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Actualités - CHRONOLOGIES

ADMINISTRATION - Trop de problèmes, peu de solutions - Le président de l’EDL claque la porte

La démission du président du conseil d’administration de l’Électricité du Liban, Fouad Hamdane, était, somme toute, prévisible. Dans cet office autonome – ce n’est plus un secret pour personne – rien ne va plus, depuis de nombreuses années, aussi bien au niveau des finances que des services. Rien ne va plus non plus au niveau des relations entre le PDG et le directeur de l’EDL, Georges Moawad, souligne-t-on de sources proches de cet office autonome et, de manière plus générale, au niveau des rapports entre le conseil d’administration de l’EDL, le ministère de tutelle et le ministère des Finances. Ce que M. Hamdane a dit dans la lettre de démission qu’il a présentée hier au ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohamed Abdel Hamid Beydoun, au sujet «des contradictions administratives» est on ne peut plus éloquent. «J’avais assumé depuis près d’un an la présidence du conseil d’administration de l’EDL dans l’espoir d’améliorer cet établissement et de réduire aussi bien ses problèmes que ses difficultés financières. Mais en dépit de nos tentatives menées sérieusement et en toute bonne volonté, notre action s’est heurtée à un torrent de (problèmes) accumulés et de charges financières, auxquels il faut ajouter les contradictions administratives qui ne peuvent permettre à personne, quelles que soient ses aptitudes, de régler la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui à l’EDL». Tel est le texte intégral de la lettre de démission. M. Hamdane doit officiellement informer aujourd’hui le conseil d’administration de sa décision. C’est ce qu’il a déclaré en soirée à L’Orient-Le Jour, en laissant entendre que d’autres membres du conseil d’administration pourraient suivre son exemple. «Presque tous avaient menacé de présenter leur démission, mais nous leur avions demandé de patienter. Il leur appartient aujourd’hui de prendre la décision qu’ils souhaitent», a-t-il déclaré. Il a expliqué les contraintes qui l’avaient empêché de mener à bien sa mission, en soulignant, en réponse à une question, que le problème ne doit pas être posé sous l’angle de différends avec M. Moawad, mais qu’il s’étend aux rapports de l’EDL avec les ministères de l’Énergie et des Finances. En d’autres termes, bien qu’étant un office autonome, ce n’est pas l’EDL qui gère, seule, le secteur de l’électricité, explique-t-il en substance, et pour qu’elle puisse démarrer, il faut bien qu’elle soit dotée de plus de prérogatives, en ce sens qu’elle soit réellement autonome. «Techniquement, a-t-il poursuivi, nous avons montré que nous sommes capables d’assurer le courant électrique 24 heures sur 24. Mais l’État va-t-il pouvoir maintenir cette vitesse de croisière ? Franchement, je ne le pense pas, car les problèmes de fuel et d’argent ne sont pas résolus». Interrogé au sujet du timing de son initiative, M. Hamdane a répondu : «Nous avons voulu faciliter la tâche au ministère qui envisage des changements au niveau du secteur de l’électricité». C’est ce que le ministre de tutelle a également indiqué au cours de la conférence de presse conjointe qu’il avait tenue dans la matinée avec M. Hamdane. M. Beydoun a expliqué que la démission du PDG de l’EDL sera examinée – probablement aujourd’hui en Conseil des ministres – «en fonction du plan prévu par le gouvernement et des projets urgents» à exécuter. Selon lui, le gouvernement devrait se dépêcher maintenant de procéder aux nominations administratives. «Toutes les administrations ont besoin d’être stimulées et la politique annoncée par le gouvernement dans le texte de la déclaration ministérielle a besoin d’une administration capable de la réaliser», a-t-il ajouté. Après avoir rappelé que les projets de privatisation visent en partie à trouver une solution aux problèmes qui indisposent la population, M. Beydoun a indiqué qu’ «il est demandé à l’État de couvrir cette année aussi les pertes de l’EDL qui s’élèvent, comme l’an dernier, à près de 690 milliards de livres». Il a cependant relevé que le même problème se pose dans «plusieurs autres administrations». En réponse à une question, le ministre a souligné «l’échec et l’effondrement» de toutes les administrations dont la gestion est partagée entre un PDG et un directeur général. «Les établissements publics (offices autonomes) ont été mis en place à la fin des années 50 pour régler des problèmes déterminés. Ils sont devenus plus tard une charge pour l’État et sont, à mon avis, responsables en grande partie de l’hémorragie (financière) au sein de l’État», a-t-il fait valoir. Plaidant ensuite en faveur de la privatisation, M. Beydoun a affirmé que «si l’État avait voulu former les fonctionnaires, il aurait eu facilement besoin de trois à quatre ans pour mener à terme ce projet, alors que le secteur privé, qui est bien rodé sur ce plan, peut le réaliser en une année, ce qui est de nature à améliorer la productivité et à limiter les dépenses». Interrogé au sujet des décisions du conseil d’administration de l’EDL qui ne sont pas appliquées, il a répondu : «Le conseil d’administration est un organe de décision et a besoin d’un instrument exécutif», avant de plaider en faveur de la fusion des postes de PDG et de directeur général. Prenant à son tour la parole, M. Hamdane a insisté sur le fait que sa démission est définitive, avant d’indiquer qu’il avait décidé de rendre son tablier il y a six ou sept mois, mais qu’il avait été «prié de patienter dans l’espoir que la situation s’améliorerait». «Il existe un cumul de problèmes financiers, administratifs et politiques qu’il faut régler et je suis sûr que le gouvernement peut prendre la décision qui s’impose», a-t-il renchéri.
La démission du président du conseil d’administration de l’Électricité du Liban, Fouad Hamdane, était, somme toute, prévisible. Dans cet office autonome – ce n’est plus un secret pour personne – rien ne va plus, depuis de nombreuses années, aussi bien au niveau des finances que des services. Rien ne va plus non plus au niveau des relations entre le PDG et le directeur...