Réchauffement notable Liban-France

Il se confirme, de source diplomatique, qu’aucune rencontre n’est prévue entre les présidents Émile Lahoud et Jacques Chirac avant le prochain sommet de la francophonie, qui se tient à partir du 3 septembre à Moncton (Canada). Mais en tout état de cause, les rapports entre le Liban et la France n’auront pas attendu jusque-là pour se réchauffer. La réaction française manifestée au lendemain de l’agression israélienne de jeudi dernier contre le Liban a eu sans aucun doute un impact significatif sur ces rapports. Éventuellement, une date pour un sommet à Paris entre les deux présidents sera fixée au Canada. «C’est dans les moments difficiles que l’on reconnaît les véritables amis», s’est entendu dire récemment l’ambassadeur de France Daniel Jouanneau, au cours d’une audience que lui avait accordée le chef de l’État. Ce dernier a hautement apprécié, semble-t-il, la lettre d’appui que lui a fait parvenir son homologue français, immédiatement après les raids israéliens. Le ministre de la Justice M. Joseph Chaoul, qui sera à Paris à partir du 8 juillet et assistera le 14 juillet, en même temps que 3 000 autres invités, aux cérémonies de la fête nationale française, emportera dans ses bagages une lettre de remerciements adressée par le président Lahoud au président Chirac. Les termes du message traditionnel que le président libanais adressera au chef de l’État français, à cette même occasion, ne seront pas, elles non plus, protocolaires, assure-t-on. Selon la source citée, ce sont uniquement les agendas non concordants des deux hommes qui ont empêché le président libanais de répondre à l’invitation qu’il avait reçue, au lendemain de son élection à la présidence de la République, du chef de l’État français. Toutefois, la source citée a refusé de commenter une nouvelle de l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, rapportant que le Premier ministre français Lionel Jospin, a reproché au président Chirac d’avoir reçu M. Rafic Hariri à l’Élysée, alors qu’il n’était plus chef du gouvernement avec des honneurs inappropriés pour son rang. Et d’ajouter que l’hebdomadaire est, de toute façon, fort critique à l’adresse du président Chirac. Notons que le chef de la section politique au palais Bustros Nagi Abi Assi, a reçu hier l’ambassadeur du Canada Haïg Sarrafian, avec lequel il a abordé le dossier du prochain sommet de la francophonie. Le chef de l’État participera aux travaux de ce sommet, en même temps que les chefs d’État de 51 nations fancophones, en attendant que le Liban accueille lui-même, en l’an 2001, le prochain sommet de la Francophonie.