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Actualités - CHRONOLOGIE

Manifestations - Satterfield, CNN et Israuel dans le même sac La vague antiaméricaine continue de déferler (photos)

Portés par la vague antiaméricaine qui déferle sur le pays, en particulier dans les milieux estudiantins, des milliers de manifestants ont défilé hier, de la place Barbir à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh, pour dénoncer le «parti-pris» dont les États-Unis ont fait preuve, après les raids israéliens du 8 février. Il s’agissait de la quatrième journée consécutive de manifestation à Beyrouth et dans le Liban. À l’appel de la CGTL, de partis politiques et d’un collectif d’étudiants de gauche, plus d’une quinzaine de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale, dénonçant aussi bien l’Administration américaine que le parti-pris pro-israélien de la chaîne de télévision CNN. Emportés par la surenchère verbale, les manifestants ont réclamé l’expulsion de l’ambassadeur américain au Liban David Satterfield et scandé des slogans tels que : «L’Amérique et Israël, nos ennemis éternels», «Satterfield, ambassadeur d’Israël au Liban», «Colons à la frontière, préparez les abris». Bien encadrés et organisés, autour de meneurs à porte-voix qui lançaient les slogans, les manifestants marchaient par groupes reconnaissables aux drapeaux qu’ils brandissaient : celui du Hezblollah, noir, celui du mouvement Amal, vert, celui du Parti syrien national social et celui du Parti communiste. Le tout bien mélangé à des drapeaux libanais. Il y avait là même des drapeaux de… clubs de football. À quelques centaines de mètres de la Maison de l’Onu, les manifestants ont brûlé des drapeaux américain et israélien. Place Riad el-Solh, le président de la CGTL Élias Abou Rizk et l’ancien ministre Ghazi Seifeddine, haut responsable du parti Baas, ont harangué la foule. Ce dernier a demandé une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité consacré à «l’agression israélienne». «Washington perd son rôle d’arbitre, en appuyant l’agresseur et en réprimant l’agressé», a-t-il dit. « L’autre version... » Après la dispersion de la manifestation, plus d’un millier d’étudiants se sont dirigés vers les locaux de la chaîne CNN, près du centre Concorde. Deux jeunes gens ont été blessés et évacués lorsque le cortège, rejoint par des étudiants de la faculté de droit de l’ Université libanaise, s’est brièvement heurté à un barrage de la police antiémeute et a essuyé des tirs de grenades lacrymogène et de jets d’eau de lance à incendie. Bloqués par le barrage, les manifestants se sont regroupés à un carrefour, chantant l’hymne national. «Question-réponse à CNN : où est l’autre version de l’histoire ?», pouvait-on lire sur l’une de leurs pancartes. Des riverains ont jeté du riz et des fleurs des balcons, ainsi que des citrons et des oignons, pour fournir aux manifestants des projectiles inoffensifs. Chez Hoss Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le domicile du président du Conseil, non loin de là, à Aïcha Bakkar. Ce dernier est apparu au balcon avec des membres de sa famille et est ensuite descendu parler aux manifestants. «Tous les Libanais sont des résistants. Ni gauche ni droite, ni confession ni communautés. Nous ne capitulerons pas devant l’ennemi et nous ne ferons pas de compromis. L’État et le peuple sont dans la même tranchée», a-t-il dit. Il a été applaudi par les manifestants, qui se sont dispersés. En début de soirée, le chef du gouvernement devait de nouveau prononcer un discours anti-israélien, lors de l’inauguration d’une exposition photographique organisée par le Hezbollah, à la Salle de verre du ministère du Tourisme. «N’est pas Libanais quiconque accepte que le sol de la patrie soit souillé par les pieds des sionistes. Nous ne sommes pas des agresseurs, mais des hommes épris de paix. S’ils veulent la paix, nous sommes prêts à un règlement. S’ils veulent la guerre, nous en souffrirons les malheurs en défendant notre dignité et nos droits», a-t-il dit. À Zahlé, Tyr et Tripoli Des manifestations anti-US ont également été organisées à Zahlé, Tyr et Tripoli. Des dizaines de manifestants ont brûlé des drapeaux américains et israéliens en réclamant l’expulsion de l’ambassadeur des États-Unis, à l’issue de la prière du vendredi dans la Grande mosquée al-Mansouri de Tripoli. «Dehors les sionistes ! Dehors les Américains !», scandaient de jeunes manifestants nassériens, en piétinant la bannière étoilée et le drapeau frappé de l’étoile de David, devant des centaines de fidèles qui quittaient la mosquée. Dans son sermon, l’imam de la mosquée, cheikh Malek Chaar, a souligné «le danger que représente Israël» et «l’impossibilité de conclure la paix» avec ce pays. Un dirigeant de l’Union de la jeunesse patriotique (nassérien), Abdel Nasser al-Masri, a ensuite dénoncé dans un discours «le silence» américain face aux bombardements israéliens des objectifs civils au Liban et a appelé à un «sommet arabe qui fasse assumer aux États-Unis la responsabilité des destructions et l’infrastructure».
Portés par la vague antiaméricaine qui déferle sur le pays, en particulier dans les milieux estudiantins, des milliers de manifestants ont défilé hier, de la place Barbir à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh, pour dénoncer le «parti-pris» dont les États-Unis ont fait preuve, après les raids israéliens du 8 février. Il s’agissait de la quatrième journée...