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Actualités - CHRONOLOGIE

PROCESSUS DE PAIX : Les propos de l'ambassadeur du Liban à Washington critiqués Hoss refuse de répondre aux attaques de Joumblatt

Les propos tenus à Washington par le nouvel ambassadeur du Liban Farid Abboud, et rapportés samedi dans la presse, ont déplu au chef du PSP. Dans une de ces déclarations dont il a le secret, M. Walid Joumblatt a affirmé : «L’ambassadeur du Liban à Washington philosophe au sujet d’un règlement, du déploiement des forces de l’Onu au Sud et de la solution, et refuse d’avance toute objection (…) Les propos de M. Abboud reflètent-ils les idées du ministre des Affaires étrangères, si ministre des AE il y a, ou ceux du gouvernement de l’ombre ?» Au sujet des propos tenus par M. Joumblatt, le président du Conseil a déclaré hier : «Nous ne répondrons pas à ces déclarations, qui tiennent de l’insulte». Les paroles contestées par le chef du PSP ont été tenus par M. Abboud devant une commission du Congrès. Parlant d’un règlement éventuel aboutissant à un retrait de l’armée israélienne, M. Abboud avait indiqué que la sécurité, au Liban-Sud, où une force internationale se déploiera aux côtés de l’armée libanaise, dépendra de la nature du règlement. «La paix et la sécurité dépendront du règlement global. Et ce principe s’appliquera également au Hezbollah», a dit M. Abboud, ajoutant que nul, «y compris le Hezbollah, n’a un droit de veto» contre le règlement global, une fois ce dernier atteint. Commentant ces propos pour une chaîne télévisée, M. Ghazi Aridi, conseiller de M. Joumblatt, a déclaré que M. Abboud «n’a pas le droit de dénier à quiconque un droit», et a extrapolé en déclarant : «Serait-ce donc le grand titre de l’étape à venir ?». «Cette orientation est plus grave que beaucoup ne l’imaginent», a-t-il conclu. M. Abboud, note-t-on, est considéré comme proche du président Lahoud. Le Hezbollah poursuivra son action Les observateurs ont relevé dans des propos tenus hier par le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, une critique voilée de la position adoptée par M. Abboud. «Aujourd’hui, autour de la table de négociations, les yeux se fixent sur le Liban-Sud, où se trouvent les éléments de force et de dignité. Ne brûlons pas les étapes (…) ne nous hâtons pas de nous désister de nos atouts et de donner des garanties à l’ennemi», a déclaré le chef du Hezbollah, en allusion aux propos tenus par «certains ambassadeurs». «La lutte contre l’occupant se poursuivra même si les parties reprennent leurs pourparlers», a encore déclaré cheikh Nasrallah, qui s’exprimait lors d’un rassemblement du Hezbollah dans la banlieue-sud. «La résistance n’attend rien des négociations, ni du Conseil de sécurité de l’ Onu, ni des décisions internationales», a-t-il enchaîné. «Par le passé, des pressions ont été exercées sur le Liban et la Syrie afin que cesse l’action de la résistance ou qu’elle soit gelée. Aujourd’hui, après l’arrivée de Ehud Barak au pouvoir en Israël, la question revient sur le tapis sous prétexte que l’ennemi refuse de négocier sous la pression», a-t-il encore affirmé. Selon le chef du Hezbollah, Israël et les États-Unis tenteront, dans l’étape à venir, «d’affaiblir» le Liban et la Syrie, afin qu’ils se rendent «inquiets et terrorisés» à la table de négociations. Selon lui, le personnel diplomatique américain au Liban tente de «compléter» par d’autres voies ce que les agressions israéliennes font sur le terrain, en créant un climat hostile au Hezbollah et même à l’égard du chef de l’État, à travers des articles de journaux. S’adressant à l’ambassadeur américain David Satterfield, cheikh Nasrallah a déclaré : «Nous aspirons à une victoire certaine. Que l’ambassadeur américain oublie ses appréhensions et déchante. Nous sommes arrivés à une étape ou nous n’avons plus d’autre choix que la résistance. L’ennemi cherche à se retirer, mais en sauvant la face, en essayant de pratiquer un retrait tactique, progressif». Multiples échéances Cela dit, une source diplomatique assure que le Liban doit désormais tenir compte du facteur temps, et commencer à dessiner les grandes lignes de sa stratégie, en prévision de négociations de paix qui doivent reprendre à la fin de l’été, probablement à la mi-septembre. Cette échéance à court terme sera précédée d’une échéance encore plus immédiate, avec la perspective d’une prochaine tournée régionale du secrétaire d’État américain Madeleine Albright. La tournée est prévue pour le courant du mois d’août, et comprendra probablement le Liban, même si notre pays n’a pas été cité, «pour des raisons de sécurité» au nombre des escales régionales de Mme Albright. Le Liban ne peut ignorer, non plus, que MM. Clinton et Barak ont pratiquement fixé une date à l’aboutissement des pourparlers de paix, qui devraient être achevés en novembre de l’an 2000. Selon cette source, le Liban doit également estimer à sa juste importance l’espèce d’amitié personnelle que semblent se porter le président Bill Clinton et M. Barak, sur lequel le chef de l’État américain n’a pas tari d’éloges tout au long de son séjour à Washington. Ce «front commun» israélo-américain ne sera pas facile à ébranler, ajoute la source. M. Satterfield doit informer cette semaine les responsables des résultats des entretiens de M. Barak à Washington. Bilatérales et multilatérales Si les différents dossiers sont relativement prêts et clairs, il n’en va pas de même de la composition de la délégation libanaise qui doit les négocier. Quel sera le niveau de représentation de la délégation libanaise à ces pourparlers ? S’agira-t-il d’une réédition des pourparlers antérieurs à l’arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahu ? Confiera-t-on leur présidence à M. Souheil Chammas, qui a conduit les 52 rounds de négociation à Washington, et qui a fait valoir ses droits à la retraite ? Verra-t-on le dossier négocié par l’actuel secrétaire général du palais Bustros, Zafer el-Hassan, qui fait valoir en octobre prochain ses droits à la retraite ? Et qui s’était excusé, après le premier round de négociations à Madrid (1991), de ne pouvoir poursuivre sa mission ? En tout état de cause, il semble que le dossier sera confié à un homme qui y serait entièrement voué, et n’aurait d’autre charge que de remplir cette mission précise. La position du Liban, par rapport aux pourparlers de paix est la suivante : – Négociations bilatérales : une partie du territoire libanais est occupée. Le Liban demande que l’armée israélienne évacue son sol, conformément à la résolution 425 de l’Onu, et n’est pas disposé à négocier ce retrait. Le Liban n’est concerné ni par la 242, ni par la 338, et ne participe aux négociations bilatérales que par solidarité avec les autres pays arabes, et par souci de rester au courant de leur déroulement. – Négociations multilatérales : le Liban est intéressé par les multilatérales, auxquelles il n’a encore jamais participé, en attendant l’avancement des pourparlers sur le plan bilatéral. Les commissions participant aux multilatérales portent sur les dossiers suivants : réfugiés ; eau ; environnement ; développement et économie ; armement. À ces dossiers, le Liban souhaite ajouter trois autres : celui des indemnités qu’il considère Israël lui devoir, celui des détenus libanais dans les prisons israéliennes et enfin celui de la définition finale des frontières internationales, notamment en ce qui concerne le cas de sept villages que le Liban considère comme compris à l’intérieur de ses frontières, mais sur lesquels il n’existe pas d’accord à ce jour
Les propos tenus à Washington par le nouvel ambassadeur du Liban Farid Abboud, et rapportés samedi dans la presse, ont déplu au chef du PSP. Dans une de ces déclarations dont il a le secret, M. Walid Joumblatt a affirmé : «L’ambassadeur du Liban à Washington philosophe au sujet d’un règlement, du déploiement des forces de l’Onu au Sud et de la solution, et refuse...