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Actualités - REPORTAGES

Correspondance L'âme arabe de Detroit sur la carte touristique des USA (photos)

Le Liban-partout, plus précisément celui de Detroit et de sa grande banlieue Dearborn (État du Michigan) est à visiter. C’est le Washington Post qui, dans sa section «voyage» (daté du 9 janvier) attire l’attention sur cette ville américaine où ont émigré nombre de Libanais et un grand nombre de citoyens d’autres pays arabes sans que pour autant qu’il y ait vraiment eu phénomène de «melting pot». Et pour cause, chacun a apporté et conservé bien vivants les us et coutumes de son pays d’origine. Dans cet article de deux pages intitulé «Ce n’est pas le Detroit de votre père», le reporter décrit à l’intention de ceux qui veulent visiter la ville et ses environs ce qu’il a vu. Et ce qu’il a vu ressemble presque à s’y méprendre, à ce qui se trouve au Moyen-Orient. Il commence par écrire ce qui suit : «Les propriétaires du restaurant Talal affirment qu’il ne faut pas plus de l’odeur des rougets frits et de la “taboulé” pour qu’ils retrouvent la mémoire de la rue Hamra, le fameux quartier des restaurants et des boîtes de nuit de Beyrouth… Un peu plus loin, on retrouve le Moyen-Orient à travers “le Centre islamique d’Amérique” où des milliers d’hommes prient avec ferveur». «Il y a surtout Warren Avenue, un large boulevard bordé de magasins aux enseignes rédigées en arabe... Ce qui était à l’origine une grande ville habitée par une classe moyenne blanche est aujourd’hui l’épicentre d’un vaste réseau de communautés moyen- orientales, en d’autres termes la capitale non officielle de l’Amérique arabe». Henry Ford et les premiers émigrés libanais Ce que ne dit pas cet article c’est que cette métamorphose de Detroit est due au célèbre constructeur automobile, Henry Ford, qui au début du siècle avait voulu faire de Dearborn une résidence modèle de la bourgeoisie américaine. Pour faire fonctionner ses usines installées là, il avait commencé par recruter une main-d’œuvre en Europe de l’Est. Les ouvriers se sont avérés trop portés sur la bouteille. Il y eut alors l’idée de les remplacer par des travailleurs musulmans. Des émigrés libanais ont d’abord répondu à l’appel et ont entraîné avec eux plusieurs vagues de concitoyens. Chez Ford, ils étaient payés 5 dollars la journée. Des Arabes d’autres pays ont suivi et se sont installés là. Les émigrés chrétiens avaient choisi de travailler chez Chrysler. Et chaque communauté, chaque ethnie, choisit son lieu de résidence. D’industrielle, la région a viré au secteur des services et on parle, actuellement, de projets de construction de casinos. Aujourd’hui, ils en sont tous à la quatrième génération, laquelle n’a pas oublié ni son passé ancestral ni son patrimoine. En témoignent les douzaines de restaurants proposant des menus libanais, syriens, irakiens et yéménites, entre autres. Sans parler des cafés où l’on peut voir des hommes en train de siroter une tasse de café turc. Ce qui en dit long sur une manière de vivre. Il est aussi à longueur d’année une vie culturelle (expositions, conférences, concerts) qui est un reflet de la mère-patrie. Le reportage du Washington Post se termine sur une note plus socio-psychologique que touristique. «Chaque fois que je me suis installé pour parler avec un Américain d’origine arabe, la conversation tournait autour de la maison et de la famille qu’il avait laissées derrière lui. Au début du siècle, ils étaient venus là chercher fortune. Plus récemment, les guerres et les luttes internes les ont poussés à aller vivre sous des cieux plus cléments et à s’intégrer dans un environnement qui leur est étranger. Sans perdre de vue les choix et la ligne de vie de leurs parents. C’est peut-être cela l’âme arabe».
Le Liban-partout, plus précisément celui de Detroit et de sa grande banlieue Dearborn (État du Michigan) est à visiter. C’est le Washington Post qui, dans sa section «voyage» (daté du 9 janvier) attire l’attention sur cette ville américaine où ont émigré nombre de Libanais et un grand nombre de citoyens d’autres pays arabes sans que pour autant qu’il y ait vraiment eu...