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Actualités - CHRONOLOGIE

Réactions Les leaderships libanais opposés à des opérations militaires à partir de la frontière

Toutes appartenances confondues, les différents leaderships libanais se sont déclarés opposés à toute opération militaire non concertée à partir de la frontière sud. Tout en reconnaissant au Liban le droit de lutter contre l’occupation israélienne des hameaux de Chebaa, ils ont dénoncé les déclarations belliqueuses de certaines parties qui menacent d’ouvrir un nouveau front au Liban-Sud pour venir en aide à l’intifada palestinienne. Le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, s’est demandé s’«il est préférable de continuer à montrer (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon sous son vrai visage ou d’ouvrir de nouveaux fronts qu’il ne manquerait pas d’exploiter aux yeux de l’opinion publique internationale et de se poser en victime d’un siège en règle». «Il existe cependant une autre opinion qui estime que la convocation des réservistes de l’armée israélienne et leur déploiement en Cisjordanie pourraient aboutir à un élargissement de la confrontation et donc à une dispersion des forces armées israéliennes, ce qui rendrait possible leur défaite. Cette option demeure à discuter, sans toutefois oublier que les hameaux de Chebaa se trouvent toujours sous occupation israélienne et qu’il est hors de question de faire preuve de solidarité d’une part, et d’omission de l’autre», a-t-il ajouté à l’issue de sa rencontre, hier, avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Bkerké. Le amid du Bloc national libanais, Carlos Eddé, qui a également été reçu hier par Mgr Sfeir, a estimé que «l’occupation des hameaux de Chebaa est un problème national que nous devons résoudre par la voie diplomatique avant de penser recourir à d’autres options. Surtout dans les circonstances délicates que nous traversons. Nous appelons donc le gouvernement, une fois de plus, à déployer l’armée au Liban-Sud et à ne pas laisser la décision politique dans cette région aux mains d’un groupuscule ou d’un parti». Le député Nehmetallah Abi Nasr a estimé que, depuis 1948, le Liban a donné à la cause palestinienne beaucoup plus que n’importe quel autre État arabe. Il s’est déclaré opposé à toute action militaire qui ne s’inscrirait pas dans le cadre d’une stratégie arabe concertée. «Le Liban ne peut assumer à lui seul le fardeau de la cause palestinienne et sacrifier son entité et sa terre au service de cette cause, au milieu de l’indifférence des autres pays arabes», a déclaré M. Abi Nasr dans un communiqué. Pour lui, «l’État libanais doit assumer ses responsabilités envers le peuple, qui ploie sous le fardeau de la crise économique, et étendre son autorité sur l’ensemble du territoire libanais par le biais de ses propres forces sécuritaires, à commencer par le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud». La ligne bleue, une constante Le chef du parti Kataëb, Mounir Hajj, a déclaré, au cours de la réunion hebdomadaire du conseil central du parti, que «le Liban doit s’abstenir d’exposer le sud du pays aux dangers d’une nouvelle agression et œuvrer de sorte que le respect de la ligne bleue devienne une constante politique et sécuritaire incontournable». Le député de Aley, Antoine Andraos, s’est demandé, quant à lui, si, une fois de plus, le Liban pouvait se permettre d’«honorer une nouvelle facture dans les circonstances difficiles que nous traversons sur le double plan régional et local, surtout à la veille d’une saison estivale prometteuse pour l’économie du pays». M. Andraos a conclu en affirmant que «l’unique bénéficiaire de l’ouverture d’un nouveau front demeure Israël, qui cherche à détourner les regards de la communauté internationale des massacres perpétrés en Palestine». Pour l’ancien député Nadim Salem, l’État doit rétablir le calme à la frontière sud du pays et y déployer l’armée libanaise. M. Salem, qui a déploré l’«anarchie sécuritaire dont souffre la population du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest», s’est prononcé en faveur de la résistance à l’occupation des hameaux de Chebaa et a condamné les menaces palestiniennes de mener des opérations militaires contre Israël à partir de la frontière libanaise. Cheikh Mohammed Hussein Fadlallah a estimé que «les Libanais ont le droit de lutter par tous les moyens à leur disposition contre l’occupation israélienne». Pour lui, les menaces israéliennes ne sont que des rodomontades, car «l’ennemi sioniste se trouve dans l’impossibilité d’ouvrir un nouveau front de peur que les missiles de la résistance n’atteignent Haïfa, cette fois-ci». Il a ajouté, au cours d’une interview télévisée, que «la guerre que mène Sharon n’est que le prélude à une seconde guerre américaine contre ce que les États-Unis qualifient de terrorisme», déplorant l’absence d’une stratégie arabe commune à l’égard de la cause palestinienne.
Toutes appartenances confondues, les différents leaderships libanais se sont déclarés opposés à toute opération militaire non concertée à partir de la frontière sud. Tout en reconnaissant au Liban le droit de lutter contre l’occupation israélienne des hameaux de Chebaa, ils ont dénoncé les déclarations belliqueuses de certaines parties qui menacent d’ouvrir un nouveau...