Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Hommage à Henri Toulouse-Lautrec

Henri de Toulouse-Lautrec a fait de sa courte vie, 37 ans (1864-1901), une œuvre dédiée à l’être humain. Dessinateur, peintre, lithographe, affichiste, sa production est immense. La Poste française honore cet artiste-peintre en reproduisant sur un timbre-poste de grand format vertical 36.85 x 48mm une de ses huiles sur carton conservée au musée Pouchkine à Moscou. L’œuvre artistique s’intitule «Yvette Guilbert chantant : Linger, Longer, Loo», valeur faciale 1,02 euro ou 6,70 FF. «Seule la figure existe, le paysage est et ne doit être qu’un accessoire, il ne doit servir qu’à mieux comprendre le caractère de la figure», ainsi s’exprimait Toulouse-Lautrec. Et des figures, il en a peint par dizaines. Avec toutes les techniques et sur tous les supports possibles. Né dans une famille aristocratique albigeoise en 1864, il se révèle, très jeune, particulièrement doué pour le dessin. Installé avec sa famille à Paris en 1872, il fréquente l’atelier du peintre animalier Pinceteau qui devient son premier maître. En 1878 et 1879, il se brise successivement la jambe gauche puis la droite. Il restera estropié et de petite taille. Sous la pression de Pinceteau, ses parents acceptent qu’il étudie la peinture dans l’atelier de Bonnat. Toulouse-Lautrec travaille ensuite avec Cormon, rencontre des artistes attirés par l’art moderne, dont Van Gogh, dont il en sera l’ami. L’art nouveau de Degas et des impressionnistes le séduit. En 1884, il s’installe dans son propre atelier à Montmartre. C’est là qu’il trouve ses modèles dans les cafés-concerts, les théâtres, les bals, tout un univers dont il découvre l’existence avec passion sous la houlette de Bruant. Source d’inspiration inépuisable, ce monde coloré et vivant sera à l’origine de ses portraits et de scènes de danse les plus célèbres. Un timbre-poste français émis en 1964-65, faisant partie de la série artistique de grands formats, illustre une œuvre d’art de Toulouse-Lautrec intitulée La serveuse anglaise du “Star”, au Havre (voir le catalogue Yvert et Tellier nr 1426). En 1894, Toulouse-Lautrec dédie à la chanteuse Yvette Guilbert un album de lithographies. Pour la couverture, il a choisi de ne montrer que les célèbres gants noirs qui ont fait la gloire de l’interprète du Fiacre. La même année, le peintre la représente à plusieurs reprises, en quelques coups de pinceau nerveux, saluant son public ou encore mains croisées sous le menton, chantant une mélodie anglaise. Toulouse-Lautrec, qui a immortalisé avant elle tant de vedettes du spectacle, saisit au plus près et au plus juste ce qui, dans une figure, une attitude ou un geste, livre cet instant magique où l’artifice, l’émotion et la vérité se conjuguent étroitement pour subjuguer le spectateur. Lorsqu’il rencontre Yvette Guilbert, Toulouse-Lautrec est au sommet de son art. Il a 30 ans. Aux salons officiels, il a préféré le salon des Indépendants et si, jeune homme, il a subi l’influence de Degas, il n’adhère ni à l’impressionnisme ni au symbolisme. À la vie mondaine à laquelle, par sa naissance, il pouvait prétendre, il a substitué le monde de la nuit, en immortalisant les bals populaires, les cabarets, les cafés-concerts et les maisons closes où personne ne faisait cas de son infirmité. Là, un éternel carnet de croquis à la main, «le grand petit homme» pouvait à son aise observer, scruter, épier, traquer un visage: Jane Avril sortant du Moulin-Rouge, la Goulue levant la jambe, les filles de la rue des Moulins attendant passivement un client ou encore son ami Van Gogh, sa très jolie voisine, et sa mère, la comtesse de Toulouse-Lautrec. À la mort de son fils, miné par l’alcool et les excès de toute nature (il n’a que 37 ans), elle fera en sorte que sa ville natale, Albi, lui consacre un musée. Dessinateur avant tout, Toulouse-Lautrec, beaucoup plus soucieux de la ligne que du volume, ébauche à peine son décor, pour s’en tenir à ce qui le fascine : l’étude de la physionomie et la pénétration des caractères. D’un trait sensible, qui module l’arabesque et les hachures, le peintre refuse la profondeur et impose une composition volontairement déséquilibrée afin de mettre en évidence ce qui importe : l’expression. Et si l’effronterie de la Goulue, le talent d’Aristide Bruant, le désenchantement de Jane Avril ou le regard pétillant d’intelligence d’Yvette Guilbert fascinent encore aujourd’hui, c’est grâce au génie et à la liberté souveraine de Toulouse-Lautrec qu’ils le doivent. Albert Decaris 1901-1988 La Poste française rend hommage au centième anniversaire de la naissance d’Albert Decaris (1901-1988) en lui dédiant un timbre-poste de la série artistique de grand format vertical 36.85 x 48mm. Le timbre a été mis en page et gravé en taille-douce par Claude Jumelet. Il est doté d’une valeur faciale de 0,46 euro ou 3,00 FF. À 18 ans, il obtient le premier Grand prix de Rome de gravure. Son séjour à la Villa Médicis éclairera toute son existence. Conquis par la civilisation méditerranéenne, le natif de Sotteville-lès-Rouen en gardera précieusement l’empreinte. Il deviendra, dit-il, «serviteur d’Apollon et du Soleil». Il excelle dans toutes les disciplines. Il grave sur cuivre des milliers de planches en grand format inspiré par la mythologie gréco-latine, réalise des fresques et des décorations murales, des illustrations de livres d’art, des tableaux et des aquarelles qu’illuminent la lumière et les couleurs de la Méditerranée. En 1933, Decaris rencontre le timbre-poste, et cette obligation bien particulière de graver l’acier au burin, à une dimension très réduite, le séduit. Saint-Trophime d’Arles est le premier d’une longue série de quelque 600 timbres gravés pour la France, Monaco, Andorre et les États africains. Ce travail «très artisanal, qui n’admet aucune faiblesse, aucun truquage, aucune incertitude», lui plaît et remplit une partie de son existence. La pensée que ces petites vignettes sont examinées, critiquées par des milliers de collectionneurs lui apporte un stimulant extraordinaire. Peintre titulaire de la Marine nationale depuis 1972, membre de l’institut, quatre fois président de l’Académie des beaux-arts, les titres et la renommée n’ont jamais modifié l’homme. «J’ai souvent remercié les dieux, disait-il, ils m’ont permis d’apprécier la beauté et donné, dans une certaine mesure, les moyens de la traduire». Les dieux, c’est vrai, furent généreux, ils accordèrent à maître Decaris des dons immenses qui firent de lui un artiste hors du commun. Ils lui donnèrent aussi de précieuses qualités qui révèlent un homme chaleureux, enthousiaste, reconnaissant. Il habitait à Paris, sur les quais de la Seine, un atelier niché sous les toits d’où l’on découvre tous les monuments de la capitale dont il fit de nombreuses gravures. Celle que le timbre reproduit est extraite d’un album consacré au centenaire de la tour Eiffel. Il la réalisa juste avant de quitter ce monde, laissant une œuvre admirable.
Henri de Toulouse-Lautrec a fait de sa courte vie, 37 ans (1864-1901), une œuvre dédiée à l’être humain. Dessinateur, peintre, lithographe, affichiste, sa production est immense. La Poste française honore cet artiste-peintre en reproduisant sur un timbre-poste de grand format vertical 36.85 x 48mm une de ses huiles sur carton conservée au musée Pouchkine à Moscou. L’œuvre...