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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Un responsable du Hezbollah juge insuffisantes les mises au point des dirigeants L'armée empêche des étudiants de se rendre à Arnoun(photo)

L’armée a empêché hier pour d’évidentes raisons de sécurité une cinquantaine d’étudiants d’atteindre le village d’Arnoun, envahi la semaine dernière par Israël, et qu’ils entendaient libérer pour la deuxième fois en deux mois. Pendant ce temps à Beyrouth, un haut responsable du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayed, jugeait «insuffisantes» les mises au point des dirigeants libanais au sujet des conclusions du comité international de surveillance relatives à l’affaire d’Arnoun. Un convoi, formé de trois autobus et de six voitures bourrées de jeunes gens et de quelques jeunes filles, a été stoppé à un barrage de l’armée à l’entrée de la localité de Kfartebnit (Nabatyeh), à moins de 3 km d’Arnoun. Les jeunes brandissaient des drapeaux libanais et des pancartes sur lesquelles étaient inscrits des slogans hostiles à Israël et aux États-Unis. «Le mot humanité ne figure pas dans les dictionnaires américain et israélien», pouvait-on lire sur une des pancartes, alors que des jeunes criaient : «Dehors les sionistes». Les étudiants, venus de diverses universités de Beyrouth, ont affirmé vouloir représenter «l’union de la jeunesse libanaise». «Le Liban saigne tout entier, nous sommes prêts à verser notre sang pour défendre notre patrie. Notre action complète celle de la guérilla armée contre l’occupant israélien et les démarches diplomatiques menées par le gouvernement pour récupérer Arnoun», ont lancé certains d’entre eux. Ils ont tenté en vain de convaincre les officiers de leur permettre de poursuivre leur chemin jusqu’à Arnoun, situé en contrebas de la position stratégique du château de Beaufort occupé par les Israéliens et qui domine la quasi-totalité du Liban-Sud. «Si les circonstances nous le permettent, nous arracherons les barbelés pour sauver encore une fois Arnoun de l’occupant israélien», avait auparavant affirmé un des porte-parole des jeunes, Hadi Bekdache. «En tout cas, nous comptons dresser des tentes aux abords du village, où nous commémorons chaque jour la mémoire de l’un de nos martyrs, tombés dans les combats contre les forces d’occupation», avait-il ajouté. Les étudiants ont finalement rebroussé chemin jusqu’à la ville proche de Nabatyeh, en affirmant vouloir y demeurer et mobiliser la jeunesse de la région pour revenir en force sur les lieux. Le 15 avril, l’armée israélienne avait une nouvelle fois entouré Arnoun de barbelés et de remblais de terre et tiré sur des journalistes qui s’approchaient des lieux, blessant un photographe de presse. Israël avait en outre fait assumer au gouvernement libanais la responsabilité de toute action entreprise pour défaire les travaux effectués autour du village. En février, les étudiants avaient arraché les barbelés neuf jours après leur mise en place par les Israéliens. Hoss reçoit el-Sayed À Beyrouth, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayed, a jugé «insuffisantes» les mises au point apportées par les dirigeants libanais au sujet des conclusions du comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril 1996. M. Sayed s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, Sélim Hoss, au palais Bustros. «Ce que nous souhaitions, c’est que les mises au point (des dirigeants sur les conclusions du comité) fussent plus générales qu’elles ne l’ont été, notamment en ce qui concerne les opérations de la Résistance», a déclaré M. Sayed. Selon lui, Israël «cherchait à atteindre deux objectifs» : le premier étant «d’entraîner le Liban à accepter des négociations bilatérales» et le second consistant à «modifier» les arrangements d’avril, qui enjoignent aux belligérants d’épargner les civils, «dans un sens restreignant les activités de la Résistance». Le comité de surveillance s’était déclaré mardi incompétent pour traiter de la plainte libanaise relative à l’occupation d’Arnoun, mais il avait dans le même temps invité le Liban et Israël à engager des contacts par le biais de «canaux bilatéraux» pour revenir au statu quo ante dans ce village. Il avait en outre qualifié de «violation» des arrangements d’avril l’opération du Hezbollah qui avait été à l’origine de l’invasion d’Arnoun et dans laquelle un soldat israélien avait trouvé la mort, le 12 avril. Pour couper court à toute interprétation concernant la signification des «canaux bilatéraux», les dirigeants libanais avaient aussitôt affirmé qu’il s’agissait de laisser la France et les États-Unis trouver une solution au problème, dans le cadre du comité de surveillance. Pour M. Sayed, «la question n’est pas de savoir si l’erreur du comité était d’ordre sémantique ou non. Les termes du communiqué ont suscité des interrogations tout à fait naturelles, et ce qui a été dit est absolument inacceptable». «Les parties concernées ont un devoir de clarification ou bien alors il faudrait procéder à un changement déterminé pour éviter de telles erreurs dans l’avenir», a-t-il ajouté, sans plus de précision. À la question de savoir si le comité devait se réunir à nouveau et publier un nouveau communiqué, M. Sayed a répondu : «Non, je parle des clarifications qui devraient être apportées par les responsables libanais et non par le comité». Selon lui, les mises au point du président de la République Émile Lahoud et de M. Hoss étaient «suffisantes en ce qui concerne les négociations bilatérales, mais non pour ce qui est de la restriction apportée aux activités de la Résistance». Israël, selon lui, «a pu réaliser un gain politique grâce au communiqué du comité qui a condamné l’opération du Hezbollah». «Ce gain est inacceptable et nécessite une clarification, qui ne devrait pas venir du délégué (libanais au sein du comité) mais des responsables eux-mêmes», a-t-il dit. En revanche, un autre responsable du Hezbollah, Mohammed Raad, chef du bureau politique de cette formation, a rendu hommage hier au chef de l’État et au Premier ministre pour leurs précisions. Selon lui, les propos tenus par les dirigeants ont «levé toutes les ambiguïtés». Par ailleurs, l’ambassadeur de Grande-Bretagne David MacLennan, également reçu hier par M. Hoss au palais Bustros, s’est félicité des conclusions du comité de surveillance et des contacts entrepris pour régler l’affaire d’Arnoun.
L’armée a empêché hier pour d’évidentes raisons de sécurité une cinquantaine d’étudiants d’atteindre le village d’Arnoun, envahi la semaine dernière par Israël, et qu’ils entendaient libérer pour la deuxième fois en deux mois. Pendant ce temps à Beyrouth, un haut responsable du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayed, jugeait «insuffisantes» les mises au point des...