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Actualités - REPORTAGES

Théâtre - Danièle Zahlan dirige un atelier tout public à l'ACR du Monnot Sortir de soi-même pour vivre mieux(photos)

Le théâtre de poche ACT du Monnot accueille, tous les dimanches à 14h, un atelier de théâtre dirigé par Danièle Zahlan. Suivi par une quinzaine de jeunes et de moins jeunes, cet atelier consiste d’abord en un travail sur soi, en profondeur. Car pour bien jouer, il faut d’abord bien se connaître. Danièle Zahlan a fait partie de la première promotion de l’Iesav. Son diplôme d’études scéniques en poche, elle s’envole pour Paris où elle est immédiatement admise au cours Florent. Un an plus tard, elle obtient un diplôme de «formation de l’acteur». Sur 99 pièces présentées, son projet d’atelier de fin d’année sur Samuel Beckett (un mélange de Fin de partie et de Comédie) est primé, avec neuf autres. Toujours à Paris, Danièle Zahlan travaille ensuite à l’atelier de théâtre Paul Weaver et Blanche Salant. De retour au Liban, elle frappe à la porte du théâtre Monnot. Son projet d’atelier, en trente séances, est accepté. «Au départ, nous voulions cibler un public d’adultes», indique-t-elle. «Mais finalement, nous avons reçu des jeunes et des moins jeunes». Pendant deux heures trente tous les dimanches, Danièle Zahlan tente d’amener ses «élèves» à s’extérioriser. La séance consiste en des exercices de méditation et de relaxation, ou en un travail autour d’un thème précis, comme le bonheur, le rire, la peur, l’attente. «J’essaye de les intéresser en variant à chaque fois», affirme-t-elle. «Pour moi, ce ne sont pas des amateurs mais des professionnels ; d’ailleurs certains savent très bien jouer, sans avoir de formation». Léa, 16 ans, projette de faire du théâtre après son baccalauréat. «Je voulais donc m’assurer que c’était bien ma voie», dit-elle. «Maintenant, j’en suis sûre. Par ailleurs, je suis un peu introvertie, et le théâtre m’a permis de me défouler, d’affirmer ma présence», ajoute-t-elle. «Nous faisons ici un travail très personnel. Sur scène, on peut dire tout ce que l’on veut. C’est comme une thérapie». Thérapie. Un mot qu’on retrouve aussi dans la bouche de Cynthia, 21 ans, et Mona, 19 ans, toutes deux étudiantes en psychologie. «Lorsque je suis de mauvaise humeur, je travaille mieux», dit Cynthia. «L’atelier agit sur moi comme une cure psychologique. Parfois, lorsque Danièle me stimule, j’ai peur». Mona s’est inscrite à cet atelier pour être mieux dans sa peau et non pour devenir actrice. «Nous travaillons beaucoup sur le plan personnel. À travers des exercices profonds, nous apprenons à sentir les choses et à les exprimer», dit-elle. «Depuis que l’atelier a démarré, je vis mieux». Dans la vie, c’est plus facile… Waël, 20 ans, étudie la publicité à l’Alba. Il aime bien jouer des rôles et changer de personnalité. «Dans la vie, on le fait toujours ; sur scène, ce n’est pas aussi évident», fait-il remarquer. «Je m’attendais à ce que cet atelier consiste en des sortes de sketches. En fait, c’est beaucoup plus profond, et c’est très dur. Il arrive même à certains de pleurer». Il lui a fallu un temps d’adaptation avant de s’intégrer au groupe. «J’ai mal réagi au début. Je pensais : Qui sont ces étrangers devant lesquels je dois me dévoiler ? Mais finalement, cela s’est bien passé», dit-il. «D’autre part, j’ai réalisé que c’était plus complexe que je ne le croyais, puisqu’on se dévoile sans vraiment le faire». Waël repart toujours très fatigué, mais «d’une bonne fatigue, qui me travaille toute la semaine», précise-t-il. «Le théâtre me permet d’améliorer mon caractère et de voir les choses autrement. Moi qui suis très nerveux et qui crie beaucoup, j’arrive à mieux me contrôler». Maintenant que ses enfants ont grandi, Fadia, journaliste, a enfin le temps de faire du théâtre. «Ici, j’ai trouvé des clés qui me permettent de dévoiler un aspect de moi-même», dit-elle. «La voix de Danièle, en train de nous “agresser”, agit sur notre inconscient et fait ressortir notre personnalité». C’est l’écriture qui l’a poussée vers le théâtre. «J’écris des contes et des poèmes, mais je ne voyais mes personnages que sur du papier», poursuit-elle. «Le théâtre me permet de prendre conscience de la dimension d’un personnage et de sa “réalité”». Lara, 27 ans, est étudiante en sciences politiques. «Le théâtre, cela aide à s’évader un peu des contraintes qu’impose la société», souligne-t-elle. «Ici, on peut tout dire. Petit à petit, on s’est habitué les uns aux autres. Maintenant on se sent à l’aise». Elle déplore qu’il n’y ait pas plus d’ateliers au Liban, et qu’on ne s’occupe pas assez d’art et de culture. «Parfois, je suis moi-même surprise par ce que je suis en train de faire», affirme Danièle Zahlan. «Car je ne pensais pas du tout à l’aspect “thérapie” de l’atelier, mais je crois que c’est inévitable. Quand on fait du théâtre, il faut sentir ce qu’on dit, être vrai. Et pour être vrai, il faut se rechercher, s’écouter soi-même». Lorsque les 30 séances seront écoulées, elle passera au niveau 2. «Nous travaillerons alors sur des textes intéressants et monterons peut-être une pièce», dit-elle. «Et s’il y a un nombre suffisant de nouvelles demandes, je poursuivrais en parallèle un niveau 1», conclut-elle. Avis aux intéressés… Sur scène En tant qu’étudiante, Danièle Zahlan a travaillé avec Michel Jabre, Roger Assaf et Jalal Khoury. Plus tard, elle a joué notamment dans des pièces d’Alain Plisson (L’Opéra de quatre sous , La princesse Durandot , La vérité au bout du fusil) et de Ziad Rahbani (Bikhsous el-karami wel chaab el-aanid ; Lawla foushat el-amal).
Le théâtre de poche ACT du Monnot accueille, tous les dimanches à 14h, un atelier de théâtre dirigé par Danièle Zahlan. Suivi par une quinzaine de jeunes et de moins jeunes, cet atelier consiste d’abord en un travail sur soi, en profondeur. Car pour bien jouer, il faut d’abord bien se connaître. Danièle Zahlan a fait partie de la première promotion de l’Iesav. Son diplôme...