Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Les châtiments cruels ne sont plus en vigueur en Afghanistan - L’Alliance du Nord réinstaure l’ancien système judiciaire

Le ministère de la Justice de l’Alliance du Nord a supprimé le code de justice des talibans avec ses châtiments impitoyables et a garanti que les mauvais traitements des prisonniers ne seraient plus acceptés, ont déclaré des responsables jeudi. Bien que les tribunaux n’aient pas rouvert depuis que les miliciens islamistes ont fui Kaboul le 13 novembre, les suspects arrêtés depuis l’entrée des forces de l’Alliance du Nord dans la capitale ont été traités de manière humaine et seront jugés avec équité, a déclaré un responsable du ministère, Noor Mohammad Amiri. Le nouveau ministre de la justice, Mohammad Zia Noorkhil, a pris rapidement des mesures pour réinstaurer le système judiciaire et les lois qui avaient été établis pendant les années 70 sous la présidence de Mohammad Daoud Khan. «Nous n’avons pas pu annuler la loi des talibans le premier jour. Le ministre est aussi en charge de la sécurité et a dû s’occuper de cela en premier. Depuis, nous avons travaillé très dur pour apporter des changements», a déclaré le ministre. Les châtiments cruels qui étaient en usage sous les talibans – exécutions publiques, lapidations, amputation des mains des voleurs, femmes fouettées parce qu’elles avaient été vues dans la rue sans être accompagnées par un homme – ne sont plus en vigueur. «Maintenant cela ne se passe plus comme ça. Nous faisons notre travail conformément à la loi», a déclaré M. Amiri. Sayad Agha, 25 ans, avait été mis en prison pour un an par les talibans, entassé avec 45 autres détenus dans une cellule de 45 mètres carrés. Arrêté pour avoir eu une petite amie «J’étais battu et je n’avais pas le droit de sortir de la cellule», a-t-il dit. Son crime était d’avoir eu une petite amie, ce qui n’est pas puni par les lois de l’époque Daoud. Dans la prison de Nezart Khana, située dans le complexe du quartier général de la police, Shir Mohammad ne se plaint pas de ses conditions de détention. Il est en prison pour avoir été un taliban, mais rejette cette accusation. «Je ne suis pas taliban, je ne suis pas moudjahid, je suis un vendeur de tapis. C’est un malentendu», a-t-il affirmé dans sa cellule glaciale, seulement éclairée par quelques petites lucarnes proches du plafond. Mais sa cellule de 16 places, de la même taille que la cellule surpeuplée dans laquelle se trouvait Sayad Agha, n’est jamais fermée, et les prisonniers peuvent se rendre librement au terrain de sports. «Les prisonniers sont en sécurité ici. Ils ne sont plus battus comme auparavant», a déclaré Abdul Fazil, devenu directeur de la prison après avoir été pendant cinq ans un commandant des forces de l’Alliance du Nord dans la vallée du Panchir, avec comme chef le célèbre Ahmad Shah Massoud. Mais malgré le départ des talibans de Kaboul, le système judiciaire double, dans lequel le bureau de la sécurité décide si une personne sera inculpée par un juge civil ou par un tribunal religieux, reste en place. Zulmi Payenda, un juge civil qui avait été limogé par les talibans, a exonéré les juges religieux des sentences barbares infligées en vertu de l’interprétation par les talibans de la charia, la loi islamique. «En réalité, les tribunaux religieux n’étaient pas autorisés à juger quelque chose. Ils entendaient les dépositions, mais c’étaient les talibans qui décidaient si quelqu’un était coupable et c’étaient les talibans qui décidaient de la peine», a-t-il affirmé. M. Payenda, 55 ans, a déclaré que les condamnations allaient désormais de peines de prison à la peine de mort «pour des crimes graves» qu’il n’a pas spécifiés.
Le ministère de la Justice de l’Alliance du Nord a supprimé le code de justice des talibans avec ses châtiments impitoyables et a garanti que les mauvais traitements des prisonniers ne seraient plus acceptés, ont déclaré des responsables jeudi. Bien que les tribunaux n’aient pas rouvert depuis que les miliciens islamistes ont fui Kaboul le 13 novembre, les suspects arrêtés depuis...