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Accident - Un camion-citerne d’essence syrien se renverse et prend feu à Masnaa Douze tués dans un drame effroyable à la frontière libano-syrienne (photos)

Douze personnes ont été tuées et une quinzaine blessées hier au poste-frontière libano-syrien de Masnaa, où un camion-citerne de l’armée syrienne transportant de l’essence a perdu ses freins et s’est transformé en une boule de feu qui a percuté, puis embrasé plusieurs voitures. Le bilan des victimes de ce drame effroyable pourrait encore s’élever car de nombreux blessés, atteints de brûlures, sont dans un état grave. Les freins du camion-citerne ont lâché à environ 7 kilomètres de Masnaa dans la descente qui mène au poste douanier, et les blocs de béton placés en raison de précédents accidents du même type n’ont pas pu arrêter le véhicule qui les a percutés, s’est renversé et a pris feu, selon des rescapés. Le camion enflammé a percuté le bâtiment du poste douanier, le détruisant partiellement, avant de continuer sa course et de balayer les voitures en stationnement sur la chaussée, dont les passagers attendaient leur tour pour passer la frontière en direction de la Syrie. « C’était une vision d’enfer avec toutes ces voitures qui prenaient feu et leurs passagers, certains transformés en torches vivantes, qui se précipitaient au dehors », raconte un témoin, Ali, qui a assisté à la scène. Selon lui, une vingtaine de véhicules, dont un véhicule jordanien et six voitures syriennes, ont pris feu, mais certains des passagers ont réussi à se dégager à temps. C’est ainsi qu’un jeune adolescent a eu la présence d’esprit de briser la vitre du véhicule où il se trouvait et de s’en échapper avant que les flammes ne l’atteignent, abandonnant sa mère et sa sœur, qui ont été légèrement brûlées. Selon les équipes de secours, des corps carbonisés, dont ceux de deux enfants en bas âge et d’une mère serrant son nourrisson, ont été dégagés des voitures. L’accident s’est produit vers midi, à une heure de pointe, les Libanais étant nombreux à se rendre en Syrie les dimanches. L’affluence était d’autant plus forte que les voyageurs comptaient profiter de l’éclaircie, la première après près d’une semaine de mauvais temps qui avait affecté la circulation des voyageurs. Le drame a provoqué la fermeture de la route de Damas durant plus de trois heures. Mobilisation des responsables L’ampleur du drame a poussé le président de la République à suivre de près le déroulement des opérations de secours. Les ministres de la Défense, Khalil Hraoui, et de l’Intérieur, Élias Murr, se sont rendus sur place, et la frontière a été fermée dans les deux sens pour laisser la place libre aux équipes de secours. Croix-Rouge libanaise, Défense civile ainsi que des militaires libanais et syriens arrivés en renfort ont travaillé côte à côte pour dégager les victimes et éteindre les véhicules en flammes. La lutte contre le feu a été retardée du fait que les lances à eau utilisées d’abord ont eu pour effet d’étendre la superficie de la nappe d’essence en feu. Des véhicules spéciaux, équipés de neige carbonique, sont ensuite arrivés sur les lieux. Le chef des SR syriens au Liban, le colonel Rustom Ghazalé, s’est également rendu sur la scène de l’accident. Le ministre de la Santé a donné des instructions pour que les victimes de cet effroyable drame soient soignées aux frais de son département. De son côté, le ministre de l’Intérieur a réclamé au ministère des Transports l’aménagement d’une voie spéciale pour les poids lourds sur une artère où des drames semblables à celui d’hier se produisent régulièrement, deux à trois fois l’an. Une réunion extraordinaire du conseil de sécurité régional présidée par le mohafez de la Békaa Antoine Sleimane sera consacrée à cette question aujourd’hui, à la demande des édiles de la région, notamment du mufti de la Békaa, Khalil el-Meiss. En jeu également, l’entretien des poids lourds, notamment militaires, qui circulent entre le Liban et la Syrie. Les troupes syriennes sont équipées de véhicules de frabrication soviétique souvent vétustes qui ont déjà provoqué plusieurs accidents mortels sur la route Beyrouth-Damas. Enquête du parquet militaire Le parquet militaire a ouvert hier une enquête au sujet du drame, et le commissaire du gouvernement par intérim Maroun Zakhour s’est rendu à Masnaa pour les constats d’usage, avant d’interroger certaines des victimes légèrement atteintes soignées dans les hôpitaux. M. Zakhour a affirmé que le bilan des tués s’élevait désormais à douze. Il a répété qu’il faudra accorder un délai aux enquêteurs pour identifier les victimes, dont les corps ont été carbonisés et les effets calcinés. Le CDR prend l’affaire en charge Relancé hier en cours de journée par le ministre des TP et des Transports Négib Mikati, le président du CDR Jamil Itani l’a informé hier soir qu’il va donner suite sans plus de délai à une décision prise en Conseil des ministres, voilà trois mois, pour l’établissement d’un plan directeur pour la zone frontalière. Ce plan prévoit notamment l’établissement de plusieurs voies pour les différents types de véhicules traversant la frontière et l’ouverture de bureaux relevant de la Sûreté générale et du Tourisme. Des consultants ont été chargés d’établir une étude globale de la zone, en prévision de son exécution, a précisé M. Itani. Par ailleurs, le ministre des TP a mis à la disposition des forces de sécurité les machines dont dispose son département, en vue de certaines mesures palliatives à la frontière, en attendant l’exécution d’un projet permament. La liste des victimes Dans un premier bilan de l’hécatombe, l’agence nationale d’information (Ani, officielle) a indiqué que onze corps carbonisés ont été dégagés des véhicules calcinés, dont la plupart étaient très difficiles à identifier. Trois cadavres et trois personnes brûlées dans un état critique ont été transportés à l’hôpital al-Meiss ; deux dépouilles et quatre grands brûlés ont été transportés à l’hôpital al-Békaa ; quatre corps calcinés et quatre autres blessés ont été transportés à l’hôpital al-Rahmé ; deux cadavres ont été transportés à l’hôpital du Croissant-Rouge palestinien. Enfin, des corps ont été transportés vers la Syrie, notamment celui du chauffeur du camion-citerne. Les noms des blessés suivants ont par ailleurs été fournis par l’agence : Hamzé Mahjoub, Salam Charafeddine, Mohammed Yassine Rabah, Salah Mohammed Akam, Hassan Baroudy. Par ailleurs, seuls cinq cadavres ont pu être identifiés, de prime abord : celui d’un membre de la famille Charafeddine et quatre tués de la famille Beydoun. Parmi les victimes, des Australiens d’origine libanaise. La CRL : au 140 à partir de n’importe quel téléphone La Croix-Rouge libanaise (CRL) a activement participé aux travaux de secours, hier, à Masnaa, acheminant sur place en un temps record 13 ambulances et non moins de 65 secouristes, grâce à un appel parvenu à midi à son numéro d’urgence gratuit, le 140. Bilan des personnes secourues : 11 personnes atteintes de brûlures diverses et 3 personnes souffrant d’asphyxie ou évanouies. En outre, les ambulances de la CRL ont transporté 9 cadavres vers divers hôpitaux. Dans un communiqué, la CRL a rappelé que son numéro d’urgence, le 140, est joignable à partir de n’importe quel appareil, fixe ou portable.
Douze personnes ont été tuées et une quinzaine blessées hier au poste-frontière libano-syrien de Masnaa, où un camion-citerne de l’armée syrienne transportant de l’essence a perdu ses freins et s’est transformé en une boule de feu qui a percuté, puis embrasé plusieurs voitures. Le bilan des victimes de ce drame effroyable pourrait encore s’élever car de nombreux...