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Conseil des ministres - « La machine à laver (les cœurs) s’est remise à fonctionner », déclare Frangié Report des nominations diplomatiques et du projet sur la fusion des banques(PHOTOS)

Apparemment, l’objectif principal de la réunion du Conseil des ministres tenue hier était de montrer que le dernier conflit en date entre les pôles du pouvoir n’était plus qu’un souvenir et que « la machine à laver (les cœurs) s’est remise à fonctionner ». Telle est la formule humoristique et caricaturale que le ministre Sleiman Frangié a choisie pour commenter le climat qui a régné hier, place du Musée, au siège du Conseil des ministres. Et Marwan Hamadé de renchérir devant les journalistes : « Oui, mais cette fois-ci le démarrage s’est fait manuellement ». « Pour cause, a lancé M. Hariri. Nous craignons que (le ministre de l’Énergie Mohammed Abdel-Hamid) Beydoun ne puisse nous garantir le courant nécessaire ». D’aucuns parmi les membres du gouvernement ont qualifié l’ambiance de « calme ». C’est ainsi que les deux présidents de la République et du Conseil, Émile Lahoud et Rafic Hariri, se sont salués, tout sourire, avant le début de la séance, et devant les photographes. Il ont toutefois évité l’aparté traditionnel précédant le Conseil des ministres dans le souci de préserver le rôle des institutions comme ils s’y étaient déjà engagés à la fin de l’année passée. Autre indice d’une volonté chez MM. Lahoud et Hariri de « normaliser » la situation politique, comme l’a dit une source gouvernementale proche du chef de l’État : toutes les questions susceptibles de dégénérer en polémique ont été soigneusement évitées et reportées. Il en est ainsi par exemple des nominations diplomatiques qui auraient dû en principe sceller la énième réconciliation entre les deux présidents. Or, selon notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, le chef du gouvernement a refusé d’emblée la proposition du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, de procéder à des nominations partielles au niveau d’ambassadeurs, à l’Onu, en Italie, en Allemagne, au Libéria, au Pakistan, au Soudan... Le Premier ministre a demandé au chef de l’État de reporter l’étude de cette question à une date ultérieure de manière à procéder à un seul et unique train de désignations englobant tous les postes diplomatiques vacants. « Sans problème », a dit M. Lahoud. Parmi les autres points qui n’ont pas été discutés : le projet d’amendement de la loi sur la fusion des banques qui soulève encore bon nombre d’interrogations ainsi que les projets de décrets relatifs au Conseil du développement et de la reconstruction. Le Conseil des ministres a tout de même réussi à prendre une décision concernant la sécurité des Palais de justice. Pour ce faire, il a ainsi résolu d’avoir recours aux équipements qui avaient été utilisés à l’occasion des deux sommets arabe et francophone. Il convient de noter que le chef de l’État a pris la parole au début de la réunion pour déclarer notamment aux ministres présents : « Je vous l’ai dit la dernière fois, vous devez travailler comme au premier jour de votre participation à ce gouvernement. Cela ne veut pas dire que vous êtes là pour l’éternité ». Puis, quand le chef de l’État a demandé si « quelqu’un parmi les participants souhaitait aborder des sujets politiques avant d’entamer l’examen des points inscrits à l’ordre du jour », personne n’a répondu… Bilan politique de la réunion d’hier : selon des sources ministérielles, l’ambiance était certes « calme » mais la relation entre les présidents Lahoud et Hariri se caractérisait par sa « tiédeur ». D’où sans doute – et à l’initiative du Premier ministre – le report de toutes les questions litigieuses telles que la nouvelle structure du CDR, les nominations diplomatiques et le lourd contentieux des médias… Les mêmes sources indiquent néanmoins qu’elles s’attendaient à pire, et que la prochaine réunion sera en définitive certainement plus détendue. La médiation de Berry Auparavant dans la journée, le président de la Chambre Nabih Berry avait pourtant affirmé qu’il n’y avait aucun problème entre les chefs de l’État et du gouvernement. Il avait même prévu que les relations (redevenues) harmonieuses entre les deux présidents auraient des répercussions positives sur la séance du Conseil des ministres. M. Berry avait donné ces indications après avoir rendu compte à MM. Lahoud et Hariri des résultats de son entretien mercredi soir avec le président syrien Bachar el-Assad. Au terme d’une réunion de plus d’une heure avec le Premier ministre, le chef du Parlement a ainsi déclaré : « Il n’y a aucun problème, ni à Baabda, ni à Koraytem, ni ailleurs ». Notons que, sur le chemin du retour, en venant de Damas, M. Berry a conféré à Anjar avec le chef des Services de renseignements syriens au Liban, le général Rustom Ghazali. En fait, selon des sources politiques informées citées par l’agence al-Markazia, la tension avait commencé à s’apaiser dès mercredi, du fait que les fuites et les diverses prises de position attribuées à des « sources » avaient cessé de part et d’autre au sein du pouvoir. La visite du président Berry à Damas a donc simplement conforté la tendance à l’apaisement, le président Assad ayant invité les responsables libanais à surmonter leurs divergences étant donné la gravité de la conjoncture régionale. Priorité donc à l’entente entre les pôles du pouvoir. Telle était en substance la teneur du message adressé par le chef de l’État syrien aux dirigeants libanais.
Apparemment, l’objectif principal de la réunion du Conseil des ministres tenue hier était de montrer que le dernier conflit en date entre les pôles du pouvoir n’était plus qu’un souvenir et que « la machine à laver (les cœurs) s’est remise à fonctionner ». Telle est la formule humoristique et caricaturale que le ministre Sleiman Frangié a choisie pour commenter le...