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Actualités - CHRONOLOGIE

Vingt-quatre nouveaux magistrats prêtent serment Honein : ne craignez que Dieu et votre conscience (photo)

Chaque fois que de nouveaux magistrats prêtent serment, c’est un grand moment pour le corps judiciaire au Liban. C’est sur ces jeunes pleins d’enthousiasme mais dépourvus d’expérience que reposera demain la responsabilité de rendre justice, de défendre les intérêts des opprimés et en un mot de veiller à l’instauration de l’État de droit. Des mots qu’on entend d’ailleurs souvent depuis quelque temps, mais qui semblent désormais appartenir au domaine du possible. C’est donc de leur mission qui doit devenir une sorte d’apostolat et des grands principes qui doivent dicter leur conduite que leur a parlé le président du Conseil supérieur de la magistrature, M. Mounir Honein, avant de les accueillir dans la grande famille de la magistrature. L’immense salle de la Cour de cassation, généralement remplie de partisans des diverses parties impliquées dans des procès, grouille ce matin d’une foule élégante et émue. Chacun des 24 nouveaux magistrats a convié les membres de sa famille et demandé à un ou une amie d’immortaliser l’instant où il prêtera serment devant le président du Conseil supérieur de la magistrature. Munis de leurs appareils-photos, ces jeunes amateurs cherchent en permanence l’angle favorable, circulant entre le box des accusés, la place réservée aux représentants du parquet et même les sièges des membres de la cour. Ils mettent d’ailleurs une note de gaieté au sein d’une assistance uniquement soucieuse du moment à venir. Revêtus de la robe noire à bande grise, les nouveaux magistrats ne sont pas les moins impatients. Dans quelques instants, ils recevront la «bénédiction officielle» de M. Mounir Honein et ils pourront enfin devenir des juges à part entière. Pour éviter qu’ils ne soient grisés par l’étendue du pouvoir qu’ils pourront désormais exercer, le président Honein s’empresse de leur rappeler leurs devoirs. Le moment est solennel. La voix ferme et assurée, les 24 jeunes gens prêtent serment et le président du Conseil supérieur de la magistrature leur donne ses ultimes directives. «C’est un honneur d’être un juge, dit-il, mais c’est aussi un engagement de tous les instants. Il faut se consacrer à cette mission, être totalement transparent et savoir rester modeste». M. Honein insiste aussi sur l’indépendance des juges, par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif, mais aussi par rapport aux autres instances. «Ne craignez que Dieu et votre conscience, déclare M. Honein. Si tous les juges restent indépendants, la justice le sera, indépendamment du régime ou des lois qui le régissent». Mais, selon le président du CSM, pour être indépendant, il faut ouvrir sa porte au savoir, consulter, écouter, chercher et travailler, mais aussi se remettre constamment en question, car, dans ce métier, une seule faute peut être fatale. «Accomplissez votre devoir, vous êtes les seuls maîtres de vos enquêtes. Veillez aux droits des citoyens, quant à vos droits, c’est le CSM, seul, qui en est le garant». Honein insiste sur ce point pour bien montrer aux nouveaux magistrats que ni la confession, ni la politique, ni les influences ne leur garantiront des postes. Seul le CSM saura défendre leurs intérêts. C’est là que commence l’indépendance de la magistrature.
Chaque fois que de nouveaux magistrats prêtent serment, c’est un grand moment pour le corps judiciaire au Liban. C’est sur ces jeunes pleins d’enthousiasme mais dépourvus d’expérience que reposera demain la responsabilité de rendre justice, de défendre les intérêts des opprimés et en un mot de veiller à l’instauration de l’État de droit. Des mots qu’on entend...