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Société - Beirut Wedding Fair jusqu’à dimanche à l’hôtel « Phoenicia » Se marier au Liban, un marché hallucinant(photo)

Une exposition de quatre jours à l’hôtel Phoenicia pour aider les futurs mariés – mariées surtout – à réussir le plus beau jour de leur vie. Le Beirut Wedding Fair est destiné à celles qui rêvent encore d’être la reine d’un jour… à condition bien sûr qu’elles aient les moyens – financiers – de réaliser une telle ambition. Une ambition acquise dès le biberon et polie au fil des ans... Mais cela est une autre histoire. Bref, se marier au Liban constitue tout un marché... Sur deux étages au Phoenicia donc des exposants présentent des produits, liés directement ou indirectement au mariage. Il y a certes la jolie robe blanche, les arrangements de fleurs, les maquilleurs, coiffeurs, photographes et autres personnes et accessoires qui joueront un rôle primordial le jour J. Mais il y a aussi tout ce qui va – pêle-mêle – avec un mariage : les sous-vêtements en dentelle, les chemises de nuit en soie (on se demande quand les mettre lorsqu’on part en lune de miel), les agences de voyages qui proposent des packages spéciaux pour nouveaux couples (voilà pour les lunes de miel), les joailliers et bijoutiers, les imprimeurs (pour les cartes), les hôtels pour les réceptions et nuits chaudes, les traiteurs, les marchands de feux d’artifice, les artistes spécialisés dans la « zaffé » qui sont prêts, disent-ils, à organiser « une fête africaine dansée et chantée par des Libanais », les clubs sportifs qui assurent des prix spéciaux aux nouveaux couples, les grands magasins où l’on peut déposer sa liste de mariage, les draps, serviettes, poêles et services à fondue (pour la nouvelle maison), les chocolatiers, les revues spécialisées, les nappes brodées à l’ancienne... La liste des activités est interminable. Il y a aussi les entreprises ou les personnes qui se chargent d’organiser votre mariage, ou celui de vos enfants... Car rares sont les couples qui choisissent eux-mêmes où, quand et comment se marier. « Au Liban, ce sont les parents qui paient et qui décident de tout », indique un spécialiste qui a eu ras le bol de son métier et qui s’est recyclé depuis dans l’organisation de conférences. « Dans certains hôtels, la réception coûte autant qu’un nouvel appartement : les parents riches s’arrangent entre eux, une famille achète la nouvelle maison, l’autre s’engage à assurer l’argent dépensé à la réception », raconte-t-il. « Tous veulent faire plus beau que tel ou untel, au point que les étrangers venus des pays arabes restent ébahis devant les mariages des Libanais qui dépensent une fortune pour l’occasion », ajoute-t-il. « De plus, les mariés n’ont jamais leur mot à dire, et le plus souvent, les deux futures belles-mamans ne font que se chamailler... c’est presque toujours la plus riche qui a le dernier mot », note-t-il. « Les problèmes éclatent surtout quand on arrive à la liste et au placement des invités... C’est comme si les deux familles voulaient se mesurer – je suis le plus fort je suis le plus important – comme on faisait il y a longtemps dans les villages », raconte-t-il. Cet expert, qui a requis l’anonymat, a rarement vu des couples amoureux. « Même s’ils sont jeunes et éduqués, la plupart se marient pour les convenances et par intérêt, divorcent souvent avant la deuxième année de vie commune... S’ils ne savent pas faire des concessions pour une réception, comment parviendront-ils à vivre ensemble ? » demande-t-il encore. Judicieuse question. Deux expériences l’ont véritablement marqué : « Un mariage annulé parce que les mariés et leurs parents se sont disputés au sujet des préparatifs futiles de la réception, et une jeune et belle mariée qui s’est saoulée quelques heures avant la réception dans sa chambre d’hôtel : elle a chassé son propre père de la chambre, m’a appelé, puis pris dans ses bras en sanglotant : “je t’aime, je veux t’épouser” », raconte-t-il. N’empêche que les futurs mariés font de plus en plus appel à des organisateurs de mariage qui s’occupent de tous les préparatifs. Ce genre d’entreprises fleurit dans tout Beyrouth. Une jeune femme affichant un éclatant sourire et une folle envie de se marier demande à plusieurs exposants : « Pouvez-vous organiser la journée, avec robe, fleurs et petite réception pour 500 dollars ? » On la reconduit gentiment : « Bien sûr que non. » Elle s’acharne : « Pour 1 000 dollars ? » « C’est pratiquement impossible, mademoiselle », lui répond-on. Et pourtant Easy Wedding, la première entreprise libanaise qui organise des mariages à crédit, a réussi le week-end dernier à marier un jeune couple pour un total de 650 dollars. Les traites seront versées durant plusieurs mois. On retiendra aussi un autre nom, celui de Maya Ayoub. Une jeune créatrice qui travaille entre Paris (auprès de John Galliano) et Beyrouth (auprès de Pronuptia), qui peut vous couper élégamment sur mesure une belle et originale robe blanche pour un gentil petit prix. Patricia KHODER
Une exposition de quatre jours à l’hôtel Phoenicia pour aider les futurs mariés – mariées surtout – à réussir le plus beau jour de leur vie. Le Beirut Wedding Fair est destiné à celles qui rêvent encore d’être la reine d’un jour… à condition bien sûr qu’elles aient les moyens – financiers – de réaliser une telle ambition. Une ambition acquise dès le...