en Irak en est le résultat. C’est pourquoi les dirigeants arabes sont censés procéder à une remise en question de cet ordre afin qu’il puisse s’adapter aux futurs défis. » Arrivé mardi soir à Paris, M. Hariri a regagné Beyrouth aussitôt après son entretien avec M. Chirac.