Social - Lahoud demande à l’ Inspection centrale l’ouverture d’une enquête pour déterminer d’éventuelles négligences administratives Émeutes à Beddaoui après une coupure prolongée du courant électrique

Des émeutes ont éclaté, lundi, à Beddaoui, après une coupure de courant de plusieurs jours, qui a coïncidé avec la fête musulmane d’al-Adha et une vague de froid. Craignant que rien ne soit prévu pour rétablir l’électricité, la population de Beddaoui, Minyé et Deir Amar est descendue dans la rue, coupant la voie principale conduisant au Akkar avec des pneus enflammés, des bennes à ordures, des poteaux et divers débris, saccageant les palmiers plantés sur le terre-plein séparant les deux voies et s’en prenant, dans un premier temps, aux agents venus rétablir l’ordre, à la Défense civile et même aux passants. Pour les dissuader de poursuivre leur violent sit-in, il a fallu recourir – le lendemain –, à l’armée et à la brigade antiémeute. Des indications contradictoires ont été fournies au sujet de la durée exacte de la coupure qui a provoqué une telle rage. Alors que la présidence de la République, citant les recours qui lui sont parvenus, parle d’une semaine, le bureau de presse de M. Mohammed Beydoun, ministre de l’Énergie, a affirmé que la coupure avait duré 36 heures, tandis que le président de la municipalité de Minyé, Aref Alameddine, a parlé d’une coupure de courant de 72 heures. L’EDL a précisé, en soirée, que la panne remontait à samedi. Quoi qu’il en soit, à la suite de cette flambée de colère qui a fait quatre blessés dans les rangs des forces de l’ordre, selon des indications de presse, le président de la République a donné ses instructions pour que l’EDL s’occupe en priorité du rétablissement du courant à Beddaoui. Rien n’a été fait pour préciser les responsabilités dans les désordres qui se sont produits sur la voie publique, et dans les agressions dont les agents ont fait l’objet. Le président Lahoud a par ailleurs demandé à l’ Inspection centrale de déterminer les responsabilités administratives dans cette affaire, compte tenu de la longueur de la coupure de courant. De source informée, on souligne que les trop nombreux branchements illégaux sur le réseau de l’EDL, notamment dans le camp palestinien de Beddaoui, sont directement en cause dans la panne de transformateur à l’origine de la coupure prolongée. De même source, on précise que la consommation gratuite du courant, dans les camps palestiniens, coûte annuellement à l’EDL 32 milliards de livres. Transformateur mobile Techniquement, la coupure est due à une panne dans un transformateur mobile desservant la région de Minyé et incapable d’en couvrir les besoins. Le transformateur ne peut assurer qu’une puissance de 20 mégawatts, alors que les besoins de la région sont de 80 mégawatts, indiquent à l’unisson les notables, maires et présidents de municipalités de la région. Sans tenir compte, bien entendu, du vol du courant électrique. Lundi soir, un transformateur de secours acheminé de Deir Nbouh avait été installé en remplacement. Mais il était tombé en panne à la suite d’un accident qui était sur le point de faire des victimes dans les rangs des techniciens de l’EDL. Cette panne avait aggravé les frustrations de la population, qui est redescendue dans la rue. Grâce à des efforts titanesques, le courant a pu être assuré de nouveau mardi aux premières heures, grâce à l’installation d’urgence d’un câble de haute tension reliant la centrale de Hreiché et celle de Deir Amar. Cette solution d’urgence permettra d’assurer le courant 12 heures par jour et par région. Cette solution reste, toutefois, provisoire, et l’installation d’un nouveau transformateur mobile acheminé de la Békaa, dans les 48 heures, permettra un retour à la normale. Notons que l’EDL a conclu avec la société ABB un accord prévoyant la réparation du transformateur mobile brûlé dans un délai de 10 jours. Les réparations seront effectuées à Deir Amar. Techniciens et pièces de rechange sont attendus dans le pays en milieu de semaine, a affirmé l’EDL, qui a demandé aux notables de la région de s’employer à combattre les branchements illicites directement responsables de la panne de samedi.