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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-Palestine - Kaddoumi n'a rien demandé Hoss : autour des camps, les mesures que les circonstances imposent(photo)

Même s’il a dénié à l’armée le droit de se déployer autour des camps palestiniens, le chef du département politique de l’OLP, M. Farouk Kaddoumi, a employé un ton beaucoup plus mesuré que celui de l’Autorité palestinienne en commentant les rapports libano-palestiniens, après son entretien, hier, avec le président du Conseil, M. Sélim Hoss. M. Kaddoumi s’est d’ailleurs démarqué de l’Autorité palestinienne, en indiquant qu’il s’exprimait au nom de l’OLP et qu’il n’avait rien à voir avec l’organisme que préside M. Yasser Arafat. Il a dans le temps réaffirmé «le souci du peuple et des dirigeants palestiniens de ne pas porter atteinte à la souveraineté libanaise», estimant par ailleurs que la sécurité au Proche-Orient est tributaire du retour des réfugiés dans leur pays. Le responsable palestinien, qui a entamé hier une visite de 48 heures à Beyrouth, a été reçu dans la matinée au Sérail où il s’est entretenu avec M. Hoss, en présence notamment des directeurs des affaires politiques et arabes au ministère des Affaires étrangères, MM. Nagi Abou Assi et Massoud Maalouf, et de trois autres responsables palestiniens, MM. Chafic Hout, Abou Jaafar Abdel Karim Abou Hajlé et Anouar Abdel Hadi. Selon les explications de M. Hoss, l’entretien a porté sur les relations libano-palestiniennes. «Kaddoumi n’a rien demandé», a précisé le chef du gouvernement, indiquant, en réponse à une question que le représentant de l’OLP n’a pas soulevé la question de ce que l’Autorité palestinienne appelle «le blocus des camps». «Nous prenons (autour des camps) les mesures de sécurité que les circonstances imposent et ils (les Palestiniens) le savent», a-t-il ajouté. M. Kaddoumi a pour sa part remis en cause le déploiement de l’armée autour des camps. «Pensez-vous que la présence des forces régulières autour des camps est vraiment utile ?», a-t-il lancé à l’adresse du journaliste qui l’interrogeait à ce sujet. Le chef du département politique de l’OLP a affirmé avoir débattu avec M. Hoss des développements liés au processus de paix ainsi que de «l’optimisme qui prévaut dans la région arabe et qui, nous l’espérons, persistera pour déboucher sur un retrait israélien de toutes les terres arabes occupées». De sources proches du Sérail, on a indiqué que le responsable de l’OLP a exprimé devant M. Hoss, son opposition aux négociations israélo-palestiniennes, qui ne servent pas, selon lui, les intérêts de ses compatriotes. Après avoir indiqué que les Arabes se méfient d’éventuelles manœuvres israéliennes, M. Kaddoumi a souligné «le souci du peuple et des dirigeants palestiniens de respecter la justice et de ne pas porter atteinte à la sécurité et à la souveraineté libanaises». Il a exprimé l’espoir que les Palestiniens qui enfreindront la loi seront jugés «loin des facteurs psychologiques dont souvent la presse se fait l’écho, en situant un acte isolé, commis par un Palestinien, dans un cadre général palestinien». L’affaire Aboul Aynaïn serait-elle isolée ? À cette question, M. Kaddoumi a répondu : «Elle est trop générale pour être personnelle». Le responsable du Fateh, Sultan Aboul Aynaïn, avait été jugé coupable d’actes terroristes et avait été condamné à la peine capitale, rappelle-t-on. Concernant les camps palestiniens, Aboul Lotf a fait valoir que «la dissémination» de ses compatriotes «est un problème qui affecte plus particulièrement le Liban», qui accueille près de 370 000 réfugiés. M. Kaddoumi a remercié les autorités pour l’assistance qu’elles offrent à ceux-ci, et notamment pour leur avoir délivré des documents de voyage. «C’est ce régime béni qui a brisé le blocus qui était imposé aux Palestiniens en leur délivrant des documents qui leur permettent de sortir et de revenir au Liban», a-t-il déclaré. Le matraquage médiatique, un atout Le représentant de l’OLP s’est félicité, en réponse à une question, de l’opposition soutenue des officiels et des médias libanais à l’implantation des réfugiés. «Cette position sera pour nous et pour les Libanais un atout durant les négociations politiques. Nous apprécions les campagnes médiatiques hostiles à l’implantation dans la mesure où elles nous permettront d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que la sécurité ne sera instaurée au Proche-Orient que lorsque les réfugiés retourneront dans leur pays. Nous sommes aujourd’hui en plein jihad (guerre sainte) politique car le problème palestinien n’a que trop duré. Nous ne pouvons pas accepter l’implantation des réfugiés ici et là, et nous ne renoncerons pas à notre droit au retour, même si nous considérons que la nation arabe est à tous les Arabes. Mais le problème palestinien est essentiellement politique et constitue le cœur même du conflit arabo-israélien». M. Kaddoumi a ensuite plaidé en faveur du maintien des armes aux mains des Palestiniens dans les camps, arguant principalement de la résistance contre l’occupation israélienne. «Tant que l’occupation et la résistance se poursuivront, il faudra s’attendre à des coups portés par les Israéliens contre le peuple palestinien», a-t-il dit. Il a toutefois affirmé que ces armes seront remises aux forces régulières dès que la paix sera instaurée dans la région, soulignant en réponse à une question que l’Autorité palestinienne n’a pas saisi les armes des Palestiniens dans les territoires occupés. «Nous ne devons pas considérer les camps comme des îlots de sécurité. C’est très mauvais et c’est sur quoi la presse insiste, alors que nous avons remis l’artillerie lourde depuis longtemps aux autorités», a-t-il ajouté. Interrogé au sujet de la position de l’Autorité palestinienne vis-à-vis de ces questions, M. Kaddoumi a indiqué qu’il s’exprime au nom de l’OLP. «Je ne parle pas au nom de l’Autorité palestinienne et je n’ai rien à voir avec elle», a-t-il souligné, en faisant toutefois remarquer que les critiques à l’adresse du pouvoir dans le cadre de l’affaire Aboul Aynaïn n’avaient pas émané du commandement palestinien ou de Yasser Arafat. Il a aussi indiqué que l’OLP avait «blâmé les auteurs de ces critiques pour les déclarations qu’ils avaient faites».
Même s’il a dénié à l’armée le droit de se déployer autour des camps palestiniens, le chef du département politique de l’OLP, M. Farouk Kaddoumi, a employé un ton beaucoup plus mesuré que celui de l’Autorité palestinienne en commentant les rapports libano-palestiniens, après son entretien, hier, avec le président du Conseil, M. Sélim Hoss. M. Kaddoumi s’est...