CORRESPONDANCE La Smart Lalique : un bijou de voiture (photo)

PARIS – De Mirèse AKAR Qui a dit que la Smart était jolie ? Personne, pas même son pragmatique concepteur, le Libanais d’origine Nicolas Hayek. Cet avorton de voiture citadine, dessinée à l’économie, remplit toutefois pleinement sa mission : compacte, preste et agite, elle en devient presque furtive, comme on le dit de certains avions. Nulle raison donc pour elle de faire des complexes. Élégante et futée Mais ne voilà-t-il pas que, comme à la suite d’un pari un peu fou, trois créateurs de mode d’«On aura tout vu » ont décidé de parer la roturière des atours d’une princesse. Cela avec le concours des maîtres verriers de Lalique qui, par le passé, ont déjà « habillé » les wagons de l’Orient-Express et la salle à manger de première classe du paquebot Normandie. L’épithète « smart » a, on le sait, deux sens en anglais et ils pourraient aujourd’hui l’un et l’autre qualifier la Smart Lalique puisque celle-ci reste « futée » tout en étant devenue « élégante ». Méconnaissable, elle est carrément méconnaissable avec sa carrosserie harnachée de plus de mille « héliconias » en cristal satiné, toutes ces fleurs ayant été finement sculptées à la main. Un bijou de voiture à laquelle on a envie de dire : « Roulez carrosse ! » Et si d’aventure, cessant d’être un modèle couture, c’est-à-dire un modèle unique, elle se mettait un jour à rouler sur le bitume parisien sous le regard de babauds ébaubis, il y aurait de fortes chances qu’elle provoque des embouteillages là où la Smart-tout-court œuvrait à nous les épargner.