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Actualités - CHRONOLOGIE

Une 53e édition sous haute-surveillance

Plus d’un millier de vigiles autour de la Croisette, davantage encore que les forces de police : les agents de sécurité, dont certains n’ont pas hésité à jouer les cow-boys, étaient particulièrement voyants pour cette 53e édition du Festival de Cannes sous haute surveillance. La mise toujours impeccable dans leur costume cravate sombre, reliés à leur chef par une oreillette, les «men in black» ont à Cannes une mission ingrate : filtrer les accès aux soirées privées ou aux conférences de presse, maintenir un cordon de sécurité autour des vedettes, le tout pour un salaire pas toujours motivant. Face à cette pression, les coups de chaud n’ont pas manqué, notamment à l’encontre des photographes. En début de semaine, un jeune salarié de Sipa Press, Giancarlo Gorassini, a été précipité dans une piscine de l’hôtel Majestic parce qu’il tentait d’approcher le top model Angie Everhart lors d’une séance photo. Tout son matériel, estimé à plus de 40 000 francs, a pris l’eau. Quelques jours plus tard, un photographe a reçu un violent coup de coude dans son appareil par un agent de sécurité du Majestic qui voulait l’écarter de Catherine Deneuve. Sauf que la victime était... le photographe privé de l’actrice française. Même les célébrités ne sont pas à l’abri de l’arrogance des vigiles. Là, c’est un patron de presse qui se fait repousser sans ménagement alors qu’il voulait saluer un ministre. Là, c’est Ophélie Winter à qui les vigiles refusent l’accès à une fête sur un yacht sous prétexte qu’elle n’avait pas de carton. Policiers moins sollicités Autre cible des vigiles : les resquilleurs qui tentent, sous tous les prétextes, d’entrer sans invitation aux fêtes, comme celles données chaque soir sur les plages de la Croisette ou dans des villas chic de l’arrière-pays cannois. Mardi dernier à l’aube, une rixe a opposé une bande de jeunes à des vigiles qui leur barraient l’accès au Palm Beach (soirée de MTV). Bilan : sept blessés, trois interpellations. Le lendemain, agacé par l’insistance d’un adolescent qui cherchait à entrer à la soirée de M6 et TPS, un vigile a giflé l’importun pour le faire fuir. Un homme, qui tentait de s’interposer, a pris un violent coup de tête donné par un membre du service de sécurité. Puis une bagarre a éclaté, les vigiles poursuivant leur victime qui a trouvé son salut dans les bras de policiers. Des policiers qui, de leur côté, ont globalement été moins sollicités, malgré une population qui triple le temps du festival (de 70 000 à 200 000). «C’est plus calme que l’année dernière quand, à 5h du matin, il y avait encore des attroupements de jeunes qu’il fallait disperser devant le Palm Beach», indique-t-on au commissariat de Cannes, plutôt débordé par les affaires de vol (portables, sacs à main, etc.). Échaudés par les violences de l’an dernier, les autorités ont placé la Croisette sous haute surveillance : quatre compagnies de CRS (plus de 500 agents), épaulées par les 120 policiers du commissariat cannois, et une centaine de policiers municipaux. À la gare de Cannes, les «arrivées importunes» (les voyageurs sans billet et sans argent selon un gardien de la paix) sont filtrées. Signe des temps : la projection dans une MJC de Cannes, samedi à minuit, de Comme un aimant, du rappeur marseillais Akhenaton, n’a pas suscité le moindre débordement.
Plus d’un millier de vigiles autour de la Croisette, davantage encore que les forces de police : les agents de sécurité, dont certains n’ont pas hésité à jouer les cow-boys, étaient particulièrement voyants pour cette 53e édition du Festival de Cannes sous haute surveillance. La mise toujours impeccable dans leur costume cravate sombre, reliés à leur chef par une oreillette, les...