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Actualités - ANALYSE

Liban-Syrie - Le processus paraît parfaitement sous contrôle Sous l'ère Bachar, des relations mieux régulées

Un seul peuple en deux États, répétait le président Hafez el-Assad. Il n’est pas étonnant dès lors qu’à Beyrouth on s’intéresse tant au changement qui intervient à Damas. Toute la vie politique libanaise, ou le peu qui en reste, va être en effet placée sous influence astrologique directe de l’étoile montante syrienne. C’est en général avec satisfaction que l’on constate, dans les cercles politiques locaux, que l’avènement du Dr Bachar el-Assad s’amorce en douceur. On sait en effet qu’intronisé secrétaire général du parti Baas au pouvoir à Damas, il va ensuite être confirmé chef de l’État à la place de son père par voie de plébiscite, parlementaire puis populaire. Le processus paraît parfaitement sous contrôle et il y a peu de doutes qu’il ait été préparé du vivant du président Hafez el-Assad, soucieux d’assurer à son fils une succession sans problème. Toujours est-il qu’après le retrait israélien du Sud et avant les législatives d’août-septembre, la transition en Syrie marque pour le Liban une étape de mutation politique certaine. Les idées d’ouverture, de réforme et de modernisation du nouveau maître de la Syrie étant bien connues, les différents cercles politiques locaux, loyalistes en tête, entament maintenant un refrain que l’on suppose agréable à ses oreilles. À savoir qu’il faut mieux réguler les relations des différentes parties libanaises avec la Syrie, les dépassionner et rétablir par là les équilibres rompus. Mais chacun, cela va sans dire, interprète cet air à sa manière, c’est-à-dire en escomptant que la nouvelle ligne lui sera avantageuse. Des loyalistes bon teint, qui gardent une longueur d’avance sur les opposants en ce qui concerne l’harmonie des rapports avec les décideurs, soulignent que «tout reste sous contrôle. Il n’y a aucune secousse à craindre en Syrie où le peuple a massivement manifesté son appui au nouveau régime. Il n’y a donc rien à redouter non plus sur la scène libanaise où les pêcheurs en eau trouble ne pourront pas perturber la stabilité politique ambiante. La coopération et la coordination avec la Syrie vont se poursuivre comme avant dans tous les domaines. Et nous restons plus que jamais attachés au jumelage des deux volets». Ce qui, cependant, prend maintenant moins de relief que du temps où Israël occupait le Sud, dont la récupération pouvait alors être liée à celle du Golan. Ces loyalistes visent sans doute plus juste quand ils ajoutent qu’«un retrait syrien du Liban est exclu à moyen terme et il ne faut pas s’attendre à des bouleversements majeurs sur la scène intérieure dans les semaines qui viennent». Mais un responsable ministériel pense pour sa part que «Bachar el-Assad va sans doute tenter de favoriser le processus de paix régional, sans céder sur les principes de base. Du reste, tout juste avant la mort du président Hafez el-Assad, la rencontre Chareh-Albright, mettant fin au “malentendu” du sommet de Genève, avait déblayé le terrain pour la reprise des négociations. Certes la disparition du président Assad retarde un peu le redémarrage. Mais le Dr Bachar el-Assad a fait savoir qu’il comptait aller vite en besogne, quoique sans précipitation. Il a précisé que les arrangements intérieurs en Syrie ne vont pas interférer avec le tempo des pourparlers. D’autant que ces arrangements domestiques sont facilités par le fait que le président Hafez el-Assad laisse derrière lui un véritable État des institutions. Ce n’est pas la Syrie qui retarderait la paix, le cas échéant, mais Israël où Barak se heurte à des difficultés», ajoute ce ministre. Pour ce qui est des relations bilatérales, la source citée répète l’antienne connue : «Damas va continuer à soutenir à fond le Liban et sa légalité. Les relations vont sans doute devenir sous Bachar plus institutionnalisées. Il y aurait moins de contacts syriens avec des parties politiques locales», affirme cette personnalité qu’indisposent sans doute les bruits persistants sur de nouvelles lignes ouvertes entre Damas et l’Est politique.
Un seul peuple en deux États, répétait le président Hafez el-Assad. Il n’est pas étonnant dès lors qu’à Beyrouth on s’intéresse tant au changement qui intervient à Damas. Toute la vie politique libanaise, ou le peu qui en reste, va être en effet placée sous influence astrologique directe de l’étoile montante syrienne. C’est en général avec satisfaction que...