FINANCES - Vingt ans après, l’Union des Bourses arabes s’installe au Liban Inauguration du nouveau siège de la Bourse de Beyrouth (photo)

Le ministre des Finances, Fouad Siniora, a inauguré hier le nouveau siège de la Bourse de Beyrouth, installé dans l’immeuble Lazarié au centre-ville. « La Bourse revient dans le quartier où elle avait été créée en 1920 », a dit le ministre affirmant y voir un symbole fort de la reconstruction du pays. D’autant que plusieurs institutions financières et bancaires se sont également réinstallées dans le centre-ville de la capitale, qui retrouve ainsi petit à petit son rôle de centre financier. Le président de la Bourse, Fadi Khalaf, s’est de son côté réjoui du déménagement qui, espère-t-il, s’accompagnera d’une redynamisation de la place de Beyrouth. « En 2002, l’activité de la Bourse de Beyrouth a été de pair avec l’amélioration de la situation économique du pays », a-t-il dit, citant la hausse de la capitalisation totale du marché, qui est passée de 1 248 millions de dollars en 2001 à 1 395 milliards en 2002, soit une hausse de 11,8 %. Le nombre de titres échangés est passé de 14,731 millions à 26,185 millions, soit une augmentation de 77,8 %. Quant à la valeur des transactions, elle a augmenté de 164,5 %, passant de 52,968 millions de dollars à 118,896 millions de dollars. Pour que cette progression se poursuive et prenne davantage d’ampleur, Fadi Khalaf a dit attendre avec impatience les projets de loi en préparation au ministère des Finances, comme le projet sur la titrisation, la dématérialisation des actions, les fonds d’investissement ou encore les privatisations. La Bourse va se doter d’ici six à huit semaines d’un nouveau système de transactions français, déjà utilisé par 20 Bourses, dont celles de Paris, Chicago ou Singapour, qui pourra traiter « des milliers d’opérations à la minute ». La Bourse de Beyrouth, qui a rouvert en 1996 après sa fermeture forcée durant la guerre, est « désormais équipée du système de cotation français le plus moderne, d’une salle de formation de courtiers et des agents de change, et peut abriter séminaires et réunions », a précisé M. Khalaf. L’inauguration de la Bourse avait été précédée dans la matinée par l’ouverture d’un bureau permanent à Beyrouth de l’Union des Bourses arabes, conformément à une décision prise il y a 20 ans, en pleine guerre, et confirmée en 2001. Le secrétaire général de l’Union, Saafaq al-Rukeibi, directeur général de la Bourse de Koweït, a exprimé lors de l’inauguration l’espoir que cet événement soit à l’origine d’« un nouvel essor de l’action de l’Union dans le domaine de la coopération financière arabe ». En raison de la guerre, l’Union des Bourses arabes, qui avait décidé lors de sa création en 1982 de prendre Beyrouth pour siège, avait déplacé son quartier général dans diverses capitales arabes et se trouvait en dernier lieu au Caire. M. Siniora a estimé que l’installation du siège définitif de cette institution « confirme le fait que Beyrouth a regagné une part importante de son rôle financier et économique au sein des capitales arabes ». S.R.