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Actualités - OPINION

Sauf imprévu, prochaine rencontre-déjeuner entre Lahoud et Sfeir

Le chef de l’État n’en a pas démordu. Cette année, pour la Noël, il a certes joint ses dévotions à celles du patriarche Sfeir. Mais il n’a pas eu d’entretien avec le prélat. Les deux hommes n’en ont pas moins échangé des messages de courtoisie et d’estime. Les relations entre Bkerké et Baabda, aux dires d’amis communs, sont donc désormais à la détente. Il n’y a d’ailleurs pas eu de rupture totale. Aujourd’hui, les conciliateurs sont presque certains de voir se tenir prochainement à Bkerké une rencontre ponctuée d’un déjeuner. Pour passer en revue la situation internationale, régionale ou locale. Et examiner ensemble diverses propositions visant à améliorer le quotidien d’une population que ronge la récession économique ainsi que le souci sécuritaire. Sur le plan politique, les efforts à déployer en vue d’une véritable réconciliation nationale débouchant sur une entente effective seraient passés en revue. L’objectif étant, bien évidemment, de renforcer le front intérieur, pour parer à toute éventualité régionale, frappe US contre l’Irak, guerre accentuée de Sharon contre les Palestiniens ou agression israélienne au Liban-Sud. Léger retour en arrière : selon les médiateurs, c’est surtout le bruitage annexe autour d’un aparté Lahoud-Sfeir avant la messe de Noël qui a torpillé ce projet. L’on n’a pas voulu, ajoutent-ils, provoquer sinon des remous du moins une cascade d’interprétations variées sur la portée politique d’une telle entrevue. On s’est donc contenté de compliments publics de circonstance, mais particulièrement chaleureux. Mgr Sfeir a ainsi accueilli en la personne du président Lahoud « un pur maronite ». Le cardinal n’a cependant pas manqué, à cette occasion, de rappeler le rôle historique du patriarcat. Le chef de l’État a, quant à lui, réitéré son estime, son respect, son affection pour Mgr Sfeir. En souhaitant voir Bkerké poursuivre sa mission, porter son message au Liban comme dans le monde. L’on s’est promis, en fin de compte, de se retrouver bientôt pour un entretien général. Selon les loyalistes, la position de Baabda relative à la stricte non-immixtion des hommes de religion dans les affaires publiques s’est maintenant précisée et nuancée. En effet, disent-ils, le chef de l’État n’a évidemment aucune objection à ce que des religieux expriment leur avis sur les problèmes politiques, économiques ou sociaux du pays. Mais ils ne doivent pas s’en mêler activement. C’est pourquoi il s’oppose à ce que des dignitaires des communautés spirituelles président des formations, des rencontres, des rassemblements politiques. Car ils deviennent parties d’un conflit qui se transforme de la sorte de politique en confessionnel. Ce qui nuit gravement à l’unité nationale, à la coexistence et met peut-être en péril la paix civile. Aussi, poursuivent les loyalistes, Baabda aurait souhaité que Mgr Youssef Béchara cessât de diriger la Rencontre de Kornet Chehwane et de l’accueillir en son diocèse. Les intermédiaires tentent de traiter ce point délicat, pour assurer le succès de l’entrevue entre le chef de l’État et le patriarche. Les formules loyalistes à l’étude, qui visent à assurer une issue honorable pour tous, s’énumèrent comme suit : – Mgr Béchara serait chargé d’une tournée prolongée des évêchés maronites de par le vaste monde. Pour que, pendant son absence prolongée, l’entrevue précitée ait lieu. Et que ses résultats permettent éventuellement de gommer les raisons d’être de la Rencontre de Kornet Chehwane, du Rassemblement parlementaire de concertation et de tout autre groupement monochrome sur le plan confessionnel. – La cristallisation accélérée d’un front national regroupant des pôles de la Rencontre, du RPC et d’autres formations. Une coalition qui ne serait ni systématiquement loyaliste ni constamment opposante et pratiquerait en somme la critique positive, constructive. – La cooptation de Kornet Chehwane dans le prochain gouvernement, pour que la Rencontre, en cessant d’être dans l’opposition, disparaisse. Car l’intégration de certains de ses membres au cabinet entraînerait sans doute de fortes dissensions entre ses pôles et mènerait à sa dislocation. – L’entrevue entre le président Lahoud et Mgr Sfeir devrait tendre à lancer un dialogue national autour de thèmes sur lesquels les deux hommes se seraient entendus. Émile KHOURY
Le chef de l’État n’en a pas démordu. Cette année, pour la Noël, il a certes joint ses dévotions à celles du patriarche Sfeir. Mais il n’a pas eu d’entretien avec le prélat. Les deux hommes n’en ont pas moins échangé des messages de courtoisie et d’estime. Les relations entre Bkerké et Baabda, aux dires d’amis communs, sont donc désormais à la détente. Il...