Rechercher
Rechercher

Actualités

L’Irak a « coopéré de manière active le mois dernier », affirme Blix Deuxième résolution : les deux camps se crispent sur leurs positions Powell : Saddam poursuit sa stratégie de « défi et de tromperie »

L’Irak n’a pas décidé de désarmer, a affirmé hier le secrétaire d’État américain Colin Powell, tandis qu’un peu plus tôt, Paris, Moscou et Berlin avaient réaffirmé leur opposition au vote d’une 2e résolution, ouvrant la voie à la guerre, au Conseil de sécurité. À New York, le directeur de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection de l’Onu, Hans Blix, a estimé que l’Irak avait « coopéré de manière active le mois dernier ». M. Blix a souligné que les inspecteurs sur le désarmement avaient interrogé, dans les conditions qu’ils souhaitaient, sept scientifiques irakiens. Enfin, il a souligné qu’il « n’était pas en faveur d’inspections qui dureraient toujours ». « Rien n’indique que Saddam Hussein a pris la décision stratégique d’abandonner ses armes de destruction massive », il poursuit sa stratégie de « défi et de tromperie » et il est « de plus en plus en violation flagrante » de ses obligations, fabriquant même de nouveaux missiles, a toutefois indiqué Colin Powell devant un institut de politique étrangère. Il a aussi affirmé que « si les divisions (au Conseil de sécurité) continuent, cela ne fera que convaincre Saddam Hussein qu’il a raison ». Quelques heures plus tôt à Paris, à l’issue d’une rencontre avec ses homologues russe et allemand, le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin avait dit que ces pays « ne laisseraient pas passer un projet de résolution qui autoriserait un recours à la force ». Affirmant que la Russie et la France « prendront toutes leurs responsabilités au Conseil de sécurité » de l’Onu, le chef de la diplomatie française a ajouté : « Les inspections ne peuvent se poursuivre indéfiniment. Notre objectif commun demeure le désarmement effectif et complet de l’Irak. » Joschka Fischer avait rejoint à Paris ses homologues français et russe, Dominique de Villepin et Igor Ivanov, pour des entretiens sur l’évolution du dossier irakien à l’Onu. La Russie a indiqué qu’elle n’excluait pas d’utiliser son droit de veto à l’Onu. Igor Ivanov a dit que c’était le peuple irakien qui allait faire les frais des plans américains visant à renverser Saddam Hussein et que cela ferait le jeu des islamistes. À l’opposé, fidèle allié des États-Unis, le Premier ministre britannique Tony Blair s’est déclaré « confiant » à Londres dans la possibilité de rassembler les neuf voix indispensables à l’adoption d’une deuxième résolution sur l’Irak au Conseil de sécurité. Mais dans le même temps, Berlin estimait que les États-Unis n’avaient pas de majorité dans ce Conseil pour faire adopter cette nouvelle résolution, selon le porte-parole du gouvernement allemand, Bela Anda. Face à cette situation, à Moscou, un haut responsable du département d’État américain, Stephen Rademaker, a réaffirmé que les États-Unis n’avaient pas juridiquement besoin d’une deuxième résolution pour lancer une offensive contre l’Irak. Les États-Unis décideront « en début de semaine prochaine quand ils soumettront au vote » du Conseil une nouvelle résolution leur permettant de déclencher les hostilités contre l’Irak, avait indiqué mardi M. Powell. « Nous allons attendre ce que (les chefs des inspecteurs en désarmement) Hans Blix et Mohammed el-Baradei ont à dire dans leur rapport vendredi » lors d’une réunion ministérielle publique du Conseil de sécurité, avait-il ajouté. Sur le plan militaire, le Pentagone a indiqué que 230 000 militaires américains étaient désormais déployés aux portes de l’Irak, prêts à entrer en guerre, et a annoncé que 60 000 autres avaient été mobilisés. Pas moins de trente bâtiments de guerre en mesure de bombarder l’Irak avec des missiles Tomahawk sont également déjà déployés dans le Golfe, a indiqué mercredi le chef d’un groupe naval américain. À Washington, le président américain George W. Bush a eu une réunion hier avec les responsables des plans pour une éventuelle attaque contre l’Irak, dont le général Tommy Franks, commandant en chef des forces américaines dans le Golfe, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le général Richard Myers, chef d’état-major interarmées américain. Le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer a répété que le président américain n’avait encore pris aucune décision sur une éventuelle opération armée pour désarmer Bagdad. Mais le général Tommy Franks a noté que « si le président des États-Unis décide d’agir, nous sommes en position de fournir l’option militaire » et « il n’y a pas de doute que nous vaincrons ». Le secrétaire d’État américain à la Défense, considéré comme un « faucon » au sein de l’Administration Bush, a de son côté déclaré hier espérer encore qu’il soit possible de désarmer l’Irak sans recours à une guerre. L’Irak a enfin annoncé avoir détruit neuf missiles supplémentaires hier, dans la plus importante opération d’élimination à ce jour. À Bagdad, 120 volontaires pour des missions suicide, vêtus d’un linceul blanc, symbole de leur disposition à mourir, et le visage caché par un foulard, ont défilé sur une grande artère du nord de Bagdad, l’avenue de Palestine. L’opposition saoudienne annonce l’arrivée de nouvelles troupes américaines D’importantes troupes américaines sont arrivées récemment en Arabie saoudite, notamment sur la base aérienne Prince Sultan, a affirmé hier l’opposition saoudienne en exil. Selon le Mouvement islamique pour la réforme en Arabie saoudite (Mira, basé à Londres), « les forces américaines stationnées dans la base Prince Sultan ont été augmentées considérablement, alors que d’autres forces aériennes et terrestres sont arrivées à Tabouk, Arar et Hafr al-Baten », respectivement dans le nord-ouest et le nord-est du royaume. Cette information n’a pas pu être confirmée dans l’immédiat de source officielle saoudienne ou militaire américaine. Le Mira a précisé qu’« entre 2 000 et 5 000 soldats américains se trouvent actuellement sur la base de Tabouk où sont également arrivés plusieurs avions Galaxy bourrés d’équipements lourds ». Les blindés britanniques pas opérationnels d’ici à fin mars ? Les chars de la célèbre 7e Brigade blindée britannique ne seront pas opérationnels d’ici à la fin du mois de mars, ce qui risque à en croire des spécialistes militaires de retarder jusqu’à cette date une éventuelle offensive terrestre sur Bagdad. Aux dires d’un porte-parole de la Royal Navy, la grosse majorité des matériels est déjà en place ou le sera dans les jours qui viennent. En revanche, les chars « Challenger », les véhicules blindés de l’avant « Warrior » et la grosse artillerie de la 7e Brigade blindée sont toujours en cours de déchargement après avoir été acheminés sur des bâtiments de la marine marchande. La 7e Brigade blindée, surnommée « Les rats du désert », constitue le fer de lance des forces terrestres britanniques fortes de 26 000 hommes. « Il est probable qu’il nous faille encore quelques semaines », estime Charles Heyman, rédacteur en chef de l’annuaire Jane’s World Armies, à propos de la capacité opérationnelle de cette unité. En revanche, toujours selon lui, deux brigades plus légères – la 3e brigade Commando et la 16e Brigade d’assaut aéroportée – sont déjà sur place et pratiquement prêtes à passer à l’attaque. Un influent membre du Congrès US remet en cause un programme d’aide à Moscou Un influent membre du Congrès américain, Duncan Hunter, président de la Commission des forces armées à la Chambre des représentants, s’est prononcé mardi en faveur d’une révision d’un important programme d’aide à ce pays, dénonçant une « mauvaise gestion ». Cette prise de position du représentant républicain Duncan Hunter, soutien du président George W. Bush, intervient alors que Moscou n’a pas exclu de recourir à son droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu lors du vote d’une nouvelle résolution sur l’Irak, qui doit ouvrir la voie à une opération militaire contre Bagdad. La Commission des forces armées étudie actuellement une demande de l’Administration américaine de financement pour 2004 à hauteur de 1,75 milliard de dollars d’un programme, dit de Coopération pour la réduction de la menace (CTR), qui vise à détruire et retraiter les armes de destruction massive héritées de l’ex-Union soviétique. L’armée appelle les Israéliens à se préparer à une attaque irakienne L’armée israélienne, jugeant que la date d’une frappe américaine contre l’Irak « approche », a appelé hier la population à s’équiper du matériel nécessaire pour faire face à une éventuelle attaque de missiles irakiens. « Il y a deux semaines, nous avions demandé à la population de commencer à s’équiper et acheter le matériel nécessaire, le moment est venu de le faire maintenant en utilisant les brochures des services de la défense passive qui ont été envoyées dans chaque foyer », a indiqué la porte-parole de l’armée. « Même si les risques d’attaques de missiles irakiens sont très faibles, il faut être prêt car il est évident que la date de la frappe américaine approche », a déclaré le général Ruth Yaron à la radio publique. Le numéro deux d’un parti islamiste kurde tué par des miliciens de l’UPK L’un des chefs d’un des principaux partis islamistes kurdes irakiens, ainsi que quatre membres de son entourage ont été tués par erreur à un barrage, leurs agresseurs s’étant apparemment mépris sur leur identité, a-t-on appris de source officielle hier. Moullah Abdoullah Qasri, numéro deux du parti Komala Islami Kurdistan (KIK, « Société islamique du Kurdistan »), a été abattu mardi, ainsi que trois de ses gardes du corps et son chauffeur, par des miliciens de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), la faction qui contrôle la partie orientale du Kurdistan irakien qui échappe à l’autorité de Bagdad depuis 1991. Des responsables de l’UPK ont indiqué que Qasri et son entourage avaient apparemment été confondus avec des membres d’Ansar al-Islam (« Partisans de l’islam », en arabe), groupe armé fondamentaliste soupçonné d’entretenir des liens avec le réseau terroriste el-Qaëda et d’être responsable d’une série d’attaques contre l’UPK. Nous aurons des pertes en cas de guerre, avertit Myers Le chef d’état-major américain a averti mardi ses compatriotes que les forces américaines subiraient des pertes en cas de guerre contre l’Irak, en estimant que cette dernière risquait d’être plus sanglante que la guerre du Golfe en 1991. « Il faut que les Américains comprennent que si l’armée reçoit l’ordre d’entrer en Irak, ce sera la guerre, et que cette guerre sera très dangereuse et sale et qu’il y aura des pertes », a déclaré le général Richard Myers à la radio américaine WMAL. Il a ajouté qu’il lui était impossible de prédire les pertes américaines, et noté que deux des principaux facteurs d’incertitude concernant le coût humain de la guerre reposent sur l’usage ou non par l’Irak d’armes chimiques et biologiques, et sur la volonté de combattre de l’armée irakienne. Durant la guerre du Golfe en 1991, les forces américaines avaient perdu environ 250 hommes.
L’Irak n’a pas décidé de désarmer, a affirmé hier le secrétaire d’État américain Colin Powell, tandis qu’un peu plus tôt, Paris, Moscou et Berlin avaient réaffirmé leur opposition au vote d’une 2e résolution, ouvrant la voie à la guerre, au Conseil de sécurité. À New York, le directeur de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection de...