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Actualités - CHRONOLOGIES

SCULPTURE - Marya Kazoun, 25 ans et beaucoup de talent - Une Libanaise à l’Open 2001 de Venise

Pour la première année, une artiste libanaise participera, du 29 août au 7 octobre, à la «4e Exposition internationale de sculptures et d’installations en plein air, Open 2001» de Venise, en Italie. Architecte d’intérieur de formation, diplômée en beaux-arts (LAU), Marya Kazoun n’a que 25 ans mais, déjà, un bon parcours derrière elle. Peintre, sculpteur, créatrice de bijoux, sa formation lui permet de toucher à différents médiums, notamment aux matériaux organiques et recyclables, et de tenter des expériences originales. «Dans tout ce que je fais, j’essaye de garder une cohérence, une même ligne de pensée». Et une même rigueur, une même qualité de travail. En prévision de Venise, comme tous les participants à l’Open 2001, Marya Kazoun a dû plancher sur le thème de la «mondalisation de la culture». Elle a créé une œuvre intitulée Les Cyclopes : trois bonshommes noirs, de deux mètres chacun, qui seront installés à l’Hôtel des Bains, immortalisé dans le célèbre film de Luchino Visconti Mort à Venise. Depuis sa première exposition de bijoux et de dessins alors qu’elle était encore élève du Collège protestant, Marya Kazoun n’a pas perdu son temps, mais a gardé sa fraîcheur, sa modestie et sa simplicité. Elle a décroché deux diplômes de la LAU (elle a été l’étudiante, entre autres, de Greta Naufal et d’Arwa Seifeddine, qui l’ont toutes les deux beaucoup influencée et encouragée), a participé à plusieurs expositions collectives (Salon d’automne 1997 et 1998 – musée Sursock ; Salon international des métiers d’art et de l’architecture 2000 – Beirut Hall ; Quand les artistes s’amusent 1999 et 2000 – Galerie Épreuve d’artiste ; Foire internationale des arts décoratifs Art Deco’99 – Beirut Hall) ou individuelles ; a remporté quelques prix et a suivi des stages dans plusieurs pays. À Venise, elle fait un stage au musée Guggenheim, puis travaille sur place pendant deux mois. La Biennale a lieu à cette même période et, à cette occasion, Marya Kazoun fait plusieurs rencontres intéressantes. Elle est repérée par les organisateurs de l’«Exposition internationale de sculptures et d’installations en plein air», qui apprécient son travail et l’invitent à participer à l’Open 2001. «J’ai été très surprise qu’ils me choisissent, indique-t-elle dans un sourire. D’abord parce que je suis la plus jeune artiste et qu’il y a des sculpteurs très connus ; ensuite parce que le Liban n’avait jamais participé à cette exposition compétitive. Je leur ai montré mon dossier, ils ont été enthousiasmés et m’ont demandé de faire quelque chose qui, à la fois, soit dans le thème de la globalisation et rappelle Beyrouth et le Liban». Elle opte pour l’idée du Cyclope, «parce que c’est un être mythologique, parce qu’il ressemble un peu à Beyrouth, avec ses immeubles et ses satellites, et, enfin, parce que c’est l’œil du savoir. L’œil qui sait tout et qui avale tout». Elle commence par créer un modèle en taille réduite puis, comme elle travaille avec les espaces et les dimensions, elle passe à la taille finale : deux mètres dix. «Cela a vraiment donné autre chose en version agrandie, note-t-elle. On n’avait plus du tout envie de prendre le Cyclope dans ses bras». Elle en fait trois – chiffre positif –, presque identiques, de douze kilos chacun. Le tout en trois semaines. L’armature de base est en fer. Elle est recouverte de foam (une matière liquide gonflante) et de papiers d’emballage. «J’ai ensuite sculpté un peu autour, avant de recouvrir le tout de papier plastique et de sacs-poubelle noirs de différentes épaisseurs», ajoute-t-elle. Fragile/solide ; éphémère/durable ; vide/plein ; positif/négatif… les visions et les symboles sont nombreux. Mais Venise réserve encore d’agréables surprises à Marya Kazoun. Intéressée par ses Cyclopes, une galerie italienne lui propose d’en faire quelques copies miniature en verre : le Festival du film de Venise coïncidant avec l’Open 2001, il y aurait peut-être des clients intéressés. C’est ainsi qu’elle se retrouve à Murano, dans l’atelier d’un maître verrier, pour la réalisation des six ou sept Cyclopes en verre. Inscrite à New York pour une maîtrise en sculpture de sites spécifiques, Marya Kazoun ne pourra pas être présente à l’ouverture de l’Open 2001, le 29 août prochain. «J’espère toutefois que mes Cyclopes feront le poids face aux œuvres des autres participants», dit-elle. La sculpture de sites spécifiques l’intéresse «parce que c’est un mélange d’architecture d’intérieur et d’art. Cela me permettra donc de mélanger les deux et de voir ce que cela donne. J’ai une bonne sensation de l’espace et des vibrations que l’espace fait ressortir, et pour moi, l’architecture d’intérieur est une question de sculpture de l’espace et non de disposition de meubles. Je suis donc curieuse, pour le moment, d’explorer ce domaine». Tout en restant ouverte à toutes les propositions.
Pour la première année, une artiste libanaise participera, du 29 août au 7 octobre, à la «4e Exposition internationale de sculptures et d’installations en plein air, Open 2001» de Venise, en Italie. Architecte d’intérieur de formation, diplômée en beaux-arts (LAU), Marya Kazoun n’a que 25 ans mais, déjà, un bon parcours derrière elle. Peintre, sculpteur, créatrice de bijoux, sa...