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Actualités - CHRONOLOGIE

Carburants - Les représentants des importateurs et des propriétaires de stations aujourd’hui chez le Premier ministre Amorce de dialogue pour régler la crise (PHOTOS)

La menace d’une pénurie totale de l’essence commence à se préciser : le nombre de stations-service qui ont cessé d’approvisionner les automobilistes, marquant ainsi l’épuisement de leurs stocks, s’est accru hier. Dans le même temps, le président du syndicat des propriétaires de ces stations, Sami Brax, annonçait qu’il ne sera plus possible de servir les automobilistes si les importateurs ne distribuent pas l’essence sur le marché d’ici à la fin de la semaine. Un règlement dans les prochains jours n’est cependant pas à exclure, à la faveur du dialogue qui vient d’être engagé entre le gouvernement et les deux groupes de protestataires : les importateurs-distributeurs d’essence et les propriétaires des stations-service qui réclament une révision à la hause de la tarification imposée par le ministère de l’Énergie et de l’Eau. Hier, le président du syndicat des sociétés importatrices de carburant, Bahige Abou Hamzé, a eu un entretien qu’il a qualifié comme étant «apparemment positif» avec le ministre de l’Énergie et de l’Eau Mohammed Abdel Hamid Beydoun, qu’il doit revoir aujourd’hui, après une entrevue avec le chef du gouvernement Rafic Hariri, qui recevra aussi M. Sami Brax. À L’Orient-Le Jour, M. Abou Hamzé a indiqué que son syndicat pourrait se remettre à approvisionner les stations en essence au cas où une partie de ses revendications serait satisfaite aujourd’hui. Les importateurs-distributeurs avaient fermé leurs dépôts parce que le gouvernement n’avait pas fixé pour les services douaniers le prix à l’importation auquel la TVA s’appliquait. Ils protestaient en même temps contre des problèmes en suspens depuis 1997 et qui se rapportent aux coûts d’entreposage et de transport qu’ils supportent et qui ne se reflètent pas à leur niveau exact, selon eux, dans la structure des prix à la pompe, établie par l’État. «La TVA a ajouté une nouvelle charge, nous devons en plus la payer en avance, en même temps que les taxes douanières, et nous ne la récupérons qu’après avoir encaissé le prix du produit auprès des stations. Ceci est contraire à la loi, qui prévoit que les entreprises versent la TVA à l’État à la fin de chaque trimestre», a indiqué M. Abou Hamzé. «Je crois qu’il est possible de demander au ministère des Finances d’ajourner de quinze ou de vingt jours le paiement de la TVA», avait aupravant indiqué le ministre de l’Énergie, qui, tout en se disant prêt à discuter des revendications des importateurs, a affirmé qu’il n’est pas possible d’engager un dialogue à ce sujet «dans un climat de pressions exercées sur la population». M. Beydoun a reconnu que certaines de leurs demandes sont «légitimes», avant d’indiquer qu’ils n’ont pas raison sur d’autres points qu’il n’a pas cependant précisés. En revanche, les revendications des propriétaires des stations-service sont «absolument illégitimes» pour lui. «Ces derniers ont réclamé dans le passé une hausse du prix de l’essence. Nous avions alors demandé à une compagnie internationale d’établir une étude sur le marché dont les résultats ont montré que nous importons un million 200 mille tonnes chaque année et que les bénéfices des propriétaires de stations dépassent les 50 millions de dollars. Est-il possible de réclamer davantage de bénéfices ?», a-t-il dit. «Au cours des derniers six mois, a ajouté le ministre, nous avons imposé une hausse de 100 livres sur les 20 litres d’essence pour qu’ils puissent gagner 1 000 livres par bidon. Ils réclament cependant 10 % supplémentaires, ce qui n’est pas logique, parce qu’ils ne peuvent pas gagner 1 700 ou 1 650 livres à la vente de chaque bidon dont le prix se situe autour de 3 dollars si l’on ne tient pas compte des taxes imposées par l’État sur les 20 litres». Cette argumentation a été rejetée par M. Brax, qui a indiqué à L’Orient-Le Jour qu’au moment où l’État gagne 14 mille livres sur les 20 litres d’essence, les bénéfices des stations-service par bidon sont inférieurs à 1000 livres parce que ces derniers versent 100 LL de TVA sur chaque 20 litres et qu’ils accumulent les pertes dues à l’évaporation et aux fuites de l’essence durant le transport, «sans compter l’impôt de 5 % payé chaque fin d’année au ministère des Finances». M. Brax, qui a effectué hier une tournée sur les stations-service du Chouf, a laissé entendre qu’un recours à l’escalade n’est pas exclu au cas où les revendications de son syndicat ne seraient pas satisfaites. Quelques heures plus tôt, M. Beydoun avait mis en garde les stations et les importateurs d’essence contre «leurs tentatives d’exercer des pressions sur la population», menaçant de retirer leurs permis. Selon lui, la crise de l’essence est «provoquée», car il existe toujours dans le pays «25 mille tonnes d’essence suffisantes pour 25 jours». «Notre principal fournisseur est la Syrie et nous pouvons donc importer l’essence en 48 ou 72 heures en cas de pénurie», a-t-il ajouté, alors que M. Brax a assuré que plusieurs stations, dont il n’a pas précisé le nombre, ont relevé leurs pompes, et que celles qui ont encore de l’essence dans leurs réservoirs continueront à faire le plein jusqu’à épuisement du stock. Des témoins oculaires ont cependant vu en soirée des camions-citernes décharger de l’essence dans les stations.
La menace d’une pénurie totale de l’essence commence à se préciser : le nombre de stations-service qui ont cessé d’approvisionner les automobilistes, marquant ainsi l’épuisement de leurs stocks, s’est accru hier. Dans le même temps, le président du syndicat des propriétaires de ces stations, Sami Brax, annonçait qu’il ne sera plus possible de servir les...