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Actualités - OPINION

Le bal des neuneus

De toute cette piteuse mission Powell on ne retiendra finalement qu’un seul épisode délirant : le cirque libanais. Et encore ! Effectué à cloche-pied et de la main gauche. Ça valait bien la peine de geindre à longueur d’antenne quand le secrétaire à bésicles nous avait fait l’affront de dédaigner le Liban, pour qu’une fois chez nous, on aille lui servir les âneries habituelles. À peine débarqué, Colin a été confondu avec Colin-maillard. L’Émile de Baabda et le Bibendum de Koraytem buvaient du petit lait : «Cherche, Colin, cherche ! Où sont les fermes de Chebaa ? Sont-elles au Liban, en Syrie, en Suisse ou à Monaco ? Cherche, cherche ! Où c’est qu’il boude, Istiz Nabeuh, Colin ? Allez, cherche ! Les Syriens veulent libérer le Golan, mais qui c’est qui tire à leur place ? Boum ! Ça, c’est du terrorisme. Re-boum ! Ça, par contre, c’est de la résistance. Tu piges la nuance ? Cherche, cherche !» Comprenait plus rien, Colinou. Infoutu de saisir les subtilités de la politique locale. Entre Émile Ier qui se dit engagé dans le processus de paix, mais veut négocier en tirant, et Nasrallah le taliban qui tire en vociférant, le général-diplomate se voyait parachuté en pleine fête foraine. Le bal des neuneus… Il n’empêche, c’est ici que Powell a enregistré le seul succès de sa mission. Les Libanais, tu connais. Ça gueule, ça pinaille en public, mais ça sait aussi s’écraser quand les menaces sont proférées en alcôve. Résultat : douche froide sur le Sud et les barbus renvoyés coucouche panier. Je peux t’assurer que son escale libanaise lui a refilé un sacré coup de jeune à l’Américain. Voilà autre chose que de s’encroûter en Palestine à négocier entre un assassin et un menteur. Mais bon, on a eu l’essentiel, Colin était parmi nous. Dans son rapport à George Dobbelyou, il écrira : «Je suis venu, j’ai vu, le Liban a vécu». Gaby NASR
De toute cette piteuse mission Powell on ne retiendra finalement qu’un seul épisode délirant : le cirque libanais. Et encore ! Effectué à cloche-pied et de la main gauche. Ça valait bien la peine de geindre à longueur d’antenne quand le secrétaire à bésicles nous avait fait l’affront de dédaigner le Liban, pour qu’une fois chez nous, on aille lui servir les âneries...