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Baabda-Bkerké-Damas, l’axe incontournable pour une reprise du dialogue national

Le climat politique actuel convient-il à une relance du dialogue visant à la réalisation d’une véritable entente nationale dans le pays ? La précarité de la conjoncture régionale et l’éventualité d’une guerre contre l’Irak exigent dans tous les cas une unité interne à toute épreuve. Les récents effectués avec les présidents syrien et libanais Bachar el-Assad et Émile Lahoud sont en fait les signes précurseurs d’une reprise du dialogue national, à condition, évidemment, d’éviter les sujets de litige. Et pour que ce dialogue soit fructueux, les sources politiques et parlementaires concernées suggèrent qu’il ne soit assorti d’aucune condition préalable ou rédhibitoire. En effet, c’est surtout pour cette raison que le dialogue avec l’opposition a été interrompu une première fois. Il est donc essentiel que le Rassemblement de Kornet Chehwane renonce, par exemple, à la réouverture de la MTV comme condition sine qua non à une reprise du dialogue avec le pouvoir. De son côté, celui-ci ne devrait pas exiger la mise à l’écart de l’évêque, Mgr Youssef Bechara, en tant que modérateur du Rassemblement. Il convient en effet que ces conditions fassent partie intégrante du dialogue. Elles perdraient ainsi leur connotation de défi et de provocation. Dans ce cadre, le député Nasser Kandil affirme que tout dialogue est voué à l’échec et demeure forcément stérile s’il n’inclut pas d’office les trois interlocuteurs suivants : Baabda, Bkerké et Damas. Une entente est impossible à réaliser tant qu’il y a conflit entre Bkerké et Baabda, ou entre Bkerké et Damas, et toute initiative prise hors de cet axe est pour ainsi dire mort-née. Pour éviter justement des déconvenues de ce genre, une rencontre s’impose d’abord entre le président de la République, le général Émile Lahoud, et le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Il faut effectivement que les deux responsables commencent par s’entendre sur les sujets susceptibles de faire l’objet d’un dialogue, de manière à consolider le front interne. Destinée notamment à détendre les relations entre Baabda et Bkerké, qui, ces derniers temps, se sont caractérisées par leur tiédeur, une telle réunion pourrait paver la voie à la visite d’un émissaire de Damas à Bkerké, pour discuter avec le patriarche Sfeir des lacunes qui entachent les relations entre les deux parties. Le but serait d’aboutir effectivement – et non plus seulement en paroles – à de véritables liens privilégiés entre les deux pays. Une fois dissipées les appréhensions et les inquiétudes du patriarcat maronite, une visite de Mgr Sfeir en Syrie pourrait alors être envisagée. La rencontre du prélat avec le président Assad serait historique. Le parallèle entre elle et la visite du patriarche Hoayek à Paris ne manquera pas de s’établir dans la mesure où le cardinal Sfeir rentrerait de Damas avec des assurances syriennes susceptibles d’apaiser les craintes des Libanais quant à une altération de leur souveraineté, de leur indépendance et de leur liberté de décision. À l’intention de ceux qui se demandent pourquoi l’assainissement des relations entre Bkerké et Damas devrait nécessairement passer au préalable par Baabda, les mêmes sources politiques et parlementaires font valoir qu’une telle démarche pourrait être mal interprétée. Idem pour ce qui est d’un rapprochement entre Mgr Sfeir et le président Lahoud, qui exclurait la Syrie. Membre du Rassemblement parlementaire de concertations, le député Kandil suggère de confier à l’évêque Youssef Bechara une mission de médiation entre les différents groupes de manière à parvenir à une plate-forme d’entente susceptible d’immuniser le Liban contre les répercussions d’une agression israélienne, ou encore d’une guerre contre l’Irak. D’aucuns estiment, en outre, que Mgr Bechara devrait être chargé d’effectuer des contacts élargis avec toutes les parties en prévision d’un dialogue national parrainé par le chef de l’État, et impliquant évidemment Baabda, Damas et Bkerké. Émile KHOURY
Le climat politique actuel convient-il à une relance du dialogue visant à la réalisation d’une véritable entente nationale dans le pays ? La précarité de la conjoncture régionale et l’éventualité d’une guerre contre l’Irak exigent dans tous les cas une unité interne à toute épreuve. Les récents effectués avec les présidents syrien et libanais Bachar el-Assad et...