Affres d’emploi

Trouver du boulot, par les temps qui courent, n’est pas une sinécure, mais une cure de ciné. Ciné polar ! Faut dire que depuis quelques semaines, le silence est d’or et l’employeur est rare. Aussi, je te présente les possibilités d’embauche au jour d’aujourd’hui : – Espion cogneur dans le loft de Yarzé. Battle-dress pour plastronner ou tee-shirt délavé façon maçon pour tabasser, c’est un boulot pépère qui consiste en gros à opérer des arrestations au faciès pour délit de sale gueule et à débouler dans les maisons des gens pour voir s’ils ne cachent pas un Israélien dans le frigo ou sous la lunette du cabinet. La moisson est particulièrement abondante à l’est de la rue de Damas, où il n’y a qu’à se pencher pour ramasser les comploteurs haut de gamme. Le seul ennui c’est qu’après avoir fait son marché, le barbouze devra, tous les jours, coller 10 452 photos du président de la République avant d’aller frotter le carrelage du ministère de la Défense. – Larbin-carpette dans la bande à Bouboule. Lunettes noires, complet veston et oreillette pour frimer, ou polo et baskets griffés pour draguer, c’est un job qui a de la gueule. On y rencontre des banquiers, des financiers, des entrepreneurs… On peut même se faire montrer Jacques Chirac si l’on est sage. Seul problème : le Gros paye au lance-pierres et adore se faire masser les orteils pendant qu’il réfléchit à la crise économique. – Animateur hilare dans la claque d’Istiz Nabeuh. Le championnat toutes catégories des emplois fictifs : MEA, Télé-Liban, port, aéroport, ministères en tout genre et Casino. Règle du jeu : taper dans l’héritage du contribuable pour faire hériter le déshérité. Puis quand l’héritage est mangé, hurler à la faim et en accuser le Bibendum de Koraytem. Le vainqueur gagne une vignette autocollante à l’effigie des fermes de Chebaa. Voilà en gros les offres d’emploi disponibles. Reste une dernière possibilité pour les accros de l’aventure : Odid Zaray reçoit tous les jours ouvrables dans son bureau à Chypre. Mais là, tu risques gros : inculpation, procès, peine de mort… Pire encore : affronter des nuits entières la binette bronzée de Adnane Addoum.