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Actualités - BIOGRAPHIES

PRÉSIDENCE DU CONSEIL - Funérailles aujourd'hui et deuil officiel de trois jours Chafic Wazzan n'est plus

L’ancien chef du gouvernement Chafic Wazzan, qui a dirigé successivement deux Cabinets de 1980 à 1984, est mort hier à l’âge de 74 ans d’une crise cardiaque. Le Premier ministre Sélim Hoss, qui s’est rendu au domicile du défunt à Tallet el-Khayat aussitôt après avoir été informé de son décès, a annoncé que des funérailles officielles auront lieu aujourd’hui et décrété un deuil officiel de trois jours. L’ancien président du Conseil souffrait du cœur depuis plusieurs années. En 1986, il avait subi une première intervention aux États-Unis. Mais il est resté depuis atteint d’atrophie cardiaque. Hier, Chafic Wazzan s’est réveillé à 7 heures du matin et a demandé à son épouse Wajiha de lui préparer une tasse de café. Peu après, Mme Wazzan revient avec le café et le trouve sans vie. Dès l’annonce du décès, un grand nombre de personnalités se sont rendues à Tallet el-Khayat pour présenter leurs condoléances. Parmi elles, M. Hoss qui a rendu hommage au disparu dans un communiqué. M. Hoss a notamment déploré la perte par le Liban et par Beyrouth en particulier de l’un de ses «personnages d’élite». Soulignant son long combat avec la maladie, le Premier ministre a évoqué son rôle politique tant au niveau libanais qu’arabe, affirmant qu’il était un «vrai militant arabe qui a suivi les traces des dirigeants arabes libres». Il a également salué son action dans le domaine social, par le biais des associations qu’il a dirigées ou auxquelles il participait. M. Hoss a mis l’accent sur le fait que dans sa carrière politique tout autant que dans ses activités sociales, l’ancien président du Conseil «était toujours soucieux de maintenir une solide cohésion entre les diverses familles spirituelles libanaises. C’est pourquoi tout le monde l’a apprécié». «Les Libanais se souviendront de son combat pour la patrie et pour les citoyens», a-t-il conclu. La présidence du Conseil a annoncé que des funérailles officielles auront lieu aujourd’hui à midi, en présence de représentants du président de la République, du chef du Parlement et du Premier ministre, ainsi que de détachements des FSI et du corps des pompiers. Les prières seront récitées à la mosquée de Basta el-Tahta, puis le corps sera transporté jusqu’au cimetière de Bachoura où il sera inhumé. Par ailleurs, un deuil officiel de trois jours à partir d’hier jeudi a été décrété, au cours desquels les drapeaux seront mis en berne sur l’ensemble des administrations publiques et les programmes des radios et de la télévision modifiés en conséquence. Le ministère de l’Information a pour sa part demandé aux stations de radio et chaînes de télévision privées de se joindre au deuil aujourd’hui vendredi. Né en 1925 dans une famille de négociants, Chafic Dib Wazzan a fait ses études au collège des Makassed avant d’obtenir un diplôme en droit de l’Université Saint-Joseph en 1947. La même année, il entre au barreau de Beyrouth et exerce la profession d’avocat. En 1950, il est l’un des fondateurs du Parti de l’organisation nationale et devient quatre ans plus tard secrétaire du Conseil islamique. En 1968, il entame sa carrière politique en se faisant élire député pour la troisième circonscription de Beyrouth. L’année suivante, il est nommé ministre de la Justice et demeure à ce poste durant dix mois. On le retrouve en 1973 à la tête du Conseil islamique. En 1976, en pleine guerre, il participe à la création du Rassemblement islamique, qui regroupe les principales personnalités sunnites traditionnelles de la capitale. Le 21 octobre 1980, après une crise ministérielle de 137 jours, Chafic Wazzan est nommé Premier ministre par le président Élias Sarkis. Il succède à Sélim Hoss. Quatre jours après, il forme son gouvernement, qui comprendra 22 membres, parmi lesquels de nombreux politiques apparentés aux factions en conflit dans le pays. C’est à ce Cabinet qu’incombera notamment la tâche de faire face à l’invasion israélienne de juin 1982. Chafic Wazzan joue un rôle capital dans les négociations qui se déroulent durant l’été de 1982 entre l’émissaire américain Philip Habib et l’OLP et qui aboutissent à la fin août à un accord sur l’évacuation de Beyrouth par les combattants palestiniens. Dans le même temps, il maintient sa crédibilité auprès de la population sunnite de la capitale, ayant partagé son sort tout au long du blocus imposé par les Israéliens. Cette politique équilibrée devait être déterminante dans son retour à la tête du gouvernement après le départ d’Élias Sarkis et l’élection d’Amine Gemayel à la présidence de la République, le mois suivant. Reconduit comme Premier ministre le 7 octobre 1982, Wazzan forme un gouvernement extraparlementaire de dix membres, n’ayant pas réussi à concilier les exigences contradictoires des divers milieux politiques. Ce Cabinet durera jusqu’au 29 avril 1984, date à laquelle il s’en ira noyé par les conséquences dramatiques de l’accord libano-israélien du 17 mai 1983, qui replonge le pays dans la guerre. Depuis cette date, Chafic Wazzan n’a plus joué un rôle politique de premier plan. Mais il a continué jusqu’à la fin de sa vie à exprimer plus ou moins régulièrement des positions sur divers sujets d’actualité. Marié en 1953 à Wajiha Ariss, il laisse deux enfants, Wassim et Suzanne.
L’ancien chef du gouvernement Chafic Wazzan, qui a dirigé successivement deux Cabinets de 1980 à 1984, est mort hier à l’âge de 74 ans d’une crise cardiaque. Le Premier ministre Sélim Hoss, qui s’est rendu au domicile du défunt à Tallet el-Khayat aussitôt après avoir été informé de son décès, a annoncé que des funérailles officielles auront lieu aujourd’hui et...