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Actualités - REPORTAGES

Correspondance La technique du spectacle va être enseignée à l'Université Californie du Sud (photo)

Au début était le divertissement. Ensuite, il y a eu la civilisation des loisirs. Puis, l’industrie du spectacle a culminé. Aujourd’hui, on parle de l’Université du spectacle. Distraire n’est plus uniquement un don inné mais tout un savoir qui a besoin d’être codifié et d’avoir ses propres disciplines. Pour preuve, le projet ambitieux concocté par l’Université de la Californie du Sud pour enrichir son programme d’un cursus de l’art du spectacle sous toutes ses formes. Au même titre que les études de médecine, de droit, de lettres et de génie. Cela dans le but d’étendre le débat intellectuel dans ce domaine, et d’amener ainsi une nouvelle génération d’acteurs, de producteurs, de metteurs en scène, d’agents, d’avocats à réfléchir à ce qu’ils sont en train de faire. Ce serait là la première initiative du genre. Elle découle du fait que dans tous les systèmes économiques du monde, l’une des composantes majeures de la culture actuelle est l’art du spectacle. Les créateurs de ce cursus veulent, en fait, regrouper quelque cent cours existant et d’en ajouter d’autres portant en particulier sur l’impact que peuvent avoir sur la culture les variétés d’expressions audiovisuelles (des parcs à thème aux vidéos-clips en passant par les graphiques des informations télévisées). Rigueur intellectuelle pour culture de masse Introduire le concept du spectacle à l’université est une idée de Martin Kaplan, doyen du département de communication de l’Université de la Californie du Sud. Auparavant, il avait été en charge de la rédaction des discours du vice-président de Jimmy Carter, Walter Mondale, et il avait aussi signé des scripts pour la firme Disney. Il pense qu’aujourd’hui, il est temps d’appliquer la rigueur intellectuelle (qui a été trop longtemps l’apanage de l’éducation, de la politique et de la haute culture) à la culture de masse. Il existe actuellement une volonté de mettre fin aux notions de facilité et de commercialisation car le «business» du spectacle est en train d’affecter profondément la politique, la vie de famille, la vie intellectuelle et tous les autres aspects de la vie américaine. C’est dans cette optique que l’on est arrivé à vouloir creuser ce problème en organisant des séminaires et des conférences animés par des spécialistes de renom. Ils aborderont, entre autres, les effets de la célébrité sur les politiciens, les droits d’auteur (de l’écrit et de l’audiovisuel) à l’âge du digital, à quel moment peut-on mettre en scène la vie et l’œuvre d’un chef d’État et à quel moment aussi un acteur ou une actrice décédés peuvent être réincarnés par d’autres acteurs. Bien sur, les vedettes du monde du spectacle (comédiens, metteurs en scène, producteurs, techniciens) seront invitées à prendre la parole mais on veillera d’éviter de communiquer l’idée que, dans cet univers, tout est rose. Ce sera la critique et l’envers de la médaille qui seront les vedettes, car il s’agit d’examiner le mauvais côté aussi bien que le bon. Le spectacle comme cours universitaire équivaut à dire que les visées économiques et les objectifs intellectuels peuvent aller de pair. Ceux qui l’ont établi ne voulaient plus hausser les épaules en disant «la culture est en dégénérescence et elle donne dans le superficiel et la facilité». Ils ont voulu trouver sur le campus et la racine du mal et le remède. La brochure exposant ce projet précise notamment : «L’industrie du spectacle pourra profiter de cette radioscopie supplémentaire et de son impact sur la société. Et la société ne peut que bénéficier d’une telle prise de conscience et du développement du sens de l’autocritique dans le processus de la créativité».
Au début était le divertissement. Ensuite, il y a eu la civilisation des loisirs. Puis, l’industrie du spectacle a culminé. Aujourd’hui, on parle de l’Université du spectacle. Distraire n’est plus uniquement un don inné mais tout un savoir qui a besoin d’être codifié et d’avoir ses propres disciplines. Pour preuve, le projet ambitieux concocté par l’Université de la...