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La croissance sera molle en 2003, l’euro devrait s’apprécier encore

La croissance devrait rester molle en 2003, selon Olivier Garnier, directeur de la stratégie et de la recherche économique au sein de la Société Générale Asset Management, qui intervenait hier à l’occasion de la signature de l’accord de partenariat avec Fidus. L’économie mondiale a relativement bien résisté au « choc exceptionnel » de la récente crise boursière. Les cours ont chuté de 40 % sur une période de trois ans, ce qui représente la chute la plus spectaculaire depuis les années 1930, rappelle M. Garnier, mais ce choc n’a pas été suivi d’une récession à deux chiffres comme à l’époque de la grande dépression. Il estime toutefois que l’absorption de ce choc prendra du temps, ce qui pousse en faveur d’un scénario de croissance molle à moyen terme, avec une forte incertitude au premier trimestre 2003. Selon l’économiste, les années qui viennent vont être le théâtre de rééquilibrages après l’explosion de la bulle financière. Du coup, le contenu de la croissance prévue sera différent, chaque acteur essayant de faire porter à l’autre l’effort d’ajustement nécessaire. « Jusqu’à présent, ce sont les entreprises qui ont supporté l’effort le plus important. Le poids va désormais être transféré vers les ménages et les États », prévoit-il. Jusqu’à présent, en effet, la consommation des ménages est restée soutenue, tandis que s’effondrait l’investissement des entreprises et le taux de chômage est resté pratiquement stable alors que l’utilisation des capacités de production a fortement chuté. La part des profits dans la valeur ajoutée est tombée à son plus bas niveau depuis 30 ans, poursuit l’économiste, les gains de productivité ayant surtout profité aux ménages sous forme de hausse des salaires ou de baisse des prix à la consommation. « Aujourd’hui, il faut s’attendre à l’effet inverse, la croissance sera pauvre en emplois et les entreprises vont restaurer leurs niveaux de profits et réduire leur endettement. » Pour accompagner ce transfert, les États vont soutenir les ménages en recourant à l’endettement pour financer les déficits publics. Le mouvement est déjà en cours aux États-Unis, mais la marge de manœuvre en Europe est beaucoup plus étroite en raison des dépassements du pacte de stabilité dans la zone euro. Au niveau des blocs régionaux, les États-Unis vont tenter de rejeter le poids de l’ajustement vers l’Asie et l’Europe, c’est pourquoi l’appréciation de l’euro par rapport au dollar n’est pas temporaire, mais reflète un mouvement de fonds qui pourrait porter le taux de change à 1,15 dollar pour un euro d’ici à six mois, voire davantage, estime M. Garnier. « Les industriels américains ont besoin d’un dollar moins fort pour redresser leur profitabilité », explique-t-il. C’est surtout l’euro qui va devoir supporter la baisse du billet vert, car les pays asiatiques ne peuvent pas du tout se permettre une appréciation de leur monnaie et ont les moyens de l’empêcher. Dans un tel contexte, les Banque centrale européenne va devoir mener une politique monétaire accomodante, l’Union européenne n’étant pas en mesure d’adopter la même politique budgétaire que les États-Unis. Quant aux marchés boursiers, ils devraient connaître une appréciation au rythme de 5 à 6 % par an, c’est-à-dire, proche de la moyenne à long terme, mais bien loin des poussées de ces dernières années. S.R.
La croissance devrait rester molle en 2003, selon Olivier Garnier, directeur de la stratégie et de la recherche économique au sein de la Société Générale Asset Management, qui intervenait hier à l’occasion de la signature de l’accord de partenariat avec Fidus. L’économie mondiale a relativement bien résisté au « choc exceptionnel » de la récente crise boursière. Les cours ont...