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LIBAN-IRAK - L’émissaire personnel de Saddam Hussein à Beyrouth est porteur d’un message à Lahoud Ali Hassan al-Majid : « N’ayez pas peur pour l’Irak » (photo)

À l’heure où les tambours de la guerre se font de plus en plus assourdissants dans la région et où la position de l’Iran reste assez vague, le président irakien Saddam Hussein a envoyé un émissaire personnel en Syrie et au Liban. À son arrivée à l’AIB, le général Ali Hassan al-Majid a déclaré aux journalistes que l’exil de l’équipe au pouvoir à Bagdad n’est pas envisageable et que les Irakiens se battront jusqu’au bout contre les Américains. « Qui a demandé à cet imbécile de Bush de régenter le monde ? » s’est-il écrié, tout en précisant qu’il remettra aujourd’hui un message au président libanais, le général Émile Lahoud. Venant de Damas, le général Ali Hassan al-Majid – qui est aussi le cousin du président irakien et ancien ministre de l’Intérieur lors de la répression contre la résistance kurde en 1998 – a déclaré à son arrivée à Beyrouth que sa visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée arabe. « Le président irakien a souhaité ainsi informer ses frères arabes de l’ampleur de l’agression qui menace l’Irak et qui est menée par le mouvement sioniste dans le monde, représenté par l’Administration américaine et le pouvoir britannique, en la personne de Tony Blair », a déclaré le général al-Majid. « Comment Bush ose-t-il poser des conditions ? » Le général, qui est membre du Conseil de commandement de la révolution, la plus haute instance politique à Bagdad, a précisé qu’il s’était entretenu avec le président syrien Bachar el-Assad qui, selon lui, s’est montré tout à fait compréhensif et informé du rôle du mouvement sioniste dans ce qui se trame contre l’Irak. Le programme du séjour à Beyrouth de l’émissaire irakien n’a pas été communiqué. On sait seulement qu’il se rendra ce matin auprès du président Lahoud, pour lui remettre un message de Saddam Hussein, mais le général al-Majid n’a pas voulu préciser s’il s’agit d’une lettre écrite ou d’un message oral. Aux journalistes qui le guettaient à l’AIB, alors qu’il était officiellement reçu par le ministre d’État Béchara Merhej, le responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Abdel Latif Mamelouk et le chargé d’affaires irakien à Beyrouth, M. Nabil Janabi, le général a répété qu’un exil de Saddam Hussein n’était pas envisageable. « De plus, qui a demandé à cet imbécile de Bush de se proclamer gendarme du monde, de diviser les régions et les biens ? Comment ose-t-il, lui ou un autre, poser de telles conditions ? Ce ne sont là que des inepties et une partie de la guerre psychologique que l’on mène contre l’Irak. Mais tous ceux qui prônent ce genre de théories ne doivent pas oublier que les Irakiens ont élu leur président à cent pour cent des voix et qu’ils sont prêts à le défendre, lui et tout citoyen irakien, ainsi que chaque pouce de leur territoire . » Interrogé sur les préparatifs irakiens pour riposter contre l’agression, l’émissaire de Saddam Hussein s’est voulu rassurant. « N’ayez pas peur pour l’Irak, a-t-il dit. Plus de quarante États sont venus en Irak, ainsi que 28 armées différentes, des moyens énormes ont été consacrés à la guerre menée contre lui, tandis que le gros de son armée était hors de son territoire et, malgré cela, ils n’ont pas pu obtenir ce qu’ils voulaient. Cela fait dix ans que nous nous préparons à une nouvelle agression et notre peuple est plus uni que jamais. Nous avons confiance dans notre commandement et nous pensons que notre pays a droit à la vie. Si, à Dieu ne plaise, ils parvenaient à fouler notre sol, nous nous vengerons pour tous les martyrs de la oumma arabe et nous mènerons contre eux une guerre féroce qui fera honneur à tous les Arabes. » L’inconnue iranienne L’émissaire de Saddam Hussein a entamé sa tournée en Syrie et au Liban, alors que les relations entre Bachar el-Assad et le président iranien connaissent quelques vagues, les Syriens estimant que la position iranienne à l’égard de l’Irak n’est pas suffisamment claire. Au Liban, des tiraillements secouent la scène chiite, certains groupes n’étant pas hostiles à la création d’un État chiite dans le Sud de l’Irak, alors que le Hezbollah tend plutôt à considérer toute agression contre l’Irak comme une catastrophe pour la région et particulièrement pour les Palestiniens. C’est donc l’ensemble de ce dossier que l’émissaire irakien doit aborder avec le chef de l’État libanais (qui est aussi président du Sommet arabe) et notamment l’éventualité de la tenue d’un sommet arabe urgent pour étudier la situation irakienne, avec une participation iranienne en qualité d’observateur. Tous ces points ont aussi été abordés avec le président syrien, qui appuie l’idée d’un mini-sommet avec la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Iran et l’Égypte. Mais en attendant, toutes les informations en provenance de l’Occident confirment la thèse de l’imminence de la guerre. D’où la nécessité pour les Arabes d’agir vite. Malheureusement, comme il se doit, ils ne sont pas tous sur la même longueur d’onde et, déjà, l’Égypte a fait savoir qu’elle ne recevrait pas l’émissaire irakien, qui était en principe attendu samedi au Caire.
À l’heure où les tambours de la guerre se font de plus en plus assourdissants dans la région et où la position de l’Iran reste assez vague, le président irakien Saddam Hussein a envoyé un émissaire personnel en Syrie et au Liban. À son arrivée à l’AIB, le général Ali Hassan al-Majid a déclaré aux journalistes que l’exil de l’équipe au pouvoir à Bagdad n’est...