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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Finances - Nouvelle émission d'eurobonds en dollars, placée à 46% à l'étranger Le déficit budgétaire reste supérieur de neuf points aux prévisions (photo)

Le ministre des Finances a annoncé hier le succès d’une nouvelle émission d’eurobonds en dollars qui a été souscrite à 46 % à l’étranger afin de tempérer les mauvais chiffres du déficit budgétaire qui a atteint 53 % des dépenses en juin, contre 43 % en mai. Le ministre s’est livré à une explication détaillée de la situation financière pour démontrer que le problème se situe davantage au niveau des recettes qu’à celui des dépenses. Celles-ci sont en hausse de 16,6 % sur les six premiers mois de l’année, par rapport au premier semestre 1999, à 3 626 milliards de livres. L’augmentation dément selon lui une accusation récurrente à l’encontre du gouvernement qui mènerait une politique d’austérité budgétaire. Le ministre a expliqué avoir volontairement encouragé les dépenses en début d’année pour ne pas aggraver la récession, avec l’objectif de les contrôler à nouveau au second semestre, à l’inverse de ce qui s’est produit en 1999. Le rythme d’augmentation des dépenses a ainsi commencé à diminuer, après un pic de 818 milliards de livres en avril. Elles se sont établies à 686 milliards en mai et 596 milliards en juin. Du côté des recettes budgétaires en revanche, l’amélioration attendue ne s’est pas produite, au contraire, les transferts du ministère des Postes et Télécommunications ont nettement diminué et les taxes douanières ont baissé en raison du recul des importations. Au total, le niveau des recettes est identique à celui du premier semestre 1999 : 1 957 milliards cette année, contre 1 954 milliards l’année dernière. Pour M. Corm, il est à cet égard injustifié de parler «d’augmentation anarchique des impôts qui pèseraient sur la croissance». En revanche, le ministre déplore le retard pris dans l’adoption du projet de loi sur la régularisation des arriérés d’impôts et celui des biens-fonds maritimes sur lesquels il tablait pour renflouer les caisses de l’État. Il regrette aussi la décision du Parlement de prolonger jusqu’à la fin de l’année les exemptions de pénalités accordées aux contribuables pour les arriérés d’impôts des années précédentes, et jusqu’à septembre pour les déclarations de revenus de l’an 2000. Ces délais sont préjudiciables au Trésor, estime Corm, qui espère toutefois un redressement notable de la courbe des recettes en fin d’année, comme cela s’était produit les deux derniers mois de 1999. En cumul depuis le début de l’année, le déficit budgétaire s’établit donc à 46 % des dépenses, soit neuf points de plus que ce qui est prévu dans la loi de finances. Autre point négatif, le budget a cessé de dégager un excédent primaire (hors service de la dette). Le déficit primaire est de 0,87 % au mois de juin, même si, en cumul depuis le début de l’année, l’excédent est de 9,78 % des dépenses, soit dix points de moins qu’à la même période de 1999. Émission de 250 millions de dollars Le déficit se creuse davantage si on ajoute les opérations du Trésor, a poursuivi le ministre qui, sur ce chapitre, a préféré ne pas donner de prévisions dans le cadre de la loi de finances. L’explication réside dans le déficit toujours croissant d’Électricité du Liban qui a absorbé en six mois 150 milliards de livres, soit autant que sur les douze mois de 1999. S’y ajoute le versement de 159 milliards de livres aux municipalités, en guise de règlement des arriérés ; contre 56 milliards seulement au premier semestre de l’année dernière. Les dépenses effectuées hors budget ont donc augmenté de 20 % au premier semestre 2000 par rapport à la période correspondante en 1999. Le déficit total atteint donc 53 % des dépenses, contre 44 % l’année dernière. Sur le seul mois de juin, la différence est encore plus flagrante : le déficit est de 59,9 % contre 45,4 % il y a un an. Georges Corm a toutefois souligné devant la presse qu’il espérait un redressement de la situation d’ici la fin de l’année, même si la tâche s’annonce difficile étant donné l’absence pour l’instant d’un certain nombre de recettes sur lesquelles il comptait. Il a par ailleurs qualifié «d’exagérées» les évaluations concernant la gravité de la situation économique. Sans nier la dureté des conditions de vie des Libanais, les problèmes ne sont pas plus aigus qu’il y a un an, a-t-il dit, citant à l’appui l’indicateur synthétique de la Banque du Liban qui a augmenté de huit points entre mai 1999 et mai 2000. Pour le ministre, l’intérêt des investisseurs étrangers pour les obligations libanaises est un signe de confiance dans la politique monétaire et financière menée par le pays. Le Liban a en effet augmenté hier la tranche de 400 millions de dollars émise en septembre dernier parallèlement à une tranche de 300 millions d’euros. «Nous voulions émettre 100 à 150 millions de dollars de plus, sur une durée de neuf ans, pour que les titres soient fongibles avec les eurobonds à dix ans, mais la demande a atteint les 320 millions de dollars», a déclaré M. Corm. L’émission, gérée par Morgan Stanley Dean Witter a finalement porté sur 250 millions de dollars, afin d’en améliorer les conditions. Les eurobonds ont été souscrits à hauteur de 46 % par des fonds américains et européens, ce qui est considéré comme un succès, car ce type d’investisseurs sont réputés plus stables que d’autres. L’intérêt versé, 438 points au-dessus du Libor, est par ailleurs inférieur de 200 à 250 points de base à celui que doivent payer des pays dont la dette est notée comme celle du Liban. En rouvrant la tranche émise l’année dernière le Liban dépasse le seuil des 500 millions de dollars et entre donc dans l’indice EMB des pays émergents réalisé par JP Morgan.
Le ministre des Finances a annoncé hier le succès d’une nouvelle émission d’eurobonds en dollars qui a été souscrite à 46 % à l’étranger afin de tempérer les mauvais chiffres du déficit budgétaire qui a atteint 53 % des dépenses en juin, contre 43 % en mai. Le ministre s’est livré à une explication détaillée de la situation financière pour démontrer que le problème se...