Développement - L’Union européenne lance « une semaine de travail et d’information en direction des jeunes » Patrick Renauld : Le succès de l’accord de partenariat passe par l’implication des étudiants(PHOTO)

«Les jeunes, c’est l’imagination, l’adaptation et la modernisation du Liban, et ils représentent 30 % de la population. » L’ambassadeur de l’Union européenne à Beyrouth, M. Patrick Renauld, parle de la jeunesse libanaise et de la nécessité de l’impliquer dans le processus économique en cours avec beaucoup de passion. C’est d’ailleurs de cette passion et de la conviction que quelque chose doit être entreprise dans ce domaine, qu’est né le projet d’organiser « une semaine d’information et de travail en direction des jeunes », du 14 au 17 janvier, avec pour thème : « Le Liban et l’Europe, un partenariat pour l’avenir ». Justement, tout au long de cette semaine, et à travers deux ateliers de travail, les 14 et 15 janvier et deux conférences-débats les 16 et 17 janvier, c’est de l’avenir qu’il sera question. Comme l’a déclaré M. Renauld au cours de la conférence de presse tenue hier au siège de l’UE à Beyrouth, les Libanais commenceront à voir comment ils pourront profiter de l’accord de partenariat euro-méditerranéen. « Dans un premier temps, a précisé M. Renauld, il s’agira d’associer au processus les jeunes, qui représentent 30 % de la population. Ils sont le moteur de l’économie et de la réforme que compte entreprendre le gouvernement et le succès de l’accord de partenariat passe avant tout par l’implication des jeunes. » Établir des réseaux modernes Pour l’Union européenne, il s’agit de voir comment aider à établir des liens entre les étudiants et les chefs d’entreprise. Le moyen le plus utile semble être de créer des réseaux professionnels et thématiques. « Il faut que l’étudiant sache où il sera embauché lorsqu’il aura obtenu son diplôme, dans le cadre de son plan de carrière, a souligné M. Renauld. De même que l’entreprise doit savoir sur quelles ressources humaines elle pourra compter, dans le cadre de son plan de développement. » Les réseaux modernes sont donc le premier outil que l’Union européenne compte mettre à la disposition des jeunes et des entreprises, dans le cadre de cette semaine de travail et d’information. Le second outil est une base de données sur le marché libanais, dans l’objectif d’aboutir à une meilleure valorisation des talents et des possibilités qu’offre le Liban. M. Renauld s’est, à ce sujet, désolé de l’exportation des talents libanais, par méconnaissance des marchés. La première étape de l’accord de partenariat, que le Liban a ratifié il y a quelques mois, consistera donc en deux ateliers de travail qui regrouperont des étudiants et des enseignants des huit principales universités libanaises (c’est-à-dire celles qui comptent plus de 3 000 étudiants : UL, USJ, LAU, AUB, NDU, Université de Balamand, Université arabe et Université Saint-Esprit), des chefs d’entreprise, les Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture et les principales associations professionnelles. D’autre part, pour sensibiliser les jeunes sur les enjeux du partenariat, deux conférences se tiendront. La première, à Beyrouth, aura pour thème « Le secteur agricole et les jeunes dans le partenariat euro-méditerranéen » et elle sera donnée par M. Renauld lui-même. La seconde, à Tripoli, sera consacrée au « rôle des jeunes dans le développement économique du Liban-Nord » et sera donnée par MM. Abdallah Ghandour (président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tripoli) et Francisco Acosta-Soto (premier secrétaire à la délégation de la Commission européenne, chargé des affaires politiques et économiques). Priorité au développement du secteur agricole Au cours de sa conférence de presse, le chef de la délégation de l’UE à Beyrouth a affirmé qu’une attention particulière sera consacrée au secteur de l’agriculture, pris dans son sens large, parce qu’il regroupe de nombreux métiers, dans le domaine de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée, de la bioéthique, du marketing, etc. M. Renauld a ainsi suggéré de commercialiser l’huile d’olive libanaise par Internet, parce que tout se vend désormais ainsi. Selon lui, le secteur de l’agro-industrie et celui de l’agriculture à haute valeur ajoutée sont tout à fait porteurs... L’ambassadeur de l’UE a aussi parlé d’un programme d’information qui sera diffusé tout au long de l’année sur la chaîne NBN et qui permettra de développer un thème différent chaque mois, pour familiariser les Libanais avec le partenariat. Il a rappelé qu’un budget de 10 millions d’euros est alloué à un programme de développement, en cours d’élaboration, qui s’étendra sur trois ans et permettra d’agir sur la préparation, la production et la distribution de produits libanais. 2003 s’annonce donc comme l’année de l’Europe au Liban.