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Éducation - Les enseignants du privé confirment leur grève de trois jours Saadé à « L’Orient-Le Jour » : Que les responsables acceptent au moins de reprendre le dialogue

À voir la manière dont le ministère de l’Éducation gère (ou plutôt ne gère pas) le problème de la mutuelle des enseignants, on ne peut que s’interroger sur les véritables intentions du gouvernement quant à la pérennité de l’école privée. Ces appréhensions sont d’autant plus légitimes que l’objectif de la grève de trois jours prévue, et confirmée hier par le syndicat des instituteurs, est d’une modestie désopilante. En effet, de l’aveu même de son président, Georges Saadé, le but de la grève est d’inciter au moins les responsables à « reprendre langue avec les enseignants ». Il ne s’agit donc plus d’un dialogue de sourds, mais de l’absence totale de dialogue. C’est ainsi que M. Abdel Rahim Mrad se montre intraitable dès qu’il s’agit de relancer les activités de la mutuelle. À entendre les arguments si peu crédibles invoqués par le ministre de l’Éducation pour justifier son attitude de refus, on ne peut s’empêcher de penser à un vaste complot contre la liberté de l’enseignement au Liban. M. Mrad s’oppose par exemple à la nomination d’une femme à la tête de la caisse parce qu’il a peur de « créer à nouveau un climat susceptible d’entraîner une réédition du massacre perpétré le 31 juillet au siège de la mutuelle », a indiqué M. Saadé à L’Orient-Le Jour, citant le ministre. Il est évident que l’on peut craindre dans ces conditions bien plus qu’un mouvement de protestation de 72 heures, qui déjà représente un problème souvent difficile à gérer par les parents obligés de s’absenter de la maison. Dans un communiqué publié hier soir, les enseignants du secteur privé ont donc confirmé la grève qu’ils observeront mardi, mercredi et jeudi prochains en signe de protestation contre la fermeture de leur mutuelle. Le syndicat a en outre annoncé la tenue d’une conférence de presse lundi après-midi visant à « informer l’opinion du résultat des contacts effectués jusqu’à présent avec les responsables ». En fait, il s’agira surtout d’évoquer à cette occasion l’absence quasi totale de résultats puisque les contacts avec les responsables se sont pratiquement effilochés. D’ailleurs, dans son entretien avec L’Orient-Le Jour, le président du syndicat s’est montré plutôt pessimiste quant à l’éventualité d’une solution dans un proche avenir. Le seul espoir des enseignants est de voir se concrétiser le projet du Premier ministre Rafic Hariri, qui consiste à donner à la mutuelle son indépendance. Pour ce faire, celui-ci exige comme condition préalable l’abrogation de l’article 41 de la loi du 15 juin 1956 sur la mutuelle stipulant une contribution annuelle de l’État à la caisse. En contrepartie, le chef du gouvernement est disposé à annuler toutes les clauses liant la mutuelle au ministère de l’Éducation. M. Saadé indique à ce sujet qu’une majorité d’enseignants et de directions d’écoles sont globalement favorables à la suggestion de M. Hariri. Hélas, le problème de la mutuelle ne sera pas réglé pour autant à court ou même à moyen terme, du fait qu’un amendement de la loi du 15/6/56 sera nécessaire. Un procédé plutôt fastidieux. Entre-temps, les enseignants qui prennent leur retraite depuis ce fameux 31 juillet ne touchent plus leurs indemnités de fin de service. Parce que Abdel Rahim Mrad persiste à refuser la nomination de Mme Alma Nicolas Saïd pour des prétextes saugrenus, alors que le syndicat des enseignants a fait le maximum de concessions possibles au ministre de l’Éducation en acceptant de renoncer à la personne de Mme Saïd, à condition simplement de pouvoir constituer un nouveau conseil d’administration de la mutuelle. Mais rien n’y fait. Depuis le 31 juillet, jour du massacre, l’attitude de M. Mrad est pour le moins équivoque concernant le fonctionnement de cette mutuelle. Sachant ainsi que le mandat du conseil d’administration à l’époque devait échoir le 27 août, celui-ci s’est réuni une dernière fois le 12. Il a proposé au ministre de l’Éducation le nom d’Alma Nicolas Saïd pour prendre la direction de la caisse. M. Mrad a attendu le 4 novembre pour donner une réponse, négative de surcroît ! La volonté du ministre de faire obstacle au redémarrage de cette mutuelle vitale pour les instituteurs du secteur privée semble claire désormais. C’est contre cette attitude que le comité exécutif du syndicat compte protester en invitant notamment les enseignants à se réunir en assemblées générales mardi matin, et à organiser des sit-in mercredi matin… sans compter évidemment les trois jours de grève. José JAMHOURI
À voir la manière dont le ministère de l’Éducation gère (ou plutôt ne gère pas) le problème de la mutuelle des enseignants, on ne peut que s’interroger sur les véritables intentions du gouvernement quant à la pérennité de l’école privée. Ces appréhensions sont d’autant plus légitimes que l’objectif de la grève de trois jours prévue, et confirmée hier par le...