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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE « J’ai deux amours, mon pays et Paris... » Joséphine Baker revisitée en photos

 WASHINGTON-Irène MOSALLI 1925. L’Amérique blanche acclame ses vedettes emblématiques : Fitzgerald et son «Great Gatsby», Hemingway «In Our Time», Anita Loos et «Gentlemen Prefer Blondes». C’est outre-Atlantique et, plus précisément, à Paris que l’Amérique noire des arts et des lettres est fortement applaudie. À cette époque, la France s’enthousiasme pour des cultures venues d’ailleurs qui ont constitué un modernisme transitoire, notamment Le Sacre du printemps de Stravinsky, les Ballets de Monte-Carlo de Diaghilev, les masques africains. Sans compter les millier d’Américains venus chercher l’inspiration et le divertissements dans la Ville Lumière. Ainsi, à la même époque, La Revue Nègre, menée tambour battant par Joséphine Baker, avait été une véritable explosion d’exotisme, d’érotisme, et d’énergie chorégraphique. Le spectacle avait fait un tabac durant trois mois et avait mis au zénith la culture américaine noire. Témoin actuel de cet événement, une exposition de photos, de posters et de dessins que donne à voir Chez Joséphine, le restaurant new-yorkais, appartenant à l’un des enfants adoptifs de la star, Jean-Claude. « La Revue Nègre » ou le triomphe de la culture noire Une documentation qui conte l’histoire et l’impact de ce spectacle tout en danses, musique, couleurs et rythmes éclatants. On y apprend que les critiques avaient parlé «d’assaut fascinant, de machine fantastique». L’un des danseurs avait été décrit comme ayant «des jambes intelligentes». Joséphine Baker avait été qualifiée de «Sex Symbol», d’«ingénieuse comique», de «mannequin ultramoderne». Et encore, «on n’avait jamais assisté à un telle créativité tonique». Pour les spectateurs, aussi bien français qu’américains, La Revue Nègre était la cristallisation de leur vision érotique de l’Afrique et de l’âme noire, spécialement cette scène où l’on voit Joséphine Baker, vêtue d’une courte jupe en plumes, se trémoussant sur le dos de son partenaire, lui couvert d’un simple pagne. Deux corps d’ébène, pareils à des sculptures. À noter qu’à cette même époque, la peur raciale était attisée par un ouvrage pseudoscientifique publié par le Français Maurice Muret, sous le titre Le Crépuscule des nations blanches. La Revue Nègre avait son propre pedigree. La musique portait la signature de Will Marion Cook qui avait composé pour Broadway le premier «musical» noir, Clorindy, or the Origin of the Cakewalk, en 1898. Le danseur étoile était un expatrié noir ayant vécu à Paris depuis l’âge de six ans. Il y avait une excellente chanteuse, Maud de Forest (éclipsée, cependant, par Joséphine Baker) et dix choristes, les «Charleston Babies». Et il y avait surtout le célèbre saxophoniste, Sydney Bechet. «Où sommes-nous, avait écrit le peintre Jacques-Émile Blanche, au Far West ? À la Havane ? Au Salon des Indépendants ? En Floride ? On ne sait pas, mais les ingrédients, si divers et si exquis, se fondent dans une harmonie inattendue». Née dans le Missouri (1906) et ayant d’abord vécu en enfant de la balle, Joséphine Baker (décédée à Paris en 1975) savait très bien où elle était puisqu’elle chantait ce refrain qui l’a rendue si célèbre, «J’ai deux amours, mon pays et Paris !...». Paris, qui accueillait notamment l’exposition de l’Art déco et où s’était tenue l’Exposition coloniale internationale. Comme la Tour Eiffel était la merveille de Paris, les Français avaient baptisé Joséphine Baker, «la Tour Eiffel du music-hall».
 WASHINGTON-Irène MOSALLI 1925. L’Amérique blanche acclame ses vedettes emblématiques : Fitzgerald et son «Great Gatsby», Hemingway «In Our Time», Anita Loos et «Gentlemen Prefer Blondes». C’est outre-Atlantique et, plus précisément, à Paris que l’Amérique noire des arts et des lettres est fortement applaudie. À cette époque, la France s’enthousiasme pour des...