Bouboule, Kaboul et boulette

Voilà maintenant Rafic qui s’attrape avec les barbus. Fallait bien que ça arrive un jour. Refrain connu, on ne peut pas accoupler stocks options et stocks de munition. Gros Bouboule a le fric, gros Nassour le plastic. Le premier veut reconstruire sans préjugés, le second tire au jugé. Résultat : on est là aujourd’hui à deux doigts d’allumer le pays pour des fermes dont personne n’avait entendu parler jusqu’en mai dernier. Un bled dont on ne nous a jamais expliqué ni pourquoi ni comment, depuis 40 ans, tous les gouvernements successifs le bradaient en catiminette aux Syriens. Et voilà que tout d’un coup, récupérer ce caillou devient une priorité nationale. C’est là que le troisième gros entre en scène : Sharon dit le Char, dit Ariel le Rouge, dit le Steak saignant. Avec lui, pas de quartier… si ce n’est le quartier de viande fraîche. Coincés entre les trois bedons, on est tous là comme des imbéciles éteints, l’économie en quenouilles et les finances en pattemouille, à guetter laquelle des trois matières grasses l’emportera sur les deux autres. Le plus cocasse dans l’histoire, c’est que tout le monde se fout des fermes, de leurs veaux, vaches, cochons et couvées… mais personne n’ose piper mot. Même Rafic a dû régurgiter son communiqué et récupérer sa boulette. À l’heure où notre dette publique atteint la moitié de celle de toutes les Russies, faut être vachement gonflé pour demander à une population, qui déjà se crève la dalle, de jouer les héros, parce qu’en haut lieu, entre Beyrouth et Damas, on a envie de concomiter des dossiers. Alors, Hanoi ou Hong Kong ? Prétentieux va ! Kaboul, à peine. Et je suis généreux…