VIE RELIGIEUSE - Première assemblée générale du Cemo au Liban depuis 1977 Le Conseil des Eglises du Moyen - Orient face aux defis de l'avenir

C’est dans une conjoncture caractérisée par le blocage du processus de paix, le recul de la solidarité, les risques de progression du fanatisme et les défis du développement et de la globalisation que se tient la 7e assemblée générale du Conseil des églises du Moyen-Orient (Cemo), inaugurée hier au couvent de Notre-Dame du Mont (27-30 avril). La séance d’ouverture a été marquée par des allocutions du secrétaire général du pays hôte, le rév. Sélim Sahyouni, du secrétaire général en exercice du Cemo, le rév. Riad Jarjour, de M. Tarek Mitri, au nom du représentant du Conseil mondial des églises, le rév. Konrad Raiser et du représentant du chef de l’État, le ministre Sleiman Traboulsi. Le rév. Jarjour a présenté un rapport sur l’action du Cemo durant les dernières quatre années et a tracé les grandes perspectives qui s’offrent à lui. Parmi les causes centrales défendues par le Cemo figure, bien entendu, celle de Jérusalem, qui est à la charnière de deux autres causes cruciales pour les chrétiens en Orient : leur présence démographique et politique dans cette partie du monde, et en vis-à-vis leur poids moral et culturel, et la solidarité islamo-chrétienne. Le secrétaire du Cemo a ensuite parlé de la grande cause de l’unité des chrétiens et des relations œcuméniques, avant d’aborder les activités propres aux diverses commissions du Cemo : service aux réfugiés palestiniens, réhabilitation et reconstruction au Liban, justice, paix et droits de l’homme, dialogue islamo-chrétien. Pour finir, le rév. Jarjour a fixé les priorités, selon lui, de l’action du Cemo, face aux défis de l’avenir : renforcement du partenariat entre les églises en Orient, dialogue islamo-chrétien, développement économique et lutte contre l’émigration, attentions prioritaires aux jeunes. Notons que c’est la première fois depuis 1977 que le Cemo tient son assemblée générale au Liban, où se trouve son siège central. Durant la guerre, le Conseil avait poursuivi ses activités à partir de Chypre. À l’ordre du jour de la session, qui s’achèvera vendredi, le renouvellement pour quatre ans du bureau exécutif et l’élection d’un nouveau secrétaire général, ainsi que l’élection des quatre présidents du Cemo (un pour chaque famille d’église). L’assemblée actuelle déterminera les orientations et priorités d’action du Conseil pour les quatre prochaines années. La présence chrétienne en Orient et le dialogue islamo-chrétien feront l’objet de deux des principales communications aujourd’hui. Par ailleurs, le bureau du Cemo expédiera quelques affaires courantes et approuvera les rapports du secrétariat général et des divers départements : finance et administration, justice, droits de l’homme, études et recherches, aide aux réfugiés palestiniens, aides d’urgence, réhabilitation et reconstruction, foi et unité, jeunesse, éducation familiale, écoles relevant des églises, éducation chrétienne, prévention contre la drogue et le sida, service social, information et communication. La réunion du Cemo se tient en présence du pape Chenouda III des coptes du patriarche Petros VII d’Alexandrie, du patriarche Ignace Moussa Daoud des syriens-catholiques, du patriarche Michel Sabbah (latins), du patriarche Raphaël Bidawid (chaldéens), du cardinal Edward Cassidy, responsable des Relations extérieures du Vatican, et d’un représentant de l’archevêque de Canterbury (anglicans). Des chefs d’Église du Liban, de la Syrie, d’Égypte, d’Irak, de Jérusalem, de Chypre, de la Somalie, de l’Iran, de la Jordanie, du Koweït, du Soudan, d’Algérie et de la Tunisie participent aux travaux du Cemo cette année. Un représentant de Dar el-Fatwa, M. Radouan Sayyed, a assisté à la séance d’ouverture. Le chef de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, a adressé au Cemo un message demandant son appui au droit du peuple palestinien de décider de son sort et de proclamer son État indépendant sur son sol national.