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Le Hezbollah se repositionne et prône le dialogue avec l’Europe

Sayyed Hassan Nasrallah s’était fait remarquer en assistant au Sommet de la francophonie. Mais dans la rangée réservée aux dignitaires religieux et non parmi les politiques. Cette démarche, symbolique, restait donc à caractère essentiellement social et culturel. Aujourd’hui, il va plus loin. En direction de l’Europe, sinon de l’Occident. Dans son dernier discours, dimanche à Nabi Chit près de Baalbeck, fief de son parti, il a apprécié les manifs massives contre la guerre en Irak. Et déploré la passivité arabe, voire la complicité qu’il attribue à certains régimes. Sans oublier de se dresser, sans le nommer, contre Ben Laden, qui fait ces temps-ci une remarquable rentrée audio bardée de menaces. En effet, le leader du Hezbollah rejette l’amalgame auquel se livre le chef d’el-Qaëda, qui parle toujours de guerre islamique contre les nouveaux croisés, tous Occidentaux confondus. Il semble évident que sayyed Nasrallah apprécie les efforts de la France et de l’Allemagne pour contrer les visées belliqueuses des États-Unis. Et il souligne, explicitement, qu’il n’est pas admissible de soutenir que l’Occident repart en croisade christianisée contre le monde islamique. Pour lui, il faut procéder à une nouvelle lecture des données internationales, à partir justement de la position de refus avancée qu’affiche l’Europe, déchirée jadis par deux conflits mondiaux, à l’égard de la guerre. Il souligne qu’il serait pour le moins aberrant de généraliser en étendant l’hostilité aux millions d’Européens qui sont descendus dans la rue pour manifester contre la guerre. Dès lors, répète-t-il, il faut réviser, nuancer soigneusement les positions et la trame du discours politique concernant l’Ouest. Sayyed Nasrallah, redisons-le, n’a pas ménagé les Arabes, leur laxisme, leur absence sur la scène internationale, leur manque d’initiative efficace pour contrer les attaques visant l’Irak. Des sources diplomatiques voient dans ce discours, en bonne logique, un appel au dialogue constructif avec un Occident qu’il ne faut pas regarder tout entier d’un œil torve. D’autant que même à Washington et à Londres, la rue a manifesté, se prononçant en faveur de l’Irak, et partant du monde arabe ou islamique. Les peuples du monde ont opposé leur veto à la ligne suivie jusque-là par certains gouvernements, qui auront plus de mal à emboîter le pas aux Américains et aux Britanniques. Sayyed Nasrallah insiste : il est impératif, dit-il, de dialoguer avec un Occident qui défend nos causes propres, dont la Palestine et l’Irak. En cessant de lui adresser des menaces, des mises en garde visant ses intérêts à l’extérieur ou même ses territoires. Il réfute ainsi, avec éclat, les accusations lancées par Israël, et reprises par des Américains, au sujet d’une connivence de son parti avec el-Qaëda. En revanche, sayyed Nasrallah ne manque pas de condamner la politique US. Et de prévenir Israël qu’une nouvelle agression contre le Liban ne serait pas une promenade militaire. Il a précisé à ce propos, et en substance, que la Résistance n’allait pas fuir ni enterrer ses armes, mais bien les utiliser pour défendre la patrie. Il reste à savoir si l’Occident, Europe en tête, va maintenant améliorer ses relations avec le Hezbollah. Philippe ABI-AKL
Sayyed Hassan Nasrallah s’était fait remarquer en assistant au Sommet de la francophonie. Mais dans la rangée réservée aux dignitaires religieux et non parmi les politiques. Cette démarche, symbolique, restait donc à caractère essentiellement social et culturel. Aujourd’hui, il va plus loin. En direction de l’Europe, sinon de l’Occident. Dans son dernier discours,...