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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Les patriarches orientaux souhaitent au Liban une « pleine indépendance » Le défi de l’émigration des chrétiens d’Orient demeure sans solution

L’émigration des chrétiens d’Orient, leur situation minoritaire et les divisions entre les Églises, tels étaient les trois principaux thèmes, du reste interdépendants, de la session que viennent de tenir les patriarches orientaux de toutes les familles d’Églises d’Orient. Confrontés à des défis extraordinaires, les patriarches catholiques et orthodoxes d’Orient, réunis depuis lundi au siège patriarcal de Bkerké, se sont séparés mardi sur une volonté «d’accélérer le mouvement vers l’unité», tout en prenant acte de la distance qui les en sépare et de l’importance du mouvement d’émigration des chrétiens d’Orient, qui demeure sans solution. En outre, emboîtant le pas au patriarche maronite, qui remet en question haut et fort les modalités de la présence de l’armée syrienne au Liban et les ingérences de Damas dans la politique intérieure du Liban, les patriarches orientaux ont souhaité que le Liban «récupère son sol et son indépendance», jouisse de sa «pleine souveraineté» et que «les droits et les libertés de ses citoyens soient garantis». Pour tenter d’enlever au sujet de l’émigration des chrétiens, thème dominant de leur rencontre, son caractère alarmiste, les patriarches ont décidé la création d’un «observatoire du mouvement d’émigration», qui aura également pour tâche de signaler les initiatives susceptibles de freiner ce mouvement, sinon de l’inverser. Une session d’étude annuelle destinée à examiner les moyens d’y mettre un terme est également à l’ordre du jour. La coexistence islamo-chrétienne Outre l’émigration, l’autre grand défi auquel sont confrontés les Églises d’Orient est la coexistence islamo-chrétienne dans des pays arabes et islamiques qui font figurer la charia dans leur Constitution, et où les chrétiens sont en situation minoritaire. Ce défi est d’ailleurs, avec les difficultés économiques, l’une des principales causes d’émigration. À cet égard, les patriarches ont annoncé la publication prochaine d’un «projet de pacte islamo-chrétien arabe», qui abordera tous les aspects de ce sujet. Ceux-ci se résument comme suit : demande d’égalité civique entre chrétiens et musulmans, respect des droits fondamentaux et de la dignité de l’homme. Au demeurant, dans un monde arabe où le rayonnement culturel du christianisme est sans commune mesure avec l’importance numérique des chrétiens, les patriarches ont pris acte de l’existence d’un «comité de coordination» des universités dirigées par les Églises. La date de Pâques Par ailleurs, dans un «message pastoral» adressé à toutes les communautés qu’ils représentent (catholiques, orthdoxes, orthodoxes orientaux, coptes, arméniens, syriens-orthodoxes et évangéliques), les patriarches ont annoncé aussi qu’ils vont «accélérer le mouvement vers l’unité» et qu’ils mettront en pratique les orientations pastorales prises dans des congrès précédents, et feront en sorte que «le témoignage commun ait un impact sur le plan œcuménique général». En outre, les patriarches ont demandé au Conseil des Églises du Moyen-Orient (Cemo), organisateur du congrès, de «proposer des mesures pratiques, à court et moyenne durée, pour faire avancer la cause des Églises». Parmi ces mesures figure l’unification des dates de Pâques, réclamée avec insistance par la quasi-unanimité du peuple chrétien. Les patriarches ont également exprimé leur conviction que le chemin vers l’unité passe par un «renouveau des Églises». À cet égard, ils ont pris note de la «crise d’identité» vécue en général par les jeunes, dans un monde marqué par une globalisation économique et culturelle où les valeurs chrétiennes ont de moins en moins de place, quand elles ne sont pas moquées et explicitement combattues. En réaction à ce phénomène, les patriarches ont décidé de «coopérer encore plus étroitement dans l’exploitation des potentiels de leurs communautés et d’encourager les institutions chrétiennes». L’unité de Chypre Sur le plan politique, outre les droits du Liban à sa «pleine indépendance», les patriarches ont réclamé pour les Palestiniens les droits à un État ayant Jérusalem pour capitale, la fin de la «punition collective» et de l’embargo imposé à l’Irak, ainsi que «le droit du peuple chypriote à une paix reposant sur la justice (…), dans un pays occupé depuis l’invasion d’une partie de l’île (par la Turquie) en 1974». Dans un discours de clôture prononcé au cours d’un office de prière œcuménique célébré à Harissa mardi soir, le patriarche maronite a réaffirmé que «la défense de la cause de l’unité des chrétiens ne peut se limiter à une semaine de prière organisée en janvier». Toutefois, le chef de l’Église maronite ne s’est pas défendu, une fois de plus, d’aborder le sujet de la crise des libertés au Liban, en concluant par ces mots : «À l’aube du troisième millénaire, nous constatons combien nous sommes encore loin de l’unité souhaitée, et combien le dialogue entre les peuples, les nations et les religions est difficile. Mais là où la liberté politique et religieuse existe, le dialogue est possible (…). Prions pour que la liberté nous soit laissée et que le dialogue entre nous se poursuive».
L’émigration des chrétiens d’Orient, leur situation minoritaire et les divisions entre les Églises, tels étaient les trois principaux thèmes, du reste interdépendants, de la session que viennent de tenir les patriarches orientaux de toutes les familles d’Églises d’Orient. Confrontés à des défis extraordinaires, les patriarches catholiques et orthodoxes d’Orient,...