Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Beyrouth - Ryad - Le prince héritier séoudien clôture sa visite par un entretien avec Hoss Israël ne peut pas imposer sa volonté aux Arabes, déclare l'émir Abdallah (photos)

Le prince héritier séoudien Abdallah ben Abdel Aziz a quitté hier Beyrouth, à l’issue d’une visite de solidarité de 24 heures, axée sur la tension avec Israël, assurant que le royaume resterait quoi qu’il arrive aux côtés du peuple libanais. À l’AIB, le président Émile Lahoud était à la tête des officiels qui ont fait leurs adieux au prince héritier du royaume wahhabite. Avant son départ de Beyrouth, celui-ci a eu un entretien avec le Premier ministre Sélim Hoss à la résidence de l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri dont il était l’hôte au cours de son séjour. Aucun communiqué conjoint libano-séoudien n’a été publié, mais au terme de sa visite, dans un télégramme remis en mains propres au président de la République avant de s’embarquer à bord de son avion, le prince Abdallah a rendu «hommage au peuple libanais». Dans ce message, il loue «la détermination et la résistance» du Liban, qui d’un côté se reconstruit après les ruines de la guerre (1975-90) et des bombardements israéliens, et de l’autre «brandit la bannière de la lutte». «Nous voulons également vous assurer, ainsi que le peuple libanais, que le royaume séoudien était et restera avec vous dans les bons comme dans les mauvais moments», écrit le prince Abdallah au président, estimant que le Liban, par sa résistance, affirme la «capacité de tous les Arabes (...) à recouvrer leurs droits et leur dignité». De son côté, le président Lahoud a estimé dans un communiqué que cette visite avait «renforcé l’immunité du Liban face aux destructions israéliennes et fourni un appui à la résistance du Liban dans sa lutte contre les forces d’occupation». «Elle a également participé au renforcement de la solidarité arabe, de l’unité de la position libano-syrienne pour parvenir à une paix juste et globale ainsi qu’au recouvrement de tous les droits, notamment le retrait israélien du Liban-Sud et du Golan et la garantie du droit au retour des réfugiés palestiniens», a-t-il ajouté. Au sujet de l’absence de communiqué conjoint à l’issue de la visite du prince héritier, une source informée a indiqué que la partie libanaise avait préparé un projet dont le responsable séoudien avait pris connaissance. Il s’est pourtant contenté d’un télégramme envoyé au chef de l’État après son départ. La même source indique toutefois que ce message correspond dans ses grandes lignes au projet de communiqué conjoint que le Liban avait élaboré. Le responsable séoudien avait reçu jeudi soir, dans la résidence de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, les députés du bloc parlementaire du Hezbollah qui se sont félicités du soutien manifesté par le prince Abdallah. M. Ibrahim Sayed a dit avoir exprimé au prince sa «vive reconnaissance pour le soutien séoudien à notre résistance et pour son soutien personnel». Interview à CNN Par ailleurs, dans une interview accordée hier à Beyrouth à la CNN, le responsable séoudien a déclaré : «Il y a plusieurs années déjà que les Arabes ont reconnu les principes de la conférence de Madrid comme fondements du processus de paix. Si l’on veut remettre aujourd’hui en question ces fondements, par quoi va-t-on les remplacer et comment parvenir à un consensus arabe?». «C’est un pari risqué que prend ainsi Israël», a-t-il ajouté. Concernant l’éventualité d’un retrait unilatéral en l’absence d’un accord, l’émir Abdallah a précisé : «S’ils (les Israéliens) veulent s’en aller, qu’ils s’en aillent, personne ne les retient. C’est ce manque de sérieux de leur part qui irrite toutes les parties du Proche-Orient». À la question de savoir quelle leçon devrait tirer Israël de cette solidarité arabe à l’égard du Liban, le prince a répondu : «Israël doit comprendre que les Arabes traitent sérieusement la question et s’il veut la paix, il doit lui aussi être plus sérieux et comprendre que les armes et les guerres ne règlent rien, d’autant qu’il les a utilisés pendant quarante ans. Le processus de paix est la seule voie vers une paix globale. Israël doit comprendre aussi qu’il ne peut pas imposer sa volonté aux Arabes», a-t-il ajouté. Rappelons qu’à l’occasion de cette visite, l’Arabie séoudite a accordé au Liban des prêts de 130 millions de dollars à des taux préférentiels, destinés à financer des projets de développement. L’aide séoudienne au Liban, sous forme d’assistance, de dons ou de prêts depuis la fin de la guerre s’élève désormais à un milliard et 96 millions de dollars, sans compter un dépôt de 500 millions de dollars à la Banque centrale du Liban. Ce dépôt a été renouvelé pour une période de trois ans durant la visite, a-t-on appris de source séoudienne.
Le prince héritier séoudien Abdallah ben Abdel Aziz a quitté hier Beyrouth, à l’issue d’une visite de solidarité de 24 heures, axée sur la tension avec Israël, assurant que le royaume resterait quoi qu’il arrive aux côtés du peuple libanais. À l’AIB, le président Émile Lahoud était à la tête des officiels qui ont fait leurs adieux au prince héritier du royaume...