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Budget - C’est aujourd’hui que se décidera le sort de la grève dans les écoles Le gouvernement accepte de satisfaire certaines revendications syndicales

Après avoir annoncé, par la bouche du ministre des Finances, un attachement inébranlable au projet de budget 2003, le gouvernement commence à faire preuve de plus de flexibilité. Les réunions officielles consacrées à l’examen des articles de loi, qui peuvent être révisés dans un sens allégeant les nouvelles mesures fiscales prévues pour cette année, se sont multipliées au cours du week-end. Elles doivent se poursuivre cette semaine, d’autant que l’examen du projet de loi en commission parlementaire est sur le point de s’achever. Mais en dépit de la souplesse dont fait montre le gouvernement, la CGTL maintient sa décision de manifester après-demain mercredi, puisqu’elle entend exprimer son opposition à l’ensemble de la politique fiscale et socio-politique du gouvernement. Les enseignants devraient en revanche renoncer à leur grève, prévue pour demain, à la suite de l’engagement du gouvernement à leur donner globalement satisfaction. Ils annonceront ce soir leur décision à ce sujet. Pour le chef du gouvernement, Rafic Hariri, qui a subi hier une lithotritie réussie à l’AUH, la journée de samedi était particulièrement chargée. Le Premier ministre s’est rendu auprès du président de la Chambre, Nabih Berry, afin de discuter avec lui des réserves qu’il a émises, en même temps que le bloc Joumblatt, sur certains articles du projet de budget et des moyens de les amender sans aggraver le déficit budgétaire que le gouvernement tient ramener à 24 %. Revenu à Koraytem, il a tenu une réunion avec les ministres des Finances, Fouad Siniora, et de l’Économie, Bassel Fleyhane, en présence de plusieurs cadres des départements, pour passer en revue les idées proposées pour une modification de ces articles et voir jusqu’à quel point leur application affectera l’équilibre budgétaire de cette année. Plus tard, il a présidé une réunion de son bloc parlementaire, à qui il a fait part des résultats de ses entretiens avec MM. Berry, Siniora et Fleyhane. Selon un communiqué du bloc, favorable à une abrogation des articles de la loi de finances, alourdissant les charges assumées par les personnes à revenus limités, il est possible de « satisfaire certaines revendications, sans que le Liban ne revienne pour autant sur ses engagements financiers pris auprès des institutions financières internationales ». Joumblatt optimiste En soirée, M. Hariri devait conférer avec le chef du PSP Walid Joumblatt, en présence des ministres Marwan Hamadé et Ghazi Aridi. À sa sortie de Koraytem, M. Joumblatt a expliqué à la presse que « certains points ont été réglés et d’autres nécessitent des discussions plus longues », avant de se dire « optimiste ». De sources proches du gouvernement, on a indiqué que ce sont presque la totalité des articles se rapportant aux nouvelles mesures fiscales qui vont être abrogés, et notamment ceux qui rognent certains droits acquis des enseignants et des fonctionnaires, dans la mesure où ils peuvent faire l’objet d’un recours en invalidation auprès du Conseil constitutionnel, conformément aux lois en vigueur. Ces amendements, a-t-on ajouté de mêmes sources, entraîneront une diminution, de près de 100 milliards de livres, des recettes prévues pour cette année, et accroîtront le déficit budgétaire de 1 %. Le chiffre n’est pas énorme, mais le gouvernement veut faire de son mieux pour s’en tenir aux 24 % prévus pour le déficit de cette année. Pour compenser la perte de 100 milliards de livres, il pourrait réduire davantage les budgets alloués aux ministères, selon les mêmes sources. Dans le même temps, le ministre des Finances a estimé, dans une interview à la Voix du Liban, que les attaques contre le projet de budget sont « en grande partie motivées par des considérations politiques », tout en minimisant l’impact des nouvelles mesures fiscales sur la population. M. Siniora a insisté dans ce cadre sur « les exemptions fiscales » dont bénéficient les personnes à bas revenus. « Du poison dans du miel » Le ministre des Finances a indiqué qu’il lui est facile de faire preuve de complaisance et de satisfaire les revendications syndicales au détriment du pays. « Mais ce serait comme si je distillais du poison à effet lent dans du miel », a-t-il ajouté. Concernant les nouvelles sources de revenus qui permettraient à l’État de compenser la perte de 100 milliards de livres, il a déclaré : « Les deux semaines à venir seront consacrées à un dialogue au cours duquel nous écouterons toutes les propositions qui nous aideront à trouver les solutions requises. » M. Siniora n’a pas dit si ce dialogue englobera la CGTL, dont le président, M. Ghassan Ghosn, a confirmé samedi l’organisation d’une manifestation, mercredi, pour protester contre « la politique suivie par le gouvernement pour accroître ses revenus » et contre « la tendance officielle à privilégier les dépenses courantes alors que rien n’est prévu dans le budget pour les investissements dans les domaines sociaux ». M. Ghosn, qui a entamé la semaine dernière une tournée auprès des responsables et des partis politiques, afin d’obtenir le maximum de soutien à son mouvement de protestation, se rendra cet après-midi auprès du Tachnag et des Forces libanaises de M. Fouad Malek. De nombreux syndicats ont déjà annoncé leur volonté de prendre part à la manifestation. Les enseignants, en revanche, semblent vouloir renoncer à l’ordre de grève qu’ils avaient lancé pour demain, mardi, et après-demain, mercredi. Il s’agit principalement des enseignants du secteur privé, qui ont obtenu satisfaction sur deux points : l’abrogation de l’impôt sur la pension de retraite et l’annulation de la suppression des rabattements des heures de cours, qui doit être approuvée ces deux jours par la commission parlementaire des Finances et du Budget. Les enseignants annonceront ce soir leur décision concernant la grève de demain. Ils ont cependant décidé, au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue hier, de maintenir l’ordre de grève lancé pour les 21, 22 et 23 janvier, afin de protester contre le retard dans la nomination d’un directeur de leur mutuelle. Mais même cette grève peut être remise en question, car une proposition de M. Hariri d’accorder à la mutuelle une indépendance totale est en train d’être examinée avec la présidente de la commission parlementaire de l’Éducation.
Après avoir annoncé, par la bouche du ministre des Finances, un attachement inébranlable au projet de budget 2003, le gouvernement commence à faire preuve de plus de flexibilité. Les réunions officielles consacrées à l’examen des articles de loi, qui peuvent être révisés dans un sens allégeant les nouvelles mesures fiscales prévues pour cette année, se sont multipliées...