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Actualités - INTERVIEWS

Murr : même si 70 députés désignaient Hariri ...

Le texte de la Constitution ne régit pas tout à fait la vie politique au Liban. Évoquant l’éventualité d’une majorité parlementaire en faveur du retour au pouvoir de l’ancien président du Conseil Rafic Hariri, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a déclaré au quotidien as-Safir que la majorité parlementaire n’était pas suffisante pour désigner le prochain chef de gouvernement qui doit avoir, selon lui, l’aval de la Syrie. Selon M. Murr, M. Hariri doit également tenir compte de la volonté de Damas de ne permettre à personne d’avoir une position hégémonique à Beyrouth. «Même si 70 des 128 membres du prochain Parlement soutiennent la désignation de M. Hariri, cela ne lui sera pas suffisant pour qu’il obtienne le poste de Premier ministre», a déclaré le ministre de l’Intérieur, cité par ses visiteurs. Jamais les choses n’avaient été dites plus crûment, ni les institutions traitées aussi légèrement. «Tout le monde sait comment se fabrique un Premier ministre au Liban, a ajouté M. Murr, cité par ses visiteurs. Il faut qu’il y ait un accord à ce sujet entre la Syrie et le chef de l’État. Et ceux qui misent sur un désaccord entre le président syrien Bachar el-Assad et le président libanais Émile Lahoud ne connaissent pas la solidité des relations entre ces deux présidents». Certes, il y a là une donnée politique constante au Liban, qui a été accentuée par l’évolution des choses au cours de la dernière décennie. Toutefois, c’est la première fois qu’un responsable libanais de haut rang admet que les textes de la Constitution ne régissent pas la vie des institutions au Liban et que la nomination d’un Premier ministre dépend en grande partie du bon vouloir d’une puissance étrangère. Faut-il rappeler qu’en vertu des amendements constitutionnels prévus par l’accord de Taëf (1989), le président est «lié» par le résultat de consultations parlementaires contraignantes, qui constituent une sorte de vote en faveur d’un président du Conseil ? Et M. Murr d’expliquer que «M. Hariri est en passe de devenir le Nasser des sunnites et peut, s’il le veut, enlever tous les sièges de Beyrouth». «Cela, croit-il en mesure d’ajouter, ne le rapprochera pas pour autant de la présidence du Conseil, mais au contraire, l’en éloignera». Selon le ministre de l’Intérieur, Beyrouth «a été divisé en trois circonscriptions pour éviter qu’il ne s’y forme de grands blocs. Il existe donc un souhait régional de préserver la multiplicité des pôles politiques dans la capitale, et M. Hariri doit tenir compte de ces équilibres». Toutefois, M. Murr a estimé que le choix de M. Rafic Hariri comme futur chef de gouvernement «n’est pas impossible» si ce dernier «se comporte comme il le devrait». Le chef de l’État n’est pas «rancunier», a ajouté M. Murr. Selon M. Murr, il faudra, après les élections, établir un bilan des deux premières années du mandat du président Lahoud. En particulier, le ministre de l’Intérieur estime que le chef de l’État devrait revoir sa promesse de n’engager de poursuites contre aucun journaliste ou institution de presse. «Le chef de l’État s’est engagé à ce qu’aucun journaliste ne soit poursuivi sous son mandat, a-t-il déclaré, mais les campagne de certains médias ont laissé le régime sans défense».
Le texte de la Constitution ne régit pas tout à fait la vie politique au Liban. Évoquant l’éventualité d’une majorité parlementaire en faveur du retour au pouvoir de l’ancien président du Conseil Rafic Hariri, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a déclaré au quotidien as-Safir que la majorité parlementaire n’était pas suffisante pour désigner le...