Sécurité Début de l’enquête sur la mutinerie de Roumié

Le commissaire du gouvernement désigné auprès du tribunal militaire, le juge Maroun Zakhour, a entamé samedi ses premières investigations dans l’affaire de la tentative de mutinerie des islamistes de Denniyé à la prison de Roumié, vendredi dernier. Le juge Zakhour a recueilli les dépositions des membres des Forces de sécurité intérieure chargés de monter la garde à l’intérieur de la prison. Par ailleurs, un communiqué faxé hier à L’Orient-Le Jour et attribué aux « parents de détenus dans l’affaire de Denniyé », a considéré que les prisonniers ont été les victimes de plusieurs violations des droits de l’homme depuis leur arrivée à la prison de Roumié. Selon le communiqué, les détenus de Denniyé sont également victimes d’une « campagne de diffamation contre eux menée par certaines plumes vendues et haineuses ». Ces « plumes haineuses » les ont accusés, à tort d’avoir commis l’attentat de Batchay visant le sergent Georges Akkouri, l’an dernier, et d’avoir tenté d’assassiner le juge Fady Nachar, a-t-il poursuivi. Le communiqué a également accusé certains responsables de mener une campagne contre les détenus de Denniyé, « visant à les faire passer pour des criminels et des voyous ». Il a cité le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, qui avait directement fait le lien entre l’affaire Nachar et les détenus de Roumié. « Il aurait été préférable, surtout dans un pays démocratique, d’attendre la fin de l’enquête au lieu de faire des déclarations et d’accuser une quelconque partie », a-t-il estimé. Concernant la mutinerie de vendredi, le communiqué indique que « deux des jeunes détenus n’ont pas voulu assister à la séance du tribunal prévue pour le 17 janvier. Peu de temps après, les autres détenus ont réussi à les convaincre d’assister à la séance. Ils en ont informé le responsable de la prison, mais nul n’a voulu les entendre. Ils ont été surpris de voir les FSI faire irruption dans leurs cellules avec des grenades lacrymogènes et des bâtons (...) ». Il a enfin nié la version officielle selon laquelle les détenus étaient armés d’objets contondants.