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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉFORME- La prochaine étape se limitera à des permutations Sérieuses entraves techniques et politiques

Le gouvernement avait promis de reprendre la réforme dès l’approbation du budget. Les semaines passent, le train reste pratiquement en gare. Du moins sur le plan des résultats. Car le chef du gouvernement soutient que le processus a bien repris, du fait que les organismes de contrôle planchent sur les dossiers, sous sa propre supervision. Il précise qu’il va de la sorte présider une réunion demain samedi. Tout en reconnaissant qu’en pratique rien ne devrait être proclamé avant deux bonnes semaines. Et en indiquant que la prochaine étape (ne serait-ce pas la dernière ?) va être consacrée uniquement aux permutations ou pourvois aux postes vacants, à la lumière des quotas confessionnels. À première vue, de telles dispositions devraient être immédiates, routinières. Mais elles se heurtent à de sérieuses difficultés techniques et politiques. Pour sa part, le Conseil des ministres, voulant donner du crédit à son annonce de reprise du mouvement de réforme, «a pris acte», mercredi, de la trajectoire suivie par les 23 cadres supérieurs mis à disposition. Il note, sans préciser les noms, que sept ont été déférés en justice, un devant la Cour des comptes, un devant l’Inspection centrale, un autre devant le Conseil de discipline, deux révoqués, deux ont démissionné, deux autres ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite, un a été chargé de mission, et le sort de six reste en suspens. Pour en revenir à la reprise du mouvement de réforme, les organismes de contrôle n’ont encore achevé l’étude d’aucun dossier, indique le gouvernement. Mais les embûches politiques autant que les insuffisances techniques de l’appareil d’État paraissent être la vraie raison du retard constaté. On était parti trop vite et, comme on sait, il y a eu des dérapages que M. Hoss avait avoués, en suspendant l’opération. Ces erreurs d’aiguillage, dues à l’inexpérience des ministres concernés, ont produit un inconvénient majeur dans de pareils montages : elles ont mis la puce à l’oreille de parties politiques encore influentes. Se sentant menacés dans leurs positions, ces pôles, qui tirent leur puissance de la protection des décideurs, ont eu le temps d’organiser une solide défense. – Ainsi, un ministre confie que «les causes qui ont provoqué naguère l’arrêt du processus n’ont toujours pas été traitées. Il y a les objections furibardes des parties politiques. Mais il y a aussi de graves déficiences techniques au niveau des organismes de contrôle qui manquent de cadres qualifiés et de moyens matériels. Or, après les lamentables bévues de la première phase, il a été décidé de ne plus s’en remettre au seul ministre de la Réforme, dont beaucoup d’ailleurs réclament le remplacement, et de se fier uniquement aux dossiers préparés par les organismes de contrôle. Étant bien entendu que cette fois on attend de leur part un travail inattaquable basé sur des preuves tangibles et non sur des jugements de valeur en ce qui concerne les notations des fonctionnaires. On ne peut pas renvoyer quelqu’un simplement parce que des bruits courent à son sujet. Il faut qu’il ait été pris la main dans le sac et que sa culpabilité soit bien établie. De même, on ne peut pas promouvoir quelqu’un, cela s’est fait aussi comme l’a reconnu M. Hoss, sur sa bonne tête. Là aussi, il faut avoir les preuves de sa compétence et de son adéquation avec le poste qu’on lui réserve». Ce ministre précise qu’à sa connaissance «M. Nabih Berry, se basant sur les premières expériences en la matière, demande qu’on retire la réforme à M. Hassan Chalak, quitte à lui confier un autre portefeuille dans le cadre d’une rotation interministérielle». Dans le même sens de compromis bien à la libanaise, et de «sauve-face» traditionnel, on apprend, de source généralement fiable, que les hauts fonctionnaires mis à disposition, c’est-à-dire sur une voie d’éviction, ne seraient pas réintégrés dans l’administration publique directe mais nommés dans divers conseils d’administrations d’entreprises mixtes. La même mesure serait appliquée ultérieurement à certains directeurs généraux encore en place et dont certains relèveraient du président de la Chambre. D’ailleurs, des loyalistes soutiennent que «M. Berry fait beaucoup de bruit en soulevant des objections à titre prophylactique, c’est-à-dire pour qu’on ne soit pas tenté de toucher à ses hommes lors de la reprise de l’épuration. Ainsi il insiste pour que l’ on nomme un chiite à la direction générale de l’information, tandis que M. Hoss veut désigner un sunnite beyrouthin, en faisant valoir que la présidence du conseil supérieur de l’Information a été attribuée à un chiite, M. Nasser Kandil. Ce conflit entre les présidents Berry et Hoss fait que le poste de directeur général de l’Information est toujours vacant». On se retrouve donc dans le cadre classique et apparemment incontournable du partage du gâteau. Ce qui est sans aucun doute tout à l’honneur du gouvernement de la transparence, de la probité et du rejet de toute forme de clientélisme ou de népotisme…
Le gouvernement avait promis de reprendre la réforme dès l’approbation du budget. Les semaines passent, le train reste pratiquement en gare. Du moins sur le plan des résultats. Car le chef du gouvernement soutient que le processus a bien repris, du fait que les organismes de contrôle planchent sur les dossiers, sous sa propre supervision. Il précise qu’il va de la sorte...