Rechercher
Rechercher

Actualités

L’entretien entre le chef de l’État et Husseini a porté sur des questions de fond Lahoud disposé à rencontrer Sfeir pour favoriser l’entente

Qu’ont bien pu se dire pendant trois heures le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini ? À sa sortie du palais de Baabda, il y a quelques jours, M. Husseini s’était contenté de déclarer que l’entretien avait notamment porté sur les moyens de promouvoir le processus d’entente nationale à travers la consolidation de l’État et des institutions. Mais selon certaines sources bien informées, MM. Lahoud et Husseini ont entamé leur réunion par un tour d’horizon de la situation locale, régionale et internationale, et, durant cette partie de l’entretien, l’ancien chef du législatif a plus écouté que parlé. Concernant les développements dans la région, le président de la République a réitéré son refus de toute offensive contre l’Irak. Il a donc marqué une fois de plus sa préférence pour une solution pacifique au conflit tout en soulignant la nécessité de donner aux inspecteurs des Nations unies le temps d’accomplir leur tâche. M. Lahoud a d’ailleurs donné des instructions dans ce sens au chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud, lui demandant de communiquer cette position à ses homologues arabes à l’occasion de la conférence des ministres des Affaires étrangères qui devait clôturer hier soir ses travaux au Caire. Le chef de l’État a en outre affirmé à son interlocuteur que les mesures adéquates ont été prises à la frontière avec Israël pour empêcher l’infiltration de Palestiniens au Liban. Sur le plan local, il a insisté sur les principes et les constantes officielles déjà adoptés, en l’occurrence, l’appui à la résistance libanaise, et le développement des relations privilégiées avec la Syrie, étant entendu que sa présence militaire au Liban demeure une nécessité dans les circonstances actuelles. Le président Lahoud a en outre estimé qu’il avait eu raison de s’abstenir de déployer l’armée à la frontière avec l’État hébreu, le gouvernement libanais étant responsable uniquement de la sécurité de ses citoyens et non de celle de son voisin. Ce sont là des sujets qui, rappelle-t-il, ont suscité des réactions négatives chez certains leaders politiques et spirituels et c’est ce qui empêchait la réalisation d’une entente entre tous les Libanais. Or, aurait ajouté M. Lahoud, les positions se sont rapprochées depuis, et la conjoncture régionale étant ce qu’elle est aujourd’hui, un consensus est plus que jamais indispensable en vue de garantir la stabilité dans le pays, aux niveaux économique et financier en particulier. C’est ainsi qu’aux yeux du chef de l’État, les Libanais sont désormais d’accord sur le rôle de l’armée et de la résistance, et sur l’importance des relations privilégiées avec la Syrie. Preuve en est, selon lui, les appels au dialogue et à la solidarité interne lancés aussi bien par le Rassemblement de Kornet Chehwane que par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Celui-ci affirme aussi qu’une coordination avec Damas est indispensable dans les circonstances actuelles que traverse le Moyen-Orient. Par conséquent, pour le président Lahoud, il est clair que tous les Libanais sont désormais persuadés de la nécessité de mettre leurs divergences de côté pour faire face aux dangers qui se profilent à l’horizon régional. C’est ainsi que d’après M. Husseini, le chef de l’État serait tout à fait disposé à rencontrer Mgr Sfeir dans un proche avenir, car Bkerké demeure la pierre angulaire de toute ouverture et de tout dialogue. Sans compter que le président Lahoud s’est dit satisfait des dernières prises de position du patriarche maronite concernant notamment la situation régionale. Il a même affirmé à Hussein Husseini que les relations avec Bkerké sont parfaitement normales contrairement aux rumeurs qui circulent dans le pays. Si l’entretien Lahoud-Sfeir a effectivement lieu, les deux responsables se pencheraient sur les points susceptibles de paver la voie à une véritable entente nationale. Il serait ainsi question de l’élaboration d’un projet de loi électorale équitable, de la formation d’un gouvernement actif et crédible inspirant confiance aux Libanais. On élaborerait dans ce cadre un règlement intérieur permettant au Conseil des ministres de fonctionner normalement. Voilà donc les principales questions que MM. Lahoud et Husseini ont abordé lors de leur entretien. Ces mêmes points devraient être prochainement évoqués à l’occasion d’une réunion entre le président de la République et le patriarche maronite. Émile KHOURY
Qu’ont bien pu se dire pendant trois heures le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini ? À sa sortie du palais de Baabda, il y a quelques jours, M. Husseini s’était contenté de déclarer que l’entretien avait notamment porté sur les moyens de promouvoir le processus d’entente nationale à travers la...