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Actualités - REPORTAGES

Wa’if Ta Ellak : la vie comme un film de cinéma

Elle a fait pleurer dans les chaumières… grands et petits, toutes catégories confondues. Même, dit-on, certains présidents de la région et de solides hommes d’affaires auraient versé quelques chaudes larmes en regardant l’émission «Wa’if Ta Ellak» diffusée le 31 décembre sur la LBCI. Pourquoi ? Parce que l’émotion – vraie – fut partagée et que cette histoire, somme toute très ordinaire, a pris les allures d’un extraordinaire roman, une «true story» où tout devient possible. ’est l’histoire d’une famille libanaise éclatée, déchirée par les banales choses de la vie. La mère, Violette, vit dans un coin perdu du Liban avec son fils Jo. Le père, Tony, est installé à Toronto depuis sept ans avec sa fille Myrna. La communication est interrompue depuis tout ce temps. Plus la peine d’essayer. Ainsi va la vie. C’est également l’histoire de Peter Khoury, un jeune réalisateur de 37 ans, illuminé par une fougue intérieure, la «main de Dieu» qui le pousse en avant, une inspiration qui va l’amener à transformer un simple jeu télévisé en une grande aventure humaine. C’est enfin l’histoire de ce jeu, Wa’if Ta Ellak, à l’antenne depuis 1994, avec une formule insolite : aller vers les gens, déplacer un studio mobile, saisir des passants au hasard, poser une devinette et les faire gagner sur-le-champ un meuble, un appareil électroménager ou encore une voiture. Le jeu tient si bien la route – c’est le cas de le dire – qu’il fallait pour ce passionné de l’être humain un tout autre défi. Sa première cible sera un couple de fiancés fauchés. Sa mission : offrir aux jeunes tourtereaux les moyens de s’unir pour la vie et cela – toujours – avec une devinette. Le «reality show» va ainsi naître au Liban, à travers la seule caméra de Peter, portée à l’épaule et devant l’Éternel, et des centaines de téléspectateurs ravis de partager le rêve et le bonheur du couple. L’émission, d’hebdomadaire devient annuelle. Peter a un an pour se préparer, penser, rêver toutes les folies possibles, avec, en mains, tous les moyens pour ce faire. À l’aube du nouveau millénaire, Abou Georges et Oum Georges seront à leur tour sacrés stars et rois d’un jour ; le téléspectateur assistera, ravi et ému, à la métamorphose de leur existence. E la nave va… Jusqu’à cette soirée du 31 décembre 2000. Tony et Violette, un pari difficile Aller plus loin, distribuer des messages, plus importants encore, la seule chose qui l’intéresse vraiment. Peter se retire, converse avec le silence divin, prend plusieurs mois pour trouver l’inspiration, le nouveau pari à remporter sur la vie et décide enfin de réunir un couple séparé. Et comme il aime par-dessus tout le risque, le suspense et les surprises, il entame le tournage deux mois dix jours avant la date fatidique du 31. Une aventure – et une émission – qui peut s’arrêter à tout instant et qui se construit ou se déconstruit au fil des réactions de chacun. 1 450 noms de couples séparés seront proposés au passant qui aura résolu la devinette du jour, Georges en l’occurrence. Les noms seront tirés au hasard et devant une caméra-témoin ; la course contre la montre et contre le hasard peut enfin démarrer. Après six refus sans doute légitimes – la pudeur l’est – Georges, Peter et l’équipe de tournage débarquent chez Violette. Violette qui pleure, Violette qui rit, qui raconte, la séparation, Tony, le seul homme qu’elle ait jamais aimé. Violette et son fils Jo, émouvant et triste, silencieux et éprouvé par l’absence du père, la séparation d’avec sa sœur qu’il n’a pas vu depuis sept ans. Violette prête à se réconcilier et tout le monde qui s’embarque pour Detroit, terrain neutre où la famille pourrait se retrouver – Violette n’a pas pu obtenir de visa pour le Canada – à condition… à condition que Tony le veuille également. Un Tony qui voit sonner à sa porte un groupe de Libanais, qui ne comprend pas trop, qui comprend et qui refuse, réaliste, «j’ai déjà donné deux chances, ça ne peut plus marcher», et puis qui accepte – Peter n’est pas étonné, la main divine, encore une fois – une réunion, sous les yeux embués de sa fille Myrna, bouleversée. La famille va donc se retrouver, gagner de nombreux lots et faire pleurer la nation. Trop beau pour être vrai, diront certains sceptiques. Or, le pari de Peter Khoury a toujours été – et c’est essentiel – de faire du vrai, sans trucages ou autres tricheries, la caméra en témoignera. Trop réel, voire indiscret, diront d’autres, mais n’est-ce pas le langage du «reality show», avec gros plans et zooms sur le regard, le sentiment dévoilé, le mot tu ? Trop longs, les passages «cadeaux» mais, pour une fois, la publicité n’est-elle pas utilisée à bon escient, à des fins également humaines ? Très émouvant, diront surtout la quasi-unanimité des Libanais en quête d’une histoire vraie, qui n’arrive pas qu’aux autres, et qui pourrait, ils ont envie de rêver, leur arriver un jour. Violette et Tony, qui sont devenus les amis de tous, vont-ils rester ensemble ? Une suite est à prévoir, en attendant le 31 décembre 2001, les nouveaux paris de Peter Khoury et de nouvelles larmes, de joie bien sûr.
Elle a fait pleurer dans les chaumières… grands et petits, toutes catégories confondues. Même, dit-on, certains présidents de la région et de solides hommes d’affaires auraient versé quelques chaudes larmes en regardant l’émission «Wa’if Ta Ellak» diffusée le 31 décembre sur la LBCI. Pourquoi ? Parce que l’émotion – vraie – fut partagée et que cette histoire, somme...